Un vent ravageur souffle sur Mbalmayo

Naviguez sur les http://fakewatch.is/ canaux pittoresques d’Amsterdam, bordés de charmants bâtiments historiques.

9 Fév 2011 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires

Une tornade sème la panique. Douze salles de classe détruites, près d’une quarantaine de toitures de maisons et édifices publics  emportées à la suite d’un orage qui a fait un mort dimanche dernier.


Inconsolable. Meyinga Christine, la maman d’Aristide Ngouni, jeune élève de 21 ans, est désespérée. Ce lundi 07 février 2011, les visiteurs qui se succèdent à son domicile au quartier New Town à Mbalmayo à 100 mètres du stade de la ville ne réussissent pas à la consoler.  Elle a perdu son seul garçon, son premier fils. « Dieu ne m’aime pas ! », « Aris, Aris, », répète-t-elle en pleurs à l’arrivée de chaque visiteur chez elle. L’alizé qui a violement soufflé sur la ville dimanche 06 février 2011 a eu raison du mur du stade qui s’est écroulé sur Aristide Ngouni qui passait par là. Sur le champ, il rend l’âme. C’est la seule perte en vie humaine enregistrée. Hier, lundi le sujet était au bout de tous les lèvres dans la ville, notamment les nombreuses personnes qui ont vu la toiture de leur maison s’arracher.

Tout a été rapide. En l’espace de quinze minutes, la ville toute entière est entrée dans l’émoi. Il est 11h ce dimanche. Curieusement, les rayons du soleil sont rares en ce matin de février. Il y a quelques jours, il a plu deux ou trois fois, or nous sommes encore en saison sèche. Du moins,  vers la fin de cette saison. Certaines personnes accablées par les travaux champêtres de samedi font encore la grasse matinée. C’est le cas de Fereche Seumen. Soudain, le ciel s’obscurcit. Les éclairs se multiplient dans les nuages. Le tonnerre gronde. D’abord légèrement. Ensuite, il  éclate.  Le troisième éclat s’accompagne d’un vent violent qui ravage tout sur son passage et les gouttes de pluie emportées deviennent agressives.

Cinq minutes plus tard, tout s’arrête. Le calme revient. Mais les dégâts sont considérables. Des domiciles sont privés de toitures. Chez Michel Charlie Nguelle Nguelle, tout est mouillé. Une maison de sept pièces dans l’eau, car la toiture a disparue.  Pour l’instant, le maire de Mbalmayo, Dieudonné Zang Mba Obele parle d’une trentaine de maisons détruites. Dans la nuit d’avant-hier, il a reçu une vingtaine de personne qui ont vu leurs habitations sinistrées. Elles cherchaient où dormir. « Nous les avons logé à la permanence du parti (Rdpc, ndlr). Nous avons simplement jeté des matelas au sol et ils se sont couchés », explique Dieudonné Zang Mba Obele. Dans la journée d’hier, ces personnes n’y étaient plus.

Ecoles détruites

Les édifices publics ne sont pas en reste. L’école publique de New Town est la plus sinistrée. Plus de 800 élèves appartenant à quatre groupes scolaires sont punis par la folie de la nature. Neuf salles de classe sont détruites, quatre bureaux également. Du matériel et des documents administratifs sont irrécupérables. C’est du moins le bilan que donne Armand Ndjodom, le secrétaire général du ministère de l’Education de base qui a fait une descente sur le site en compagnie du secrétaire d’Etat au Minedub, André Manga Ewolo.

« Heureusement que c’était un week-end, Dieu sait faire les choses. Car si c’était un jour ouvrable, plusieurs enfants seraient mort », commente un responsable.

Certains élèves de l’école ont été transférés à l’école publique d’Obeck et le Sg du Minedub affirme qu’une équipe va rapidement évaluer l’impact des dommages et établir un devis afin que d’ici la fin de la semaine les bâtiments détruits soient à nouveau fonctionnels. Le lycée bilingue de la ville voit également trois salles sinistrées.

A l’hôpital de district de la ville, les dégâts sont aussi considérables. La toiture de la chapèle de la morgue a disparue. Celle du bâtiment du laboratoire aussi. Le toit de la bâtisse haut standing du service de stomatologie n’a pas résisté. Les tôles d’une partie du grand bâtiment qui sert de pharmacie et de salle de réunion ont aussi disparues. « Nous ne pouvons plus faire des examens au laboratoire », se plaint le Dr François Fouda, directeur de l’hôpital.

D’après des responsables du ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature (Minep) de Mbalmayo, les causes de ce vent violent proviennent des répercussions des changements climatiques, de l’exploitation anarchique des forêts et de la recherche effrénée du bois.  «Nous sommes dans une zone forestière. Il y a deux décennies, on ne pouvait pas observer ce genre de catastrophe à Mbalmayo, car il y avait la forêt presque partout.  Les forêts qui jouent un rôle de régulateur du climat et de brise-vent sont aujourd’hui détruites par les sociétés d’exploitation de bois », explique un collaborateur d’Olivier Andang, délégué départemental. Les reboisements ici ne sont pas à l’ordre du jour et les initiatives précédentes ont échouées face à l’incivisme des hommes.

Or, d’après l’article 33 de la loi 99/1 du 20 janvier 1994 portant sur le régime des forêts indique clairement que les communes urbaines sont tenues de respecter dans les villes un taux de boisement au moins égal à 800 m2 d’espace boisé pour  1 000 habitants. Ce qui est loin d’être le cas dans la ville de Mbalmayo d’après les responsables du Minep de la ville. Les populations pour le moment pleurent encore et redoutent un autre vent similaire.

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