Michaël Ngako Tomdio a signé un communiqué ce jour invitant la société de production et de distribution de l’énergie à revenir sur les prix habituels.
L’information a été diffusée ce 31 mai 2010 sur les ondes du Poste national de la Crtv, au journal de 17h. L’augmentation des tarifs du Kilowatt d’électricité au Cameroun pris unilatéralement par Aes Sonel en mars 2010 a été annulée par le ministre de l’Energie et de l’Eau, Michaël Ngako Tomdio. Les chiffres annoncés par Aes Sonel sont sans effet et les tarifs d’avant mars 2010 restent en vigueur, précise le communiqué du ministre. L’augmentation de 5% que les consommateurs ont vue sur leur facture du mois d’avril 2010 ne devrait donc plus s’observer au mois de mai 2010. Les consommateurs de basse tension (les ménagères) n’étaient pas concernés par cette augmentation. Seuls les grands consommateurs d’électricité (à partir de 401 Kw) devaient débourser plus d’argent.
La bataille n’est donc pas terminée pour Aes Sonel (la filiale du groupe américain Aes), la société de production et distribution d’électricité au Cameroun. Après avoir expliqué les fondements de l’augmentation des prix aux responsables d’associations des consommateurs, il lui reviendra à présent de convaincre le gouvernement. Le 25 mai dernier, le directeur général d’Aes Sonel, Jean David Bilé, a reçu les responsables d’associations des consommateurs. Ceux-ci avaient d’ailleurs annoncé un guichet mort pour ce 1er juin 2010, invitant les consommateurs à refuser de payer le surplus de l’augmentation en protestation contre ce qu’ils avaient appelé « un complot visant à asphyxier le consommateur d’électricité ».
Jean David Bilé leur a expliqué qu’Aes Sonel a modifié ses tarifs parce que c’était une disposition du contrat de concession. « Cette année, c’est une modification des tarifs que nous avons engagé avec le gouvernement sur la base d’un dossier qui a été communiqué au régulateur en octobre (octobre 2009, ndlr) pour une modification des tarifs en janvier (janvier 2010, ndlr). Tel que prévoit la concession, un dialogue a été engagé pour voir si cette augmentation pouvait être compensée par un versement de fonds à l’entreprise. Cette négociation est encore en cours. En attendant qu’elle aboutisse, le contrat de concession prévoit que nous pouvons aussi procéder à une augmentation de 5% et c’est ce que nous avons fait », explique Jean David Bilé (extrait de Aes Sonel Today, la newsletter hebdomadaire de l’entreprise du 27 mai 2010). Après ces explications et la visite sur quelques sites d’investissement, les responsables d’associations de consommateurs « ont accepté de surseoir à toute action de nature à alimenter la controverse autour de la nouvelle grille tarifaire ». Dixit le communiqué final signé du Dg d’Aes Sonel et des présidents d’associations des consommateurs. Après la décision du ministre de l’Energie et de l’Eau, l’on se demande bien si la modification des tarifs a été engagée avec la collaboration du gouvernement comme le dit le Dg d’Aes Sonel. Sinon, comment comprendre que Michaël Ngako Tomdio conteste et annule cette augmentation ? Le feuilleton est loin d’être terminé.
Jean David Bilé
« Nous avons besoin de fonds propres pour procéder à des investissements »
Le directeur général d’Aes Sonel explique les fondements de l’augmentation des tarifs d’électricité au Cameroun.
Cette année, c’est une modification des tarifs que nous avons engagé avec le gouvernement sur la base d’un dossier qui a été communiqué au régulateur en octobre (octobre 2009, ndlr) pour une modification des tarifs en janvier (janvier 2010, ndlr). Tel que prévoit la concession, un dialogue a été engagé pour voir si cette augmentation pouvait être compensée par un versement de fonds à l’entreprise. Cette négociation est encore en cours. En attendant qu’elle aboutisse, le contrat de concession prévoit que nous pouvons aussi procéder à une augmentation de 5% et c’est ce que nous avons fait. Nous l’avons fait en toute conscience, parce que nous pensons que c’est dans l’intérêt du consommateur. Nous avons besoin de fonds propres pour procéder à des investissements comme celui que vous voyez derrière nous et qui coûte bien cher. On vous a parlé de presque 26 milliards de francs Cfa. Nous vous avons gouvernement indiqué que nous sommes engagés dans un programme de 40 milliards de francs Cfa sur la centrale d’Edéa. Donc, nous avons besoin de ces ressources pour apporter la petite contribution d’Aes Sonel qui complète celle des bailleurs de fonds.
Source : Aes Sonel Today, la newsletter hebdomadaire de l’entreprise du 27 mai 2010
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