La loi des finances en cours a connu une baisse et l’emprunt obligataire tarde encore à être lancé.

La session budgétaire qui s’est ouverte hier, 08 novembre 2010, va permettre aux députés d’adopter la loi des finances  de l’exercice 2011, mais surtout de demander des comptes au gouvernement sur l’exécution du budget 2010.  A ce sujet, notamment, le ministre des Finances, Essimi Menye,  va probablement s’expliquer sur la baisse du budget et l’emprunt obligataire prévu dans le budget 2010 et qui n’est toujours pas lancé.

En effet, le 15 septembre 2010, le président de la République, Paul Biya, a signé une ordonnance de révision à la baisse du budget de 2010. Il est ainsi passé de 2 570 000 000 de francs Cfa à 2 520 600 000 de francs Cfa, soit une réduction de près de 50 milliards de francs Cfa. Interrogé sur cette révision budgétaire par nos confrères de la Crtv, le ministre des Finances,  Essimi Menye, a expliqué que l’Etat avait observé des faiblesses dans la mobilisation des recettes dès le premier trimestre de l’année 2010. « Pour 2010, nous avons constaté effectivement un fléchissement de la Tva. C’est un signe précurseur qui montre que tout au long de l’année, si la Tva reste faible, à la fin de l’année, la somme des productions sera faible. Cette somme-là, les comptables nationaux la défissent comme le produit intérieur brut (Pib), c’est la somme des valeurs ajoutées. Quand cette somme des valeurs ajoutées est faible, la Tva l’est aussi. C’est-à-dire que les revenus de l’Etat le seront et le sont. (…). Ça induit aussi que l’Etat a un niveau de recettes  faible. A ce moment, il ne peut plus acheter tout ce qui était prévu », avait alors expliqué le ministre des Finances.

L’autre problème du budget 2010, qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, c’est l’emprunt obligataire de 200 milliards de francs Cfa. Prévu dès novembre 2009 dans le budget de 2010 pour financer les projets structurants en 2010, cet emprunt obligataire n’est toujours pas lancé à quelques jours de la fin de l’exercice budgétaire. Au ministère des Finances, on affirme que le processus est en cours et pourra arriver à terme au plus tard le 15 décembre 2010. Le 15 octobre 2010, une convention a été signée entre le gouvernement du Cameroun et les trois banques (Sgbc, Afriland First Bank et City Bank)  qui vont accompagner l’Etat dans cet emprunt obligataire. Des retards et des faits qui font dire aux experts en la matière que l’emprunt ne sera pas lancé au cours de cette année. Ceux-ci se demandent d’ailleurs dans quel budget sera inscrit l’argent issu de cet emprunt et à quels projets précis serviront ces 200 milliards de francs Cfa.  Essimi Menye s’en expliquera sans doute. Et cette fois-ci face aux députés. Hier en tout cas, le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yéguié Djibril, a demandé au gouvernement de faire preuve de plus de réalisme dans ses propositions.