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Après son accession à la magistrature suprême, Nelson Mandela déclarait : « Nous ne sommes pas encore libres. Nous avons seulement la liberté d’être libres et le droit de ne pas être opprimés ». Cette phrase est-elle toujours d’actualité aujourd’hui en Afrique du Sud, 20 ans après l’abolition du régime de l’apartheid ?
Cette phrase et la position de Nelson Mandela restent plus ou moins d’actualité, à mon avis. Il faut reconnaitre que beaucoup de choses ont évolué, mais quand il sortait de prison, c’était après 27 ans, six mois et six jours de détention par un régime qui était totalement fermé à toute négociation. Mais depuis 20 ans, beaucoup de choses ont quand même changé. L’Afrique du Sud ne présente plus la même physionomie. Aujourd’hui, elle est une partie intégrante de la communauté internationale. Plus encore, un quart de toute l’économie africaine vient d’Afrique du Sud, beaucoup de produits manufacturés viennent de ce pays. C’est un pays qui a pris sa place dans le concert des nations au sein de l’Union africaine dont elle était exclue, puisqu’elle était l’objet de toute l’adversité africaine et d’une bonne partie du monde.
Quel héritage Nelson Mandela a-t-il légué au monde entier ?
Je situerai son héritage à trois niveaux : d’abord un héritage de courage, de persévérance et d’opiniâtreté dans la cause de la liberté. C’est –à-dire que quelqu’un, même quand il est privé de liberté, il lui reste quand même la liberté de continuer à vivre. Et il a prouvé que c’était une liberté très forte. La deuxième chose c’est un héritage de pardon. Parce qu’en fait, Nelson Mandela est une icône de la réconciliation au monde. C’est un homme qui a souffert dans sa chair pendant 27 ans des affres de la détention dans des conditions, au début, très difficiles. Il a décidé de pardonner à ses geôliers blancs et a dit au reste de ses compatriotes que « si moi je vous demande de pardonner, alors vous n’avez pas d’autres raisons à évoquer, car nul n’a plus souffert de l’apartheid que moi ! ». Je crois que ce chemin de la réconciliation a pris à rebours l’ensemble des analystes mondiaux qui prévoyaient un bain de sang et un cataclysme en Afrique du Sud, au moment ou les blancs et les noirs allaient s’affronter, non plus sur le terrain électoral, mais sur le terrain de la guerre civile. Eh bien, il a évité cela.
La troisième chose que je voudrais dire, c’est que très souvent on met Nelson Mandela en avant, mais en fait, la trajectoire de Nelson Mandela, à mon avis, est tributaire de deux choses : la première chose, c’est la résultante d’un travail d’équipe. N’oublions jamais les Walter Sisulu, Govan Mbeki, Oliver Tambo, le président de l’Anc. Ce sont ses compagnons de route et les compagnons de toute une vie. Donc, c’est la fidélité à un idéal qui n’était pas partagé seul, mais par l’ensemble de tous ceux-là. C’est cet héritage qui a été honoré le 11 février 2010. La deuxième chose, c’est que Willem de Klerk a procédé à un acte jamais vu. C’est-à-dire, sa propre démotion, à la fin d’un processus. Il était président de l’Afrique du Sud et, à la fin du processus, il a signé l’acte qui le faisait vice-président. Mais, il l’a fait pour que vive la nation blanche sud-africaine, qui est tout aussi africaine que les autres. Puisqu’ils y sont arrivés dans les années 1600. Je crois qu’il a sacrifié ses ambitions personnelles, sa trajectoire politique personnelle, pour que son peuple ne soit pas, en fin de compte anéanti. C’est aussi une leçon transmise par des gens qui ont vu plus loin que leurs compatriotes à cette époque en Afrique du Sud qui en appelait plutôt à une résistance à ce qu’ils appelaient la vague de l’Anc.
Quelle est la leçon que doivent retenir les Africains du parcours de Nelson Mandela ?
D’abord, une certaine dignité, un recul, une hauteur de vue et un pouvoir d’inspiration à nul autre pareil. Il est vrai que nul n’est prophète chez soi. C’est pour cela que ce vingtième anniversaire de la libération de Nelson Mandela n’a pas été très célébré en Afrique. Il a surtout été célébré ailleurs. Ce mutisme est un peu gênant.
Nelson Mandela n’a passé qu’un seul mandat à la tête de l’Afrique du Sud. Quel message les chefs d’Etat africains devraient en retenir ?
Ce qu’il faut comprendre, c’est que Nelson Mandela est devenu président à 76 ans. Ce n’était pas non plus un jeune premier.
Nelson Mandela s’est-il beaucoup plus consacré à mettre fin aux racines de l’Apartheid dans son pays qu’à la résolution des crises africaines ?
Je pense qu’il ne faut pas que nous en demandions trop à Nelson Mandela. C’est aussi un être humain, avec ses potentialités, mais aussi, naturellement, avec ses limites. Il ne disposait que chaque fois de 24h dans une journée. L’apartheid a duré 70 ans. Sept décennies. Il a laissé des séquelles graves. L’Afrique du Sud, jusqu’à présent, ne s’est pas encore extirpée. C’est la raison pour laquelle il devait d’abord, dans un premier temps, de mon point de vue, adresser une sorte de thérapie interne pour les noirs Sud-africains qui étaient réellement marginalisés, je dirais même brutalisés par le système. C’était un système d’oppression, c’était un système dur et violent à leur égard. Eh bien, il fallait d’abord qu’il s’atèle à une réconciliation symbolique, et par la suite, réelle. C’était un travail de longue haleine. C’était cela son premier souci. Le deuxième étant de redonner à l’Afrique du Sud une place qu’elle avait perdue depuis longtemps. Puisqu’au moment des indépendances (depuis les années 60), l’Afrique du Sud ne comptait pas comme pays africain. C’était un pays marginalisé. Mandela a donc dû reconquérir une légitimité au sein de la diplomatie africaine et de la politique africaine et ensuite, comme un acteur central qu’il est graduellement devenu.
Certaine personnes estiment que son implication dans la résolution des crises africaines a été très minime…
Pour les raisons que j’ai suggérées plus haut, il ne pouvait pas à la fois gérer l’interne et l’externe. Il avait probablement un choix à faire, mais Nelson Mandela ne s’est pas refermé vis-à-vis des crises africaines, puisque par la suite, quand il n’était plus président, il s’est impliqué dans la gestion de la crise burundaise. Mais l’Afrique du Sud avait déjà le problème d’opérationnalisation de sa propre armée. Comme vous le savez, la South African Defence Force (Sadf) avait des problèmes, car c’était une force qui était formée à la répression. Il fallait, à présent, qu’elle se transforme en force de maintien de la paix. Ce qui est une toute autre mission. Ce qui demande également une toute autre formation.
L’Afrique du Sud a été plus présente sur le plan diplomatique beaucoup sous l’ère Thabo Mbéki que sous l’ère Mandela. Comment expliquez-vous cela ?
C’est normal. Les soubassements de l’Afrique du Sud post apartheid ont été plantés par le président Nelson Mandela. Mais n’oubliez pas que son adjoint direct était le président Thabo Mbéki. Lequel était, en réalité, celui qui assumait la plénitude du pouvoir, compte tenu de la fragilité de la santé du président Mandela. Et même, en 1990, il s’est beaucoup appuyé sur Thabo Mbéki pour réorganiser l’Afrique du Sud politique moderne. Et pendant que cela se faisait, je pense que le président Thabo Mbéki était en train de prendre ses marques dans le système politique. La deuxième raison qui peut expliquer cela, c’est que le président Thabo Mbéki a toujours été le diplomate en chef de l’Anc. Ceci pendant plus de 20 ans. Il a séjourné tour à tour en Angleterre et en Afrique australe. Il a toujours été le misi dominici, c’est-à-dire l’homme des missions difficiles et délicates de l’Anc, en symbiose avec Nelson Mandela, même en prison. Donc, c’est pour dire qu’il avait une idée claire du déploiement de la diplomatie sud-africaine, même avant 1990, puisqu’il était déjà l’acteur central de la diplomatie de l’Anc.
L’Afrique du Sud doit-elle également à l’aura de Mandela la place qu’elle occupe actuellement sur l’échiquier africain ?
Les deux ne sont pas indissociables, puisque dans l’esprit de beaucoup parmi nous, l’Afrique du Sud égale Nelson Mandela, compte tenu de sa place exceptionnelle dans l’histoire du vingtième siècle. J’aimerais quand même rappeler que Nelson Mandela a été élu sur les cinq continents comme le président le plus admiré du XXe siècle. C’est un honneur pour l’Afrique, qui, très souvent, est classé parmi les continents peu enviables. C’est un honneur pour nous de savoir que le politicien le plus admiré du XXe siècle, plus admiré que le Churchill et Charles de Gaules, est un Africain. Son aura est exceptionnelle. Il a aussi ceci de particulier que c’est le seul être que je connaisse, qui a, à la fois, assisté à son martyr et à sa gloire. Il a un destin exceptionnel. Et j’espère que nous remarquerons aussi qu’il a été gardé dans des conditions pas acceptables, mais dans des conditions de santé minimales, qui ont fait qu’aujourd’hui, il est encore capable de fonctionner. Cela aurait été pire dans d’autres pays. On a vu ce qui est arrivé à Diallo Telli en Guinée. Je pense que ce n’était pas le même traitement qui lui aurait été réservé.
merciiii:))))))
pour votre article
Nelson Mandela
est le plus grand rêveur équitable
(www.reveursequitables.com)
de la planète
MERCI NELSON MANDELA
chu rien qu’un chanteur qui voyage
tu m’verras jamais à t.v.
j’ai 35 ans j’fais pas mon âge
j’fais du flolklore dans mes tournées
j’ai comme des explosions dans tête
que j’ai besoin d’te raconter
d’un coup je meurs d’un hasard bête
dans des pays trop éloignés
—–
Au Japon j’ai connu l’boudhisme
avec des temples de 12,000 ans
pis en Afrique des musulmans
qui ont plusieurs femmes évidemment
moi catholique baptisé
thraumatisé par le péché
y a tellement d’religions sur terre
qu’aujourd’hui j’me sens libéré
——
j’ai vu des noirs bleus comme la mer
qui vendaient des serpents séchés
des noirs charbons en Côte d’Ivoire
qui m’ont donné leur amitié
du fond de la brousse ma peau blanche
a eu honte de ses préjugés
y a tellement de couleurs sur terre
qu’aujourd’hui j’me sens libéré
——
j’ai vu des langues par dizaines
des dialectes par centaines
sayonara good by je t’aime
midowo antimari midowo
moi québécois enraciné
qu’on a monté contre les anglais
y a tellement de languages sur terre
qu’aujourd’hui j’me sens libéré
————–
les religions sont des poètes
comme les langues et les couleurs
j’ai comme des explosions dans tête
qui font qu’aujourd’hui j’ai pu peur
d’être québécois dans l’fond du coeur
et j’ose crier à la jeunesse
maudit déniaise t’as 18 ans
je sais que la planète t’attend
j’sais pas si j’ai bien fait d’parler
mais pour le reste oubliez-moé.
Pierrot;)))
vagabond céleste
http://www.enracontantpierrot.blogspot.com