Paul Gérémie Bikidik : « Cette intrusion de la Banque mondiale est inadmissible »

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28 Nov 2011 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires

Président du Réseau associatif des consommateurs de l’énergie (Race), il condamne le « diktat » de l’institution de Bretton Woods dans l’élaboration d’une loi nationale régissant le secteur de l’énergie au Cameroun.

Quel commentaire vous suggère le revirement de l’Assemblée nationale qui a réexaminé un projet de loi qui avait déjà été adoptée par elle ?
Plus que tous les discours officiels, l’adoption le 05 Avril 2011 par l’Assemblée nationale de la loi portant libéralisation du secteur de l’électricité était l’acte le plus significatif posé par le gouvernement dans sa volonté de s’affranchir des contraintes du contrat de concession signé le 18 juillet 2001 avec l’opérateur privé Aes-Sonel. En réintroduisant ce texte en 2ème lecture au parlement durant la session en cours et en le faisant adopter sans un véritable débat, le gouvernement a capitulé sous la pression combinée d’Aes-Sonel et de la Banque mondiale. Pour parvenir à ce résultat, l’opérateur Aes-Sonel a sollicité l’appui de la Banque mondiale, son principal partenaire financier. En acceptant de soumettre une version édulcorée de cet important texte, le gouvernement a cédé, une nouvelle fois, au diktat des bailleurs de fonds internationaux, bras séculiers des multinationales. Nous dénonçons cette intrusion de la Banque mondiale dans la formulation du cadre juridique et règlementaire devant régir le secteur de l’électricité.

Quels types de rapports existent entre la Banque mondiale et Aes-Sonel ?
Dans le cadre de son programme d’investissement, en plus de la caution des pouvoir publics, l’opérateur Aes-Sonel bénéficie en ce moment d’un soutien financier de plusieurs milliards de dollars de la Sfi (Société financière internationale), filiale de la Banque mondiale chargée du secteur privé. Tout le monde sait par exemple que le financement de la future centrale à gaz de Kribi (216 MW) est assuré par la Banque mondiale à hauteur de 86 millions de dollars et une garantie partielle de risque de 82 millions de dollars. Selon M. Greg Binkert, directeur des opérations pour le Cameroun, notre secteur électrique bénéficierait d’environ 6,7% de l’ensemble des financements du groupe de la Banque mondiale dans notre pays. Avec un tel niveau d’investissement, elle se croît en droit de rédiger et d’imposer le cadre règlementaire dans le secteur, ce qui est inadmissible.

Le président de la République doit-il promulguer cette loi qui vient de passer en seconde lecture à l’Assemblée nationale ?
Il faut reconnaitre qu’en dépit des moyens colossaux consentis depuis 10 ans par l’Etat, le secteur de l’électricité reste sinistré. A travers les facilités fiscales et les incitations qu’il offre aux entreprises candidates à l’investissement dans ce secteur d’activité, ce texte peut faire bouger quelques lignes et permettre une mise en valeur optimale de l’extraordinaire potentiel énergétique de notre pays. Même si à l’évidence elle ne débouche pas à la liquidation du monopole d’Aes-Sonel, nous pensons, avec des réserves,  qu’il est nécessaire de promulguer très rapidement cette loi.
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