Décès de Bibi Ngota : la réaction des confrères

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26 Avr 2010 | ACTUALITÉS, News | 1 commentaire

Quelle réaction vous suggère le décès de Bibi Ngota en prison ?


François Mboke, directeur de la publication de Diapason

« On sent que le journaliste au Cameroun n’est pas protégé »
Chaque fois qu’un journaliste est incarcéré, ça fait mal. C’est déjà la terreur dans la tête des confrères. Ce qui arrive à Bibi Ngota aujourd’hui peut arriver à un autre journaliste demain. Avec le film de son décès, on a encore plus mal. Il n’a pas eu droit aux soins, alors qu’il n’était qu’un prévenu. A travers ce décès, on sent que le journaliste au Cameroun n’est pas protégé. Quand un responsable politique décide de la mort d’un journaliste, on ne peut plus rien faire. Et c’est là que l’épée de Damoclès pèse plus que là où on a souvent le plus peur : l’administration. C’est le temps de la prise de conscience collective. Nous sommes tous abasourdis et nous osons penser que ce sera le dernier cas. Que la politique soit aux politiciens, la justice aux magistrats, la presse aux journalistes et les crimes aux criminels.


Roger Kiyeck de Kiki, rédacteur en chef Magic Fm

« Le Cameroun est-il devenu un Etat militaire ? »

Le décès de Bibi Ngota en prison est un gâchis terrible et inutile qu’on aurait pu éviter. On se demande si le Cameroun est devenu est Etat militaire. On assiste à une interférence entre les autorités politiques, militaires et judiciaires. Il est temps que cela cesse. Hier, l’armée est descendue dans les rédactions et a emporté les matériels, aujourd’hui ce sont des journalistes qui sont emprisonnés et tués. Il faut que l’on reconsidère le rôle de gendarme de la presse, parce qu’on est dans un Etat de droit.


Emmanuel D’abzac, correspondant Rfi en Afrique centrale

« C’est une affaire tragique ! »

C’est très triste la mort d’un homme de cet âge (39 ans, ndlr) qui avait une famille et deux enfants. Quant au fond de l’histoire, l’affaire n’a même pas été jugée. On était en phase des vérifications. J’ai cru comprendre qu’à l’origine du problème, c’était un faux document qui était présenté comme venant de la présidence de la République, qui a été utilisé par les journalistes à leur insu. Un document qui leur a été vendu par un quatrième journaliste qui, lui-même, serait en fuite, nous dit-on. Eux ils l’ont utilisé en toute bonne foi. Maintenant, à la Présidence de la République on met en cause les plus hauts personnages de la République. Cela me parait évident que les personnes mises en cause veuillent savoir qui peut fabriquer ces faux, qui utilise les cachets et les sceaux de l’Etat et comment ils se sont procurer ces documents. Je sais qu’au Cameroun les peines pour ces types de délits courent entre 10 et 20 ans. Maintenant que cette affaire débouche sur la mort d’un confrère, qui était déjà malade, c’est dramatique. Je pense qu’il ne faut pas lier les faits au décès, même s’il a été certainement moins soigné en prison qu’à l’hôpital. Apparemment, il était déjà malade avant. C’est une affaire tragique qui, au départ, est une affaire floue.


Bosco Tchoubet, promoteur de Tbc radio, beau-frère de Bibi Ngota

« Il faut s’attendre à la libération des journalistes qui restent en prison »

Le ministre de la Communication m’a reçu pour louer ma démarche. Il m’a dit que malheureusement au moment où le ministre Sgpr devait agir, il y a eu le décès et que Laurent Esso déplore ce qui est arrivé. Donc, à en croire le ministre de la Communication, il faut s’attendre à la libération des journalistes qui restent en prison. (…) Lorsque cette histoire prenait de l’envergure et du temps, je me suis dit qu’il fallait que je les amène à faire la paix avec le ministre d’Etat, secrétaire général à la Présidence de la République. J’ai estimé qu’il fallait saisir le ministre d’Etat par écrit. J’ai dit au ministre que si le document est faux, qu’il a raison de se fâcher. Je lui ai également demandé qu’il reconnaisse que les journalistes n’ont voulu faire que leur travail et que pour cette raison, qu’il mette un peu sa colère de côté et qu’il laisse libre ces journalistes. Voilà l’objet de ma lettre au Sgpr. Je demande pardon au Sgpr, parce que Bibi Ngota est dans l’affaire et je veux le voir libre.

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1 Commentaires

1 Commentaire

  1. Unknown

    Très vrai

    Réponse

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