Gabegie. Mardi dernier, le ministre en charge de l’Economie a dénoncé les pratiques qui ont cours dans son département ministériel.
Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Emmanuel Nganou Djoumessi, a dénoncé les pratiques qui minent le département ministériel qu’il dirige depuis le 09 décembre 2011. C’était mardi dernier, 31 janvier, au Palais des Congrès de Yaoundé au cours de la cérémonie de présentation des vœux. Il s’est attaqué principalement aux missions fictives. « Comment comprendre qu’au terme d’une mission, une semaine après, il n’y ait pas de compte rendu ? », s’est-il interrogé. Pour plusieurs personnes, lorsqu’il n’y a ni compte rendu, ni rapport au terme d’une mission, c’est qu’elle est fictive. « J’attends que des termes comme consommables alimentaires, appui financier exceptionnel et ces excès que je découvre dans les états de dépenses cessent (…) En tout état de cause, je veux avec vous faire du Minepat le socle de l’exemplarité dans la célérité, dans la promptitude, bref dans le comportement civique », a t-il ajouté. La réalité, il l’a dite à ses collaborateurs : « Je regrette de le dire, tout est lent. L’on attend, l’on prend son temps ».
Emmanuel Nganou Djoumessi s’est par ailleurs insurgé contre les conflits qui existent dans son ministère. « Comment comprendre que dans une même structure, deux traitements jaillissent du même dossier ; comment comprendre qu’un dossier fasse une, deux semaines dans une structure sans réaction, etc. Soyons prompts, soyons responsifs », a-t-il demandé à ses collaborateurs.
Le ministre a invité ses collaborateurs à une franche collaboration : « De toutes les manières, ceux qui se conforment aux valeurs élévatrices seront récompensés ; les forces de pesanteur et d’inertie, les incompétents et les excessifs seront éloignés », a-t-il indiqué.
Avant Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey s’était appesanti sur la qualité de la dépense publique invitant les fonctionnaires à dépenser juste quand c’est nécessaire. « Il convient, plus que par le passé, de réduire les délégations ou les équipes aux effectifs réellement utiles au bon déroulement de la mission », prescrit Alamine Ousmane Mey dans sa circulaire relative à l’exécution du budget 2012. Les missions fictives auxquelles s’attaque Emmanuel Nganou Djoumessi font dépenser à l’Etat des sommes importantes. Le député Ayah Paul, candidat à la récente élection présidentielle, après une analyse du budget, estimait à 57 milliards de francs Cfa le montant des indemnités et perdiem des cadres du gouvernement camerounais prévu dans le budget de l’année 2012.
La cérémonie de mardi était également l’occasion de présenter la feuille de route de l’année 2012 au Minepat. Elle tourne autour de la mise en œuvre des plans de développement intégré des filières bois, tourisme, volaille et coton textile. Un accent sera aussi mis sur le renforcement, le contrôle et à l’évaluation des programmes et projets de développement. La relance des filières floriculture, manioc et maïs et l’élaboration des programmes de mise en valeur des zones frontalières maritimes et territoriales ne sont pas en reste.
B-O.D. et Prince Nguimbous (Stagiaire)
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