Le mois dernier au quartier Tam-Tam à Yaoundé, une femme de ménage a perdu son emploi parce que sa patronne l’accusait d’avoir laissé la bouteille de gaz ouverte après la cuisson. La jeune femme avait beau jurer par tous les dieux qu’elle avait fermé la bouteille, sa patronne outrée, ne comprenait pas qu’une bouteille de gaz de 12 Kg soit vide après seulement quelques jours. Le problème était probablement ailleurs : la bouteille achetée ne contenait peut-être du gaz qu’à moitié. En effet, samedi dernier, 13 mars 2010, au dépôt de gaz de Camgaz au quartier Nsam à Yaoundé, le chef de la brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes du ministère du Commerce, Jean-Marie Nemi Nkolo, a surpris une dizaine de personnes en train de diminuer le contenu des bouteilles de gaz domestique destinées à la vente.
« J’étais en ville quand j’ai eu l’information selon laquelle des transvasements s’effectuaient dans les camions. Je me suis très vite dépêché sur les lieux. Parce que les transvasements de tout un camion peuvent se réaliser en 45 minutes. Et avec un peu de retard, vous les manquez. Cela fait plus de six mois que nous n’arrivons pas à mettre la main sur eux. Je me suis présenté comme un client qui voulait acheter du gaz. Et quand j’ai découvert l’opération, ils ont essayé de me brutaliser, même quand j’ai présenté ma carte. Mon téléphone est d’ailleurs tombé dans un camion », raconte Jean-Marie Nemi Nkolo. La police est appelée, ainsi que le ministre du Commerce. Vu la tournure des événements, le magasinier (un certain Alain) ainsi que les personnes qui effectuaient les transvasements prennent la clé des champs avec le matériel utilisé. 10 bouteilles de gaz à moitié pleines et scellées sont saisies.
Total et Sctm aussi
« En fait, il y avait en tout huit détendeurs (matériel de transvasement). Dans chaque camion, il y avait deux personnes », précise le chef de la brigade nationale des contrôles. Dans l’un des cinq camions garés, l’on retrouve, en plus des bouteilles vides de Camgaz, celles de Total, Sctm et Agip, prêtes à être chargées. A coté se trouvent des bouteilles pleines. Dans un autre véhicule déjà chargé, il y a des bouteilles ayant des poids différents. Au lieu de 25kg, certaines pèsent 16 kg, alors que la bouteille vide pèse 13,5 Kg. Au sol, partout dans le dépôt, l’on dénombre des centaines d’écrous (bouchons de gaz). « En principe, on ne devrait pas retrouver ces écrous ici. Cela veut tout simplement dire que les écrous que l’on retrouve au sol sont ceux qu’ils coupent et changent après le transvasement, car il y a des stocks d’écrous dans le dépôt », relève Jean-Marie Nemi Nkolo.
A l’arrivée de Guillaume Mpome, le directeur du dépôt Camgaz de Nsam, appelé d’urgence, celui-ci indique à la presse qui s’est précipitée sur les lieux qu’il n’est pas au courant de ces transactions et qu’il ne connait pas les personnes qui ont été prises la main dans le sac. Il appelle et demande à son magasinier de revenir. Ce dernier ne s’exécute pas. Une enquête a été ouverte au commissariat central n°3 à Efoulan. Les camions de bouteilles de gaz qui arrivent chargées de la Scdp sont garés au dépôt Camgaz. C’est ici que les revendeurs les achètent pour la vente aux consommateurs.

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