L’hôpital général de Yaoundé ne reçoit plus de nouveaux malades

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28 Juil 2011 | ACTUALITÉS, News | 1 commentaire

Insuffisance rénale. Les patients
sont orientés vers les trois autres centres de dialyse du pays, qui sont aussi
surchargés et renvoient parfois des patients.

Depuis quatre mois, l’hôpital général de Yaoundé (Hgy) ne
reçoit plus les nouveaux malades souffrant d’insuffisance rénale. Il n’y a plus
de places disponibles pour rattacher ces malades dans le centre d’hémodialyse
de cet hôpital  très sollicité. C’est le
seul hôpital de la région du Centre qui dispose d’un centre de dialyse, où est
purifié le sang des patients dont le corps ne rejette plus les déchets. Seuls
les cas d’urgence y sont traités désormais. Les nouveaux patients qui s’y
rendent sont réorientés dans les trois autres centres d’hémodialyse du pays. Il
s’agit des centres de dialyse des hôpitaux de Douala, Bamenda et Garoua.  Malheureusement, à Bamenda, il n’y a plus de
place pour les nouveaux patients et ceux-ci sont renvoyés ailleurs. Conséquence,
à Yaoundé, le nombre de malades va sans cesse croissant. En moyenne, quatre
nouveaux malades sont enregistrés chaque semaine. 

Le 25 juillet 2011, trois nouveaux patients sont arrivés à
l’Hgy en désirant être rattachés à ce centre, indique la responsable de l’unité
de dialyse de l’Hgy, le docteur Ashuntantang, néphrologue.  Comme avec les autres cas, elle  leur a répondu qu’il n’ya plus de place.
« On chasse pas les malades. Nous disons simplement qu’il n’y a plus de
place.  Avant de commencer le traitement,
le nouveau patient qui est dans un état critique s’engage à se réorienter vers
d’autres centres d’hémodialyse quand son état de santé va s’améliorer, parce
que nous avons déjà 108 malades rattachés ici et nous ne pouvons pas aller au
delà », explique  le Dr Ashuntantang.

En effet, l’Hgy est doté de 12 générateurs de dialyse. Trois
ont récemment été offerts par Mtn Cameroon. Parmi ces appareils, trois sont en
panne. Même s’ils étaient en fonction, explique e Dr Ashuntantang, ces trois générateurs
 ne pourraient pas être utilisés, car les
capacités de stockage d’eau de l’hôpital ne sont disponibles que pour 12
machines.  Chaque appareil supporte en
moyenne neuf personnes par jour. Car tous les patients doivent purifier leur
sang pendant quatre heures, et ce, trois fois par semaine. « Nous ne
pouvons pas diminuer les heures de passage des malades rattachés ici, car ils
ont deux séances de quatre heures par semaine, au lieu de trois. Si nous
acceptons de nouveaux patients, le nombre d’heures des patients enregistrés ici
va baisser et c’est la mort.  Tout comme
si nous acceptons de nouveaux patients pour qu’ils y passent deux heures
seulement par séance, c’est la mort, à coup sûr. Et nous ne voulons pas faire
mourir les gens », précise la néphrologue. Les machines fonctionnent tous
les jours et ne sont pas mis au repos. C’est pourquoi certaines sont en panne,
pense-t-elle. « En principe, nous devons travailler de 6h à 24h. Mais,
nous allons presque toujours au-delà, surtout lorsqu’il y a des cas d’urgence
que nous ne pouvons pas abandonner », indique le médécin.

Déplacement
oblige !
Ainsi, à défaut de se rendre à Douala où à Garoua, le nouveau
patient doit attendre la mort d’un patient pour obtenir une place ou alors
attendre qu’un patient se rende à l’étranger pour suivre ses soins. Ce qui n’est
pas évident. Plus encore, après la mort d’un patient, il y a une longue liste
d’attente et l’on suit l’ordre d’inscription. Or, ces malades doivent purifier
leur sang au moins deux fois par semaine. Sinon, surviennent de nombreuses
complications et la mort.
Du coup, de nombreux patients sont obligés d’effectuer des
déplacements couteux pour se faire soigner. C’est le cas d’Elise Nyake Epoh, une
enseignante résidant à Yaoundé qui doit se rendre à Douala tous les mardis et
jeudis à Douala. Un calvaire coûteux.

Autre problème observé à l’Hgy, l’insuffisance de
spécialistes au centre de dialyse. De néphrologues, notamment. Il y en a que
deux. Les patients rencontrés dans cet hôpital s’en plaignent, même s’ils reconnaissent
que ceux qui sont là travaillent avec sympathie. Quatre groupes d’onze
personnes y passent chaque jour. Sauf le dimanche. Deux spécialistes, c’est insuffisant
pour tous ces patients, disent-ils.  Mais,
pour le Dr Ashuntantang, il ne se pose pas un problème de personnel, mais
plutôt de capacité d’accueil. En général, sur une population de 20 millions
d’habitants, l’on estime qu’un Camerounais sur 10 souffre d’insuffisance
rénale, relève la néprhologue. Quatre centres d’hémodialyse pour tout le pays
s’avèrent donc insuffisants.

Promesse non tenue
Pourtant, en décembre 2007, le président de la République
promettait de doter toutes les régions du pays d’un centre d’hémodialyse.
Quatre ans plus tard, seul deux nouveaux centres de dialyse ont été construits.
L’un à Bamenda et l’autre à Garoua. Celui du Chu de Yaoundé a été fermé. Or,
Paul Biya dans son discours de fin d’année 2007, sur un ton ferme et rassuré, déclarait :
« Je compte donner instruction au gouvernement de doter nos hôpitaux
provinciaux qui n’en sont pas pourvus d’appareils de dialyse et de scanners
afin de soulager les malades qui sont actuellement astreints à des déplacements
longs et pénibles. A terme, nous devrions aboutir à un dispositif d’assistance
médicale qui ne laisserait aucun Camerounais sans soins, quels que soient ses moyens ».
Ce n’est pas encore le cas. Au ministère de la Santé, le
sujet fâche. Le responsable de la communication Roger Mammoun, remonté, indique
que les projets de construction de nouveaux centres de dialyse sont en cours
dans toutes les régions. Or, à Bertoua, à l’Est, région la plus vaste du pays, des
responsables du Minsanté y sont passés en juillet 2009 pour évaluer les besoins.
Depuis lors, plus rien, indiquent les responsables de l’hôpital régional.
Pourtant, de nombreux Camerounais meurent d’insuffisance rénale et continuent
d’en mourir. Dans l’indifférence.
B-O.D.

Au moins 250 000 FCfa par mois
Malgré la
subvention de l’Etat, les malades d’insuffisance rénale doivent débourser
d’énormes sommes d’argent pour se soigner. A chaque séance de dialyse, le
patient doit débourser 5 000 FCfa, donc 10 000 F Cfa par semaine, hormis
les produits et matériels qui vont avec. L’Etat subventionne chaque séance à
hauteur de 105 000 francs cfa. Mais, c’est insuffisant, disent les
patients.
Plus
encore, avant d’entamer le traitement, le malade doit débourser une somme de 60
000 francs Cfa pour l’achat du cathéter (tube de prélèvement qui sera introduit
dans son corps), apprend-on du côté de Bamenda 
Régine T.,
malade rattachée à l’hôpital général de Yaoundé, se plaint des coûts
exorbitants du traitement et notamment des examens et tablettes à prendre. Elle
estime à 250 000 francs Cfa les dépenses mensuelles pour sa santé.  En plus de la séance de dialyse, elle doit
prendre une piqûre de « néoricormone » pour éviter l’anémie. Ceci
après chaque séance de dialyse. Une ampoule coûte 14 000 Francs Cfa,
dit-elle.
Il ya
également de nombreux examens à faire tous les mois, numération formule
sanguine (Nfs), les taux de potassium, de calcium et de magnésium qu’il faut
surveiller. « Vraiment, que l’Etat subventionne ces examens et les
médicaments des patients d’insuffisance rénale. Ils coûtent très chers. C’est
insupportable », supplie-t-elle. Près d’elle, Sandrine S., 42 ans, malade
elle aussi, affirme que d’après une étude de l’Hgy, il faut débourser au
minimum 350 000 Francs Cfa par mois pour se soigner convenablement. Personnellement,
elle débourse 240 000 F Cfa chaque mois. Ceci en omettant de faire
certains examens à ses risques et périls.

B-O.D.

Angéline Mvom : « Dépistée tôt, le patient se passe de dialyse »

Educatrice des patients diabétiques à l’Hôpital central
de Yaoundé, elle dit comment limiter les conséquences fâcheuses de
l’insuffisance rénale.

Qu’est-ce que l’insuffisance rénale ?
L’insuffisance rénale ou
néphropathie est  un état pathologique
qui se caractérise par la perte de la fonction de filtre des reins. Ils  ne peuvent plus éliminer les déchets sécrétés
par l’organisme.
 
Quelles sont les causes de l’insuffisance rénale ?
L’une des principales causes de
l’insuffisance rénale est la complication du diabète. Le diabète se caractérise
par l’élévation anormale du taux de sucre dans le sang, due au mauvais
fonctionnement du pancréas.  Il y a le
diabète de type I, qui se caractérise par le manque d’insuline dans le sang, et
celui de type II, qui est dû à la mauvaise utilisation de l’insuline
secrétée ; le patient, dans ce cas, 
est obèse. L’insuline facilite la pénétration des aliments dans les
cellules. A ce moment-là, tout ce que nous mangeons reste dans le sang, au lieu
de prendre la direction des cellules. Il y aura alors des dépôts de sucre et de
graisse dans les vaisseaux, qui vont se boucher. Le sang, pompé abondamment par
le cœur, va forcer la voie et provoquer l’éclatement des vaisseaux. Si
l’éclatement se fait au niveau du cœur, le patient développe l’insuffisance
cardiaque et, si c’est au niveau des reins, on va parler de l’insuffisance
rénale.  L’insuffisance rénale peut également
être causée par des saignements abondants, par l’hypertension, par la surdose
des médicaments.

Comment se manifeste l’insuffisance rénale ?
Malheureusement, l’insuffisance
rénale est asymptomatique au départ. C’est lorsque l’individu présente déjà des
œdèmes, qui sont un état avancé de la maladie, qu’il se présente dans une
formation sanitaire. La prise en charge se fait 
inévitablement par dialyse pour évacuer l’urine qui ne peut plus sortir
par voie normale.

Quelles sont les conséquences de l’insuffisance rénale ?
L’insuffisance rénale peut
conduire au décès de l’individu. Si les déchets produits par l’organisme ne
sont pas éliminés, ils envahissent tout l’organisme et  le corps de l’individu peut gonfler et
entraîner sa mort.

Peut-on prévenir l’insuffisance rénale ?
La prévention de l’insuffisance
rénale se fait à travers un dépistage précoce. Il est conseillé de faire le
bilan rénal chaque année. En cas de dépistage précoce, le malade est mis sous
un régime alimentaire,  qui va consister
à supprimer le potassium et le sel de son alimentation, les comprimés
également.  Dépisté tôt, le patient se
passe de dialyse.
Propos recueillis par Adrienne Engono






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1 Commentaires

1 Commentaire

  1. Mohamadou

    Il est fort heureux de constater que le Cameroun, qu’au contraire d plusieurs pays africains disposent de plusieurs centres d’hémodialyse. l’hôpital général de Yaoundé n’a plus le monopole des dialyses, tant il existe des centres de dialyse des hôpitaux de Douala, Bamenda et Garoua.

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