Teodoro Obiang Nguema : « Il n’y a pas de transparence à la Cémac »

19 Avr 2012 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires

Le président de la République de Guinée équatoriale, favorable au départ d’Antoine Ntsimi de la Cémac, condamne l’implication de la France dans la gestion de la Béac. 
(…) Vous faites l’objet de pressions de la part des pays occidentaux…
Oui, toujours.
Comment cela se manifeste ?
Politiquement.
C’est-à-dire ? Concernant les biens mal acquis, par hasard ?
Le problème des biens mal acquis est récent. J’ai toujours eu des pressions avec certains pays, notamment les anciennes puissances coloniales. Aujourd’hui, par exemple, je suis membre des pays de la Communauté économique et monétaire des  Etats de l’Afrique centrale (Cémac). Il y a des pressions, parce que la Guinée équatoriale veut imposer la transparence dans la gestion des institutions de la Cémac. En effet, il n’y a pas de transparence dans la gestion de la Cémac. Par exemple, les revenus et intérêts de la Banque des Etats de l’Afrique centrale  (Béac) ne correspondent pas aux Africains.
Ah bon ?
Oui.
Mais qui les détourne ces revenus ?
Je ne sais pas.
Mais vous avez une idée…
(Rires) Oui, je sais. 
C’est une puissance colonisatrice, la France ?
Oui.
La France entre autres…
Oui, oui. Vous savez que j’avais eu une discussion avec le président Chirac (Jacques Chirac, ancien président français, ndlr), parce que j’avais placé nos avoirs dans une banque américaine. On m’a accusé d’avoir violé les règles de la Cémac. J’étais obligé d’apporter tout notre argent au Trésor. J’avais demandé des intérêts, car vous pouvez bien gérer nos fonds.
Eclairez mon ignorance, monsieur le président. Comment la France intervient dans la gestion de la Cémac et de la Béac ?
Vous savez que la France est un pays membre de la Cémac. Oui. La protection de notre monnaie est garantie par la France. La France a également des bénéfices.
Et elle tire de gros bénéfices ?
C’est çà.
Beaucoup trop pour vous ?
Je crois que je parle uniquement pour les fonds de la Guinée équatoriale. Je ne parle pas pour les autres pays.
Vos fonds sont importants au sein de la Béac…
Oui, c’est çà.
C’est pour cela que vous avez demandé la rotation ?
Oui, c’est pour cela. Aujourd’hui, le gouverneur de la Béac est un citoyen de la Guinée équatoriale. Et cela ne plait pas à plusieurs Etats membres de la Cémac que la Guinée équatoriale soit à la tête de la Béac, parce que le gouverneur tente d’imposer les règles de transparence.
(…) Vous avez demandé qu’il y ait rotation à la tête de la présidence de la commission de la Cémac à Bangui, où le président Bozizé a demandé le départ de monsieur Antoine Ntsimi. Vous êtes pour ce départ aussi ?
Nous sommes solidaires. Mais, je crois que nous avons une instance : la conférence des chefs d’Etat. C’est là que nous résolvons tous ces problèmes.
Mais la plupart des chefs d’Etat demandent le départ de monsieur Ntsimi…
Oui, oui. Aujourd’hui, il y a la règle de rotation. Je crois à présent qu’il doit faire la rotation. (…)
Propos recueillis par Alain Foka (Rfi, Débat africain, le 15 avril 2012) et retranscrits par B-O.D.


Ecouter intégralement l’interview sur Rfi en cliquant ICI

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