Ce que le Premier ministre nous a dit n’est pas différent de ce qu’il nous a dit l’an dernier. Ce qui est étonnant c’est le degré d’endettement. On avoisine déjà près de 500 milliards de francs Cfa en 2011 pour mettre en œuvre le budget. C’est inquiétant d’autant plus que nous ne sommes pas sûrs de l’opportunité de cette dette. Le Premier ministre ne s’est pas véritablement prononcé sur l’emploi des jeunes. Le taux de chômage au Cameroun avoisine 80% et voilà un programme annuel qui reste muet sur la question. C’est très inquiétant. Il est vrai que nous avons les projets comme celui de Lom Pangar sont en voie de lancement, mais ce sont les projets qui vont générés des emplois à moyen ou à long terme. A l’immédiat, qu’est ce qu’on nous propose pour résoudre le problème du chômage des jeunes ? J’ai beaucoup d’inquiétudes et je reste optimiste. 

A l’Union démocratique du Cameroun, nous disons qu’il vaut mieux ne pas avoir d’ambition du tout que d’en avoir et se retrouver à la fin à recoller les morceaux et de ne pas pouvoir offrir le minimum aux populations. Les Camerounais n’ont pas d’eau qui coule dans leurs robinets ; nos centres de santé n’ont pas d’âme, c’est-à-dire que nous ne pouvons pas aller nous soigner convenablement dans nos centres de santé, soit il y a un problème de médicaments, de matériel ou de personnel ;  les conditions dans lesquelles nos enfants vont à l’école que ce soit au primaire, au secondaire ou au supérieur ne sont pas bonnes. Ce sont ces choses qui sont plus importants dans le programme économique financier ce sont ces ressources là.

En tant que député, je pense que c’est un programme qui mérite d’être soutenu. C’est un programme ambitieux. Mais, il faudrait que tous les efforts soient faits pour la mobilisation des ressources et de tout ce qui permettra la réalisation de ce programme.

Vous savez, tout parcours a des obstacles. Quand on se heurte à un obstacle, on fini par tirer les conclusions. Je pense que le Cameroun va tirer des leçons des difficultés qu’il a eu à réaliser le budget 2010. Ces difficultés vont nous permettre de mieux revoir les stratégies pour mobiliser davantage des ressources en vue de la réalisation du programme économique et financier que le Premier ministre vient de présenter.

Nous pensons que c’est un programme réaliste, qui met l’accent sur un nombre de priorité. Nous espérons surtout que c’est un programme qui va se réaliser et apporter des solutions efficaces et concrètes aux préoccupations des Camerounais. Ce qui a attiré mon attention dans ce programme c’est l’accent mis sur le recrutement des ressources humaines dans le secteur de l’éducation. Vous savez que c’est le socle du développement. Autre point important, c’est l’accent mis sur les projets structurants qui vont permettre d’accroître le point de croissance dans notre pays.

En entendant le Premier ministre prononcer ce programme économique et financier, j’ai eu l’impression que la région du Nord-Ouest a été ignorée. Aucun projet n’a été évoqué pour cette région là. J’espère que le président de la République   va rectifier le tir dans quelques semaines à Bamenda lors de la célébration des cinquantenaires de l’armée. J’attendais également que le Premier ministre nous dise où nous en sommes avec l’effectivité de la décentralisation et les problèmes rencontrés. Je n’ai rien entendu. J’attendais également que le gouvernement nous dise ce qu’il entend faire pour mettre fin au choléra qui chaque année décime nos populations. Le choléra, c’est une maladie honteuse. C’est l’expression de la faillite gouvernementale. Mais le gouvernement ne nous a pas proposé  un plan pour faire face à cette maladie.