Le magistrat Georgette Bomono l’a fait arrêter ainsi que trois de ses collaborateurs après un voyage manqué de sa sœur dimanche dernier.
Le chef d’agence de Yaoundé de la société de transport interurbain, Le Car, Tina II et trois agents de sécurité ont passé la nuit de dimanche à lundi derniers dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Ngousso. Ils n’y étaient pas seuls. Philip du Toit, cadre au Car et par ailleurs époux de la directrice générale du Car a passé la nuit avec ces derniers après avoir essayé, en vain, de les libérer. Jointe au téléphone hier, 26 janvier 2009, à 20h, la directrice générale du Car, Elna du Toit a affirmé que ses employés n’étaient pas encore libérés.
Tout commence, de sources concordantes, dimanche à 17h05. C’est l’heure d’arrivée de Georgette Bomono, juge au Tribunal de première instance de Yaoundé, centre administratif, qui accompagne sa sœur, Anyambal Bomono, à l’agence Le Car au quartier Omnisport. Cette dernière se rend à Douala. Elle accuse un retard, l’heure de départ du bus est fixée à 17h. Sani Joseph, chef d’agence adjoint raconte : « Elle est arrivée à la caisse à 17h13. Le bus était déjà plein et l’on avait déjà procédé au remplacement des passagers en retard. Il lui a été demandé d’attendre le second bus. Georgette Bomono, fâchée, a commencé à frapper sur les vitres du bus en disant « je vais vous donner une leçon », tout en demandant qu’on lui rembourse son argent. Alerté, le chef d’agence va venir lui demander de se calmer et de se rendre dans son bureau ».
« Arrivé dans mon bureau, explique Tina II, chef d’agence, je lui demande de s’asseoir. Elle refuse. L’on va à nouveau à la caisse et je constate que sur le manifeste, le nom de sa sœur y figure bien. Mais qu’elle est arrivée en retard. Sur tous les billets, il est bien écrit que ’’les passagers devront se présenter à l’agence 20 minutes avant le départ’’. Or, elle est arrivée à 17h05. Je lui ai donc expliqué que sa sœur devrait suivre la procédure normale qui est d’attendre le prochain départ qui était fixé à 19h, car on ne rembourse pas chez nous ». Des explications qui ont décuplé la colère du magistrat. « Elle s’est énervée, a arraché le manifeste et mes deux téléphones portables. Elle a ensuite jeté mes téléphones au sol et est partie. J’ai demandé aux vigiles d’empêcher qu’elle sorte avec le manifeste de l’entreprise. Un agent de sécurité a saisi le bout du manifeste et quand elle a senti que le bordereau lui sortait des mains, elle l’a déchiré et s’est en allée », poursuit Tina II.
Quelques heures plus tard, le chef d’agence et trois agents de sécurité (G4S) sont invités à se rendre à la brigade de Ngousso. « Deux gendarmes et le procureur de la République d’Ekounou seront là pour les embarquer », affirme Sani Joseph. Selon un gendarme, Georgette Bomono accuse les agents du Car de l’avoir brutalisée. « Elle a dit qu’on lui a claqué la main », affirme notre source. Ce que contestent les agents de sécurité.
« Nous ne pouvons pas faire attendre plus de 50 passagers pour une seule personne. Notre compagnie souffre du manque de son chef d’agence. Et nous allons tenir pour responsables les auteurs de ce manque à gagner », affirme Elna du Toit, directrice générale de Le Car, qui entend porter plainte contre Georgette Bomono. « Nous sommes en train de rassembler toutes les preuves et nous allons la poursuivre pour abus de confiance, arrestation et séquestration arbitraire », affirme Me Joseph Onambelé, avocat du Car.
Beaugas-Orain Djoyum
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