La compagnie aérienne sous-régionale a rompu son partenariat avec l’entreprise sud-africaine qui exigeait que le siège de la compagnie soit au Cameroun.
La South African Airways (Saa) ne sera plus le partenaire stratégique d’Air Cémac. L’assemblée générale extraordinaire de la compagnie aérienne de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac) a décidé de rompre son partenariat avec la compagnie sud-africaine. C’était jeudi dernier, 16 février 2012, à Brazzaville au Congo. Le président du conseil d’administration d’Air Cémac, Marcel Mbani, a expliqué hier, 21 février 2012, que le partenariat a été rompu parce que le partenaire tenait à ce que le siège de la compagnie sous-régionale soit à Douala au Cameroun et non à Brazzaville au Congo, comme initialement décidé par les chefs d’Etats de la Cémac en janvier 2010, à Bangui en Rca. « Nous avons fait le choix d’un partenaire stratégique qui voulait inventer l’histoire. Le siège de la compagnie se trouvant à Brazzaville, il voulait placer la base opérationnelle de toutes les activités à Douala, ce qui n’était pas du goût des autorités congolaises. Aujourd’hui, cela vient d’être réglé : le hub et le siège se situent à Brazzaville. Les actionnaires viennent de rompre avec Saa qui ne voulait pas prendre des actions en capital et avait taillé les choses à sa mesure, pensant que les pays de l’espace Cémac devaient travailler pour son compte », a-t-il expliqué.
Le communiqué final de cette assemblée générale n’apporte pas plus de détails : « Les actionnaires ont suivi avec un grand intérêt l’exposé du président du comité de pilotage sur les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du projet. Ils ont pris acte de l’impossibilité de conclure l’accord de services aériens avec la SAA, en raison de profondes divergences de vues ».
S’exprimant sur les antennes de Télé Congo, le Gabonais Jean-Marie Maguena, vice-président de la Cémac, a déclaré que cette résiliation ne ralentira pas le projet initié en décembre 2001 à Yaoundé : « Il nous reste de passer à la phase opérationnelle. Nous avons reçu des instructions des instances dirigeantes de la compagnie à savoir l’assemblée générale et conseil d’administration, mais surtout les instructions du conseil des ministres et du conseil des chefs d’Etat la mission de trouver un partenaire de référence pour crédibiliser le lancement d’Air Cémac sur le plan technique ».
Pour Jean-Marie Maguena, le problème qui se pose actuellement est celui des financements. Le capital initial d’Air Cémac est de 80 millions de dollars, soit environ 38,2 milliards de francs Cfa. 30% du capital est déjà disponible. Un pourcentage qui représente le total de la contribution de chaque Etat de la Cémac. Ce sont les participations des entreprises privées et du partenaire stratégique qui étaient encore attendues. La South African Airways s’était engagée à prendre 40 % des parts et la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdéac), quant à elle, 15 %.
Par ailleurs, les actionnaires de la compagnie se sont accordés sur la certification d’Air Cémac par l’autorité aéronautique du Cameroun. En plus du choix du partenaire stratégique, il reste encore la signature du protocole entre les actionnaires étatiques sur la gouvernance d’Air Cémac et du mandat pour le recrutement d’un cabinet en vue du lancement de l’exploitation.
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