La société Bongam Investment Corporation, ex Le Car, interdit de transporter les passagers par le ministère des Transports, a effectué deux périples hier.
En foulant le pied au sol de la gare de la société Bongam Investment Corporation (ancienne société Le Car) au quartier Omnisport à Yaoundé, Gabriel Tounock, pousse un ouf de soulagement. Passager du bus immatriculé LT 167 AJ, il a embarqué de Douala ce mardi 12 octobre 2010 à 7h avec pour destination, Yaoundé. C’est finalement à 12h50 qu’il arrive à dans la capitale. Or, le voyage dure d’habitude 3h. En fait, il y a eu de nombreux arrêts tout au long du voyage et l’emprunt des raccourcis pour contourner la police. La raison, il faut aller chercher dans la suspension de la société par le ministère des Transports le 08 octobre dernier pour « exploitation d’un véhicule dont la carte de transport public est suspendue ». Mais, l’information a été rendue publique seulement le 11 octobre 2010. Soit trois jours après la signature de la décision de Mefiro Oumarou, secrétaire d’Etat au ministère des Transports.
Hier donc, à Douala, Gabriel Tounock et bien d’autres passagers embarquent dans un bus de Bongam Investment Corporation. C’est le début des tracasseries. Ils vont être interpellés plusieurs fois avant d’être relâchés. Arrivés à Pouma à mi-trajet, les responsables de la société appellent le chauffeur. Il faut arrêter le voyage. « Nous nous sommes donc arrêtés. Le chauffeur nous a dit que c’est ici que s’achève notre voyage. Dans le car se trouvaient un colonel et le vice-recteur de l’université de Ngaoundéré. Ce sont eux qui ont entamé les négociations avec le chauffeur dans un premier temps et ensuite avec les autorités de Pouma. Le sous-préfet notamment. C’est ce dernier qui va autoriser le bus de continuer le voyage », raconte Gabriel Tounock. Après une heure et trente minutes de pourparlers, le voyage reprend. Entre temps, un autre bus de la même société s’arrête à Pouma. Il est en partance à Douala et provient de Yaoundé. Mais, celui continue son trajet après avoir été quelque inquiété par la police.
Arrivé aux portes de Yaoundé, le bus doit encore échapper aux filets de la police en empruntant divers raccourcis dans la ville. L’air fatigué les passagers débarquent finalement à la gare de la société. Ici, pas de passagers. Encore mois les employés. Seuls cinq agents sont présents. Les responsables de la société sont tous absents. « Ils sont en réunion au ministère des Transports », apprend-on. Le chauffeur qui vient d’achever son périple, s’assoit sur un banc à la salle d’attente. « Pas de déclaration aux journalistes, c’est la règle ici», lance-t-il.
Dans la foulée, un passager arrive à l’agence. Il veut un billet pour Douala. Surpris, un gardien lui apprend que la société a été suspendue. « C’est dommage ! Le Car avait incité les compagnies à accéder à un certain degré de professionnalisme. C’est un peu embêtant, parce qu’il était considéré comme l’exemple à suivre. Il faut donc voir avec d’autres maintenant », affirme-t-il.
D’après la décision du ministère, « au cours de la période de suspension, les véhicules exploités sont interdits de circulation, d’une part, et ne peuvent être ni loués, ni cédés, ni mutés à des tiers sans l’accord formel du ministre des Transports, d’autre part ».
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