Cémac. Le président de la République de Guinée équatoriale dénonce par ailleurs l’implication de la France dans la gestion de la Béac.
Interrogé dimanche dernier, 15 avril 2012, par Rfi au cours de l’émission Le débat africain, le président de la République de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, dit être favorable au départ d’Antoine Nstimi. Question d’Alain Foka : « Le président Bozizé a demandé le départ de monsieur Antoine Ntsimi. Vous êtes pour ce départ aussi ? » Réponse d’Obiang Nguema : « Nous sommes solidaires. Mais, je crois que nous avons une instance : la conférence des chefs d’Etat. C’est là que nous résolvons tous ces problèmes ».
Obiang Nguema a profité de cette tribune pour indiquer qu’il n’y a pas de transparence dans la gestion de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac). Il a laissé entendre qu’il subit les pressions de la France. « Il y a des pressions, parce que la Guinée équatoriale veut imposer la transparence dans la gestion des institutions de la Cémac. En effet, il n’y a pas de transparence dans la gestion de la Cémac. Par exemple, les revenus et intérêts de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Béac) ne correspondent pas aux Africains », a-t-il déclaré.
Teodoro Obiang Nguema fait ainsi allusion à la gestion des réserves de change de la Béac gérés par le Trésor français. Ces réserves s’élèvent à plus de 7 000 milliards de francs Cfa et la Guinée équatoriale détient la majorité de ces avoirs. 50% de ce pactole est versé dans un compte d’opérations ouvert au Trésor français et le reste est placé dans des banques internationales, notamment françaises. « J’avais eu une discussion avec le président Chirac, parce que j’avais placé nos avoirs dans une banque américaine. On m’a accusé d’avoir violé les règles de la Cémac. J’étais obligé d’apporter tout notre argent au Trésor. J’avais demandé des intérêts (…)», raconte le président équato-guinéen. Pour lui, la France reçoit d’énormes bénéfices sur les fonds des pays de la Cémac. « La France est un pays membre de la Cémac. Oui. La protection de notre monnaie est garantie par la France. La France a également des bénéfices », déclare-t-il.
Pour lui, beaucoup de personnes ne sont pas fières que ce soit un citoyen de la Guinée équatoriale qui soit à la tête de la Béac. Ceci « parce que l’actuel gouverneur (Lucas Abaga Nchama, ndlr) tente d’imposer les règles de transparence », dit Teodoro Obiang Nguema.
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