Yaoundé : Paul Biya interpelle les futurs magistrats

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2 Déc 2009 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires

Le président de la République qui s’exprimait hier à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’Enam invite au respect de l’éthique et de la déontologie.

Pour le directeur général de l’Enam, Benoît Ndong Soumhet, c’est un jour historique pour l’école : l’ouverture officielle de la célébration du cinquantenaire de l’Enam ce 1er décembre 2009 en présence de Paul Biya. Le président de la République a présidé la cérémonie et s’est adressé aux élèves de l’école, notamment les futurs magistrats.
« La justice – les jeunes auditeurs de justice doivent en avoir pleinement conscience – est la plus haute instance de régulation sociale et la poutre maîtresse de la démocratie dans un Etat de droit. Rendre la justice est une noble mission mais aussi une lourde responsabilité. Ici, c’est l’éthique et la déontologie qui doivent servir de guides », a déclaré Paul Biya. Il a ajouté que la République qui confie au magistrat le soin de veiller au respect des lois ne peut tolérer les défaillances.
Dans une société où règnent « divers fléaux sociaux tels que la corruption, la fraude, l’absentéisme, pour ne parler que de ceux-là qui entravent le fonctionnement de l’administration », le président de la République a affirmé que c’est le rôle de la justice et des organismes de contrôle de les débusquer et de les sanctionner. Pour lui, c’est à l’Enam que commence cet apprentissage de la bonne gouvernance. Il a par ailleurs demandé aux élèves et jeunes fonctionnaires de garder à l’esprit et à cultiver la devise républicaine : « Paix, Travail, Patrie ».
Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Emanuel Bondé, représentant la tutelle de l’Enam, a déclaré à Paul Biya et au public que « des générations d’anciens élèves de l’Enam, la conscience imprégnée de l’idéal du service public la République, ont contribué de manière décisive à l’édification de notre administration publique traduisant ainsi bien au-delà de nos frontières nationales la bonne réputation de notre institution ».


Enam : 8 800 fonctionnaires formés en 50 ans

Retour sur l’historique de la création de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature du Cameroun.

En 1959, le vent des indépendances commence à souffler sur le continent africain. Les pays veulent de plus en plus s’occuper eux-mêmes de leur destin. C’est dans cette optique qu’Ahmadou Ahidjo crée le 27 juillet 1959 l’Ecole camerounaise d’administration (Eca) :« L’objectif était d’assurer la relève des fonctionnaires coloniaux », indique l’actuel directeur général de l’Enam, Benoît Ndong Soumhet. « Il s’agissait de former des fonctionnaires capables de comprendre et de résoudre les problèmes du pays liés au nouveau statut du Cameroun indépendant. Il fallait vite remplacer les fonctionnaires étrangers », affirme pour sa part Fouda Abougou, qui fait partie de la première promotion de l’Eca. « Je me rappelle, la date limite de dépôt des dossiers était fixée au 20 septembre 1959. Et c’est en janvier 1960 que nous avons subi les épreuves du concours d’entrée à l’Eca ».
Les concours d’entrée en première et en deuxième année sont simultanément lancés. Fouda Abougou présente celui d’entrée en première année de l’Eca : « J’étais fonctionnaire et on nous appelait ’’ fonctionnaires des cadres locaux’’ ». Le concours pour l’entrée en première année est réservé aux titulaires du Bepc et aux fonctionnaires des cadres locaux, alors que celui de la deuxième année est ouvert aux détenteurs du Baccalauréat et aux fonctionnaires cadres supérieurs.
Le 05 avril 1960, l’Eca est effectivement ouverte. Et Fouda Abougou réussit au concours. C’est la fête à la maison comme dans plusieurs autres familles : « En première année, nous étions 30 élèves », affirme-t-il. En deuxième année, seize candidats sont reçus. Parmi eux, Samuel Malom, aujourd’hui âgé de 75 ans. Ceux-ci ont l’avantage d’être formés pendant deux ans, alors que les élèves de première année passent trois ans de formation. Tous les élèves effectuent un stage de 15 mois en Europe après les deux ou trois ans de formation. C’est ainsi que Fouda Abougou s’envole pour la France. Il passera son stage à l’Institut des hautes études de Paris et il fera ensuite un voyage aux Etats-Unis. A son retour, il est nommé administrateur des chemins de fer du Cameroun. C’est le premier Noir à occuper ce poste.
Mais avant lui, Samuel Malom, Abraham Mve Ndongo et Richard Tsang Mvondo de la deuxième année reviennent d’Europe après un an de stage, précédant ainsi leur camarade. Ils réussissent tous leur examen de sortie et deviennent ainsi les trois premiers diplômés de l’Eca. Nous sommes à la fin de l’année 1962. Leurs camarades de promotion passeront leur examen de sortie deux mois plus tard.
En 1964, le Cameroun veut ses magistrats. D’où la mutation de l’Eca en Enam (Ecole nationale d’administration et de magistrature). « Avant cette date, le Cameroun choisissait quelques personnes qui allaient en France faire des stages comme auditeurs libres. Ce sont eux qui revenaient au Cameroun veiller au respect de la justice. Mais l’Etat a compris qu’il fallait former ses propres magistrats, c’est ainsi que l’on a introduit la filière magistrature à l’Eca », raconte Fouda Abougou.
Aujourd’hui, l’Enam a connu plusieurs autres mutations. Elle comporte actuellement quatre divisions de formation et 1 175 élèves. A ce jour, elle a formé 8 858 lauréats dont 5 254 pour le cycle A et 3 604 pour le cycle B. Actuellement, l’école compte 457 élèves.

L’Enam en quelques dates

1959 : création de l’Ecole camerounaise d’administration
1961 : ouverture d’un cycle spécial pour la préparation des candidats originaires des régions insuffisamment scolarisé au concours
1963 : création d’un cycle préparatoire pour préparer les candidats anglophones de l’ex-Cameroun occidental aux épreuves des concours d’entrée aux cycles A et B
1964 : transformation de l’Eca en Ecole nomale d’administration et de magistrature (Enam)
1968, 1972, 1980 : réorganisation de l’Enam
1985 : création du Centre national d’administration et de magistrature (Cenam)
1995 : réforme de l’Enam
2005 : restructuration de l’Enam


Samuel Mabom : « Nous étions sélectionnés avec beaucoup de rigueur »

Le premier diplômé de l’Eca, aujourd’hui âgé de 75 ans, jette un regard sur l’école qu’il a quittée en 1962.


Comment étiez-vous sélectionnés pour entrer à l’Eca ?

Nous étions sélectionnés avec beaucoup de rigueur, nous avons travaillé. C’était un concours, on n’était pas nombreux. On entrait avec le Bacc et d’autres étaient des fonctionnaires cadres supérieurs. Dans ma promotion de deuxième année, nous étions 16 administrateurs civils. Je suis à la retraite aujourd’hui après avoir servi notre pays dans plusieurs ministères.

Que répondez-vous à certaines personnes qui pensent que la corruption décriée au Cameroun est synonyme de la faillite de cette école ?

Je fais encore confiance à l’esprit de l’école. Bien sûr, la corruption a envahi tous les domaines, c’est regrettable, mais j’ai espoir que l’Enam doit rester l’Enam. C’est-à-dire le cadre des grands gestionnaires de notre pays.

Alors, comment ?

En mettant un accent particulier dans la rigueur, la morale, le travail bien fait et loin de tout aspect de corruption et autre.

En tant que plus ancien produit de l’Enam, quel est le conseil que vous donnez aux produits de cette école ?

Le conseil, c’est qu’ils soient des responsables au service de notre pays dans la bonne moralité loin de la corruption.

Comment éradiquer cette corruption selon vous ?

Les mesures qu’on prend maintenant, il faut les appliquer.
Quelles sont les différentes fonctions que vous avez occupées dans l’administration camerounaise ?
J’ai été directeur de l’Hôpital central de Yaoundé. J’ai été Dag au ministère de la Santé. J’ai été secrétaire général à l’Enseignement. J’ai été directeur des Collectivités publiques locales et Dag au Minat. J’ai été Dag au ministère de l’Information et j’ai été directeur de Cameroun actualités et du Fodic.

Qui sont vos camarades de promotion?

Plusieurs sont morts ; il y a par exemple Simon Bassélékin, un ancien ministre des Finances.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que la corruption au Cameroun est le fait de la faillite de l’Enam ?


Henri Eyébé Ayissi, ministre des Relations extérieures

« C’est une école de formation aux valeurs républicaines »

La corruption dans l’administration camerounaise serait la faute de l’Enam ? Certainement pas ! La corruption est-elle étrangère à l’Enam ? Certainement pas ! L’Enam est une institution dans la société camerounaise. La corruption est un phénomène qui doit être combattu par tous comme l’a dit le président de la République. L’Enam a sa part à prendre dans ce combat contre la corruption et notamment elle qui a la charge de former les jeunes fonctionnaires. Elle doit bien sûr témoigner par l’exemple. Ce sont des hommes qui sont à l’Enam. Elèves comme formateurs. C’est d’abord les valeurs qu’il s’agit d’inculquer à la base et de travailler à les développer. Qu’est-ce qu’on apprend à l’Enam ? C’est le sens de l’Etat, c’est une école de formation aux valeurs républicaines

Jules Doret Ndongo, secrétaire général des services du Premier ministre

« La corruption se vit dans tous les pays »

Nous sommes dans un pays démocratique, chacun peut donner son point de vue. En ce qui me concerne, la corruption n’est pas un mal propre au Cameroun. Elle se vit dans tous les pays. Chez nous comme chez les autres. Ce que nous faisons, ces derniers temps sous la haute impulsion du chef de l’Etat c’est de la combattre dans ses derniers retranchements. Les organismes sont mis en place pour le faire et la volonté politique y est. Il y a tout lieu d’être optimiste à l’avenir.

Hayatou Sanda, Daf Agence de l’électrification rurale

«La corruption n’existe pas à l’Enam »

Je dirai d’abord que pendant 50 ans l’école a évolué, d’autres filières ont vu le jour, en réalité, l’Enam est une école complète. Les pays d’Afrique centrale forment leurs cadres à l’Enam. C’est une école à laquelle nous faisons toujours confiance. Son prestige fait beaucoup parler d’elle. Le problème de corruption est décrié un peu partout. Peut-être, il y a ceux là qui vivent directement ce phénomène. En réalité, l’Enam étant une école particulière, on parle de corruption en son sein. Mais personnellement, je pense que la corruption n’existe pas à l’Enam.

François Mbassi, percepteur de Yaoundé III

« Les gens estiment que les diplômés de cette école sont un peu envahissants ».
L’Enam se porte bien, contrairement à ce que disent certaines personnes. Il y a une tendance générale à essayer de tirer sur les institutions nationales de formation, et, particulièrement, l’Enam. Moi je suis un ancien de l’école. Les gens estiment que les diplômés de cette école sont un peu envahissants. Moi, je pense que ça va. J’ai été à l’Enam il y a plus de 20 ans, il n’y a pas de problème.


Ekoa Bema

« L’Enam n’enseigne pas la corruption »
C’est un faux procès. Aucune école dans le monde n’enseigne à qui que ce soit, de détourner les biens publics. Les pratiques qui ont cours en dehors de l’école n’ont rien à voir avec ce qui est enseigné dans les écoles. L’Enam n’enseigne pas la corruption. S’il y a quelques anciens de l’Enam qui sont impliqués dans ce qu’on peut appeler des actes de corruption, ce n’est pas parce qu’ils sont passés dans cette école. Dans l’enseignement, il y a la corruption ils ne sont pas passés par l’Enam, dans la police également, l’on parle de corruption. On peut citer plusieurs exemples. On se focalise sur l’Enam parce que c’est une institution qui forme la crème des dirigeants du pays. ça peut être qu’on cherche la petite bête pour essayer de noircir l’image de l’Enam. Je reçois régulièrement des jeunes qui sont sortis de l’Enam, qui sont compétents. S’il y un mal qu’il faut combattre, comme le dit le chef de l’Etat, il ne vient pas d’une seule source qui est l’Enam.


Ngou Oumarou, ancien conseiller technique du Premier ministre

« Cette école est à l’image de la société camerounaise ».
Moi je dirai le contraire. Vous savez que l’eau prend la forme du vase qui la contient. L’Enam n’est qu’un produit de la société camerounaise, ça veut dire que le corruption ne pourrait pas partir de l’Enam, mais de la société camerounaise. L’Enam n’est pas une structure écran, c’est l’hologramme de la société camerounaise. L’Enam raconte l’histoire de la société camerounaise. Cette école est à l’image de la société camerounaise.

Moïse Mouiche, ancien dg du Cener

L’Enam est à l’image de l’Ena de Paris, pour ceux qui voyagent, qui ont vu l’Ena et qui voient l’Enam. C’est une institution prestigieuse qui constitue le grenier même de l’administration, le grand grenier. C’est une école de compétence, j’ai suivi le directeur général qui disait qu’il y a un garçon qui était major au cycle de la magistrature et major au cycle de régies financières. Quand un garçon sort premier partout, il a payé combien ? Ce n’est que par son intelligence.

Benoit Ndong Soumhet
« Je me fabrique chaque année des milliers d’ennemis »

Extraits des propos du directeur général de l’Enam le 12 novembre 2009 lors d’une conférence de presse.


Sur les accusations de monnayage du concours

En 2008, le gouvernement à travers le Ministre de la Réforme administrative a ouvert quatre concours d’amission à l’Enam avec 745 places dans divers cycles A, B, etc. Pour les 745 places, j’ai enregistré 22 000 candidats. Vous comprenez que plus de 21 000 doivent échouer, puisque je ne présenterai au ministre que 745 places. En 2009, ils étaient 18 000. Donc, plus de 17 000 devaient échouer. Je me fabrique donc chaque année des milliers d’ennemis. Car, quand on échoue, on n’est pas content. Et c’est humain. Parmi ceux qui échouent, il y en a très peu qui admettent qu’ils n’ont pas été à la hauteur. Cette année, je me suis amusé à regarder les résultats, j’ai trouvé un candidat qui avait une moyenne de 2,18/20. Dites-moi, quand vous vous présentez à un concours pour obtenir une moyenne de 2,18/20, ce n’est plus un problème d’incapacité. C’est même le diplôme dont vous vous prévalez pour présenter le concours qui doit être remis en cause. Parce que si vous méritez votre licence et qu’on vous réveille brusquement en vous disant « allez composer », même sans préparation, vous n’aurez pas 2 de moyenne. Il y a une épreuve de culture générale, de droit public, de macroéconomie et de langue. Ce sont ceux-là qui n’ont pas réussi qui vont raconter au quartier qu’ils ont échoué parce qu’ils n’ont pas donné de l’argent. Quel argent ? Et à qui ? Remarquez qu’ils ne disent jamais à qui ils ont donné de l’argent. Ils disent toujours tel a réussi parce qu’il a donné de l’argent. (…) Comme je ne peux pas répondre à tout le monde, je garde mon silence et je continue sereinement à faire mon travail. Si le gouvernement estime que je dois continuer à le faire, c’est parce qu’il est au courant de la vérité.

Sur le processus de sélection des candidats

Une fois les examens, les concours, les opérations de compositions achevés, toutes les copies (18 000 pour cette année 2009), sont mises sous anonymat. Les correcteurs sont désignés et ils commencent leur travail. Aucun correcteur ne peut savoir qu’une copie appartient à tel candidat. Il est conféré des codes. Et ces codes (alpha numérique), je suis le seul à les détenir. Après l’enregistrement, le code alpha numérique n’est réactivé que pour affecter les noms rien que quand tout ce travail est achevé. A ce niveau donc, l’objectivité est garantie à 100%. Et ce n’est pas fini. Il y a un système de double correction. Parce que nous nous disons que le destin des hommes se joue parfois sur un rien.
Il faut donc qu’on s’assure que la note qui est attribuée à un candidat est véritablement la note qu’il mérite. Ça fait donc 18 000 copies multipliées par quatre, parce qu’il y a quatre épreuves et multipliées à nouveau par deux. Une fois une feuille passée chez un correcteur, on remet la même feuille chez un autre correcteur. Les résultats traînent donc parce que ça ne peut pas aller vite. Il arrive même qu’il y ait un grand écart entre la première et la deuxième note. A ce niveau, on institue une troisième correction. Nous sommes déjà allés jusqu’à la cinquième correction. C’est pour dire le souci que nous avons de laisser à chacun sa chance. Après les opérations de corrections, il y a des opérations de saisie, il y a autant d’opérations de corrections que d’opérations de saisie. Nous sommes là à des trentaines de milliers d’opérations que nous devons faire. Voilà pourquoi ça prend du temps.

Nous faisons plus attention parce qu’il s’agit du destin des hommes. Une fois les résultats acquis à mon niveau, je les présente au ministre de la Fonction publique et de la Reforme administrative qui, lui, doit maintenant veiller à l’application de la réglementation sur les quotas régionaux. Ça ce n’est pas l’Enam qui fait appliquer ça, c’est une préoccupation d’ordre politique. Et il ne fait pas ce qu’il veut, il y a un texte, il ne fait pas de l’arbitraire, il applique un texte qui a affecté les quotas régionaux. Voilà comment les choses se passent et c’est pour ça que contrairement à ce qui se faisait à une certaine époque, moi j’ai estimé que les résultats définitifs ne peuvent pas être signés par le directeur général de l’Enam.
Sur le conflit avec la tutelle (Minfopra)
Faisons un peu le droit administratif : quelle est la valeur juridique d’un communiqué ? Je signe les communiqués uniquement dans le cas des admissibilités. Pourquoi je signe ? Parce que, à cette étape là, nous sommes dans ce qu’on appelle les actes préparatoires. Les actes préparatoires ne font pas grief en droit administratif. L’acte qui fait le grief, c’est l’acte juridique signé par le patron du concours, qui est le ministre. C’était une erreur qu’un directeur général de l’Enam signe le communiqué proclamant les résultats définitifs du concours. Sur le plan juridique ça ne peut pas tenir, c’est le ministre qui est le patron du concours, parce que c’est lui qui l’a ouvert et il doit le clôturer par les résultats définitifs. Voilà les réformes que nous avons introduites, et nous avons été d’accord avec le ministre. Alors, vous observerez que quand les admissibilités sortent, c’est moi qui signe, mais quand les résultats définitifs sortent, c’est le ministre. Et c’est lui qui sait aussi, parce qu’il a eu le temps de regarder cette répartition des quotas régionaux. Je puis vous dire que j’ai beaucoup réfléchi et j’ai demandé à mes collaborateurs si on avait invité le fameux président de, je ne sais pas l’Association de défense de la démocratie.
Sur le comportement des diplômés
Je ne sais pas pourquoi un fonctionnaire compétent qui maîtrise les outils de son travail devient nécessairement imbu de lui-même, orgueilleux. La parfaite maîtrise de ses dossiers n’emporte pas nécessairement les attitudes et les comportements que vous décrivez ; je dirais même le contraire : c’est la mauvaise maîtrise des dossiers qui induit ces comportements dont vous parlez. Lorsqu’on est sûr de soi, lorsqu’on est sûr de ses dossiers, sûr de pouvoir répondre aux questions, on n’a pas peur. Par contre, si l’on sait qu’on a des lacunes, des insuffisances, on a peur des questions, on a peur que les gens découvrent les limites qui sont les nôtres et cela induit cette sorte de rétraction négative que vous décrivez.

Sur l’échec de la formation à l’Enam
Nous formons des gens qui doivent pouvoir bien faire leur travail. Il y aura toujours l’ivraie, nous ne pouvons pas réussir à 100% parce que c’est un travail d’homme. On sait qu’aucune œuvre de l’homme n’est parfaite, mais l’objectif est que la majorité puisse partir d’ici pénétrée de cet idéal d’éthique dont on a parlé plus haut, et possédant toutes les techniques nécessaires acquises pour bien faire leur travail.

Assemblée nationale : des députés exigent la sanction du gouvernement

C’est déjà une habitude pour le gouvernement camerounais. Les textes qu’il doit déposer à l’Assemblée nationale, à savoir le projet de loi portant règlement de l’exercice précédant et le projet de loi portant loi de finance du prochain exercice, arrivent toujours en retard. Cette année, la donne n’a pas changée et comme toujours, les députés se sont plaints. D’où la conclusion de Joseph Banadzem, président du groupe parlementaire Sdf, hier, 30 novembre 2009, lors de la séance plénière : « Le chien aboie, la caravane passe ». Il résumait ainsi l’attitude du gouvernement vis à vis des députés. Celui-ci, tout comme Joseph Mbah Ndam, son homologue du Sdf, a demandé à ce que le gouvernement soit sanctionné. « C’est une violation de la loi et comme conséquence, les responsables doivent être punis », a martelé Joseph Mba Ndam en regardant le ministre des Finances, Essimi Menye.
En réponse, Essimi Menye s’est encore excusé et a prévenu les députés que cela sera malheureusement ainsi jusqu’en 2013, invoquant comme raison le processus d’application du régime financier de l’Etat. « C’est vrai que la loi de règlement est vraiment arrivée en retard, mais tous ces textes seront d’application rigide à partir du 1er janvier 2013, honorables députés », a indiqué Essimi Menye. « Je demande l’indulgence, au nom du gouvernement, pour que les commissaires nous excusent d’avoir présenté cette loi de règlement avec retard. Nous connaissons bien ces textes, mais ils seront d’application à partir du 1er janvier 2013. C’est ce qui est prévu dans le nouveau régime financier de l’Etat. Ce n’est pas une excuse que ce soit arrivé en retard, mais c’est un processus qui se met en place, mais de façon progressive », a souligné Essimi Menye.
La loi portant règlement de l’exercice budgétaire 2008, arrivé à l’Assemblée nationale avec trois semaines de retard, a par la suite été adoptée sans objection. Selon cette loi, le solde budgétaire excédentaire de l’année 2008 est de 299 450 533 199 Fcfa. Joseph Banadzem, a demandé pourquoi cette excédant budgétaire ne pouvait servir à l’augmentation des salaires, vu l’augmentation du coût de la vie. Essimi Menye lui a répondu en affirmant que « l’augmentation des salaires n’est pas un ’’free lauch’’. Pour dépenser il faut générer de l’argent ». C’est-à-dire qu’il faut produire davantage et exporter davantage. Relance de Joseph Banadzem au second tour des questions orales : « Que fait le gouvernement pour que le Cameroun produise assez ? Pourquoi ne cultivons nous pas du riz ? Pourquoi importons-nous plus de 100% du riz que nous consommons ? Pourquoi ne produisons-nous pas assez de cacao ? (…)».

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