Pour les commerçants, la Communauté urbaine doit d’urgence assurer les boutiques à défaut de leurs contenus.

Assurance ? « C’est quoi cette affaire ? », vous répondent de nombreux commerçants du marché central de Yaoundé rencontrés hier, 07 janvier 2010. « Ici, pas besoin d’être assuré, les boutiques sont bien construites.Les murs sont en béton armé et les toitures sont des dalles », répondent les uns. « C’est effectuer des dépenses inutiles », pensent d’autres. L’incendie du marché central de Douala en décembre 2009 n’a pas du tout inquiété les marchands du marché central de Yaoundé. Pour bon nombre d’entre eux, souscrire une assurance, c’est créer des poches supplémentaires de dépenses. Augustin Tchiaze possède une quincaillerie dans ce marché. « Avoir une assurance, c’est bien. Mais il faut déjà avoir une certaine stabilité financière. S’il faut s’occuper de sa famille, des impôts, de la location, et ensuite souscrire à une assurance, c’est augmenter ses charges. Je suis déjà victime des casses de Tsimi Evouna, c’est simplement parce qu’on ne veut pas être à la maison que nous sommes ici », affirme-t-il. Un propriétaire d’une boutique de cosmétique, quant à lui, lance clairement qu’il ne pense pas à « ce genre de chose ». « Ce qui s’est passé à Douala est mystérieux. D’ailleurs, ici, l’espace est aéré. Les boutiques sont construites en béton », indique-t-il.
Si les commerçants n’y pensent pas, la Communauté urbaine de Yaoundé non plus. Le régisseur du marché central, Anicet Ngaba, affirme qu’il n’a pas connaissance d’un contrat d’assurance souscrit par la Cuy pour le marché. « Je doute fort que le marché central de Yaoundé soit assuré. Mais c’est une information qu’il faut recouper à la Cuy auprès du directeur des Affaires financières, M. Mbida. Mais il y a deux ans, j’étais régisseur du marché de la Chambre de commerce. Il y avait eu un incendie. Et à l’époque, je n’avais pas entendu parler d’une quelconque assurance », raconte Anicet Ngaba. A la Cuy, M. Mbida se garde de toute déclaration. « Ce n’est pas une rétention d’information, mais il faut que j’obtienne l’autorisation de ma hiérarchie avant de vous répondre », lance-t-il.
C’est le président de l’Association des commerçants du marché central de Yaoundé (Ascomcy), Pierre Zambo, qui confirme que le marché central n’a pas souscrit à une assurance. « Bien que les boutiques du marché central soient bien construites, il est urgent et impératif que la Cuy souscrive une assurance. C’est vrai que le béton ne peut pas s’embraser, mais il y a quelques planches. Le contenant des boutiques, quant à lui, doit être assuré individuellement en fonction des moyens des propriétaires », estime-t-il. Si la majorité des commerçants du marché central sont réfractaires à la souscription d’une assurance, certains, triés sur le volet, y accordent une importance. C’est le cas de Pierre Zambo, qui a assuré ses boutiques. Pour lui, comme pour ceux qui y ont pensé, prévenir vaut toujours mieux que guérir.