
Les instruments juridiques communautaires adoptés par les chefs d’Etat de l’Afrique centrale ne sont pas toujours appliqués.
Le 17 janvier 2010, les chefs d’Etat de la zone Cémac ont validé le Programme économique régional (Per). C’est ce document qui recense les solutions pour parvenir à la libre circulation des hommes et des biens, qui plombe l’émergence de la zone Cémac. Le Per définit les trois dimensions de l’intégration : l’intégration commerciale, la création d’un marché commun et la convergence des économies. La seconde dimension, qui concerne la création d’un marché commun, est celle qui intéresse le plus grand nombre.
Pour le Per, un marché commun constitue la forme la plus avancée d’intégration économique qui garantit, en plus de la libéralisation des échanges des biens et des services, la libre circulation de la main-d’œuvre et des capitaux. « La libre circulation favorise une allocation plus optimale des facteurs de production potentiellement mobiles : la main-d’œuvre et le capital vont s’investir dans des activités (et des pays) à plus forte productivité, jusqu’à ce que le processus d’intégration régionale parvienne à une égalisation des rémunérations des facteurs de production dans l’ensemble de la zone », indique ce rapport. La réalisation de cet espace commun représente une condition indispensable pour permettre aux économies de la sous-région de bénéficier pleinement des effets d’échelle liés à l’élargissement de la demande potentielle et aux transferts de connaissance et de technologie.
C’est pour toutes ces raisons que les chefs d’Etat de la Cémac l’ont validé en janvier 2010 à Bangui en Rca. « La conférence a suivi une présentation détaillée du rapport final du Programme économique régional (Per) de la Cémac. Elle s’est félicitée de la clarté, de la précision et de la cohérence de ce programme. Souscrivant à la vision présentée, la conférence a adopté le Per dans sa globalité. Elle recommande cependant que des études approfondies sur les mécanismes de financement de ce programme soient entreprises en vue de sa bonne exécution ».
Mais, la concrétisation de ce Per se trouve confrontée à deux problèmes. La volonté politique réelle des dirigeants et les moyens financiers, car il faut environ 20 000 milliards de dollars pour rendre effectifs les projets du Per. L’on recherche encore des financements.
En attendant, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cééac), plus large que la Cémac, appellent à l’application de la convention de libre circulation des biens et des personnes. Dans les recommandations finales de leur récente rencontre à N’Djamena au Tchad, en janvier 2012, les chefs d’Etat ont appelé « les Etats membres à appliquer toutes les décisions et les règles relatives à la circulation des personnes », et à « créer systématiquement des couloirs d’entrée Cééac dans les aéroports et postes frontaliers ». Le 1er juillet 2012 va marquer le démarrage de la mise en œuvre de la zone de libre échange de la Cééac et son effectivité réelle est fixée en 2014. Pour le moment, on continue avec les tracasseries aux frontières.
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