Chef du département de politique internationale à l’Iric, il n’est pas surpris de la mainmise des pays occidentaux sur les richesses africaines.
Peut-on dire que les pays occidentaux redoutent le réveil de l’Afrique qui regorge d’énormes ressources naturelles ?
Ce que les autres pays amis pensent ne devrait pas nous importer, autant que ce que nous devons faire pour le bien de l’Afrique elle-même. Et c’est cela la vraie question. Chaque continent, chaque culture essaye de préserver le maximum de ses intérêts. Et nous avons le devoir de le faire aussi pour nous, sans savoir si cela va plaire ou ne pas plaire à x ou à y. Puisque au préalable, eux ils ne nous demandent pas notre opinion pour choisir leur option. Je pense qu’aujourd’hui, la souveraineté de l’Afrique veut aussi dire la liberté de choisir ce que nous pensons être optimal pour notre croissance, pour notre bien-être et pour notre développement réel.
Que faut-il faire aujourd’hui pour que la voix de l’Union africaine, la voix de l’Afrique, notre voix puisse véritablement être prise en compte dans le monde ?
Il faut que nous prenions au sérieux l’idée d’une intégration plus étroite et stratégique. Tant que l’Afrique avance en rang dispersé, ce qui arrive à l’Afrique ne sera pas du tout étonnant. C’est normal. Parce que l’Afrique est certainement le continent le plus riche du monde à la fois en potentiel et en réalité, nous devons accepter d’être unis. Non pas parce que nous nous aimons les uns les autres, mais parce que stratégiquement parlant, c’est à l’avantage de nous tous d’avoir cette stratégie.
Pensez-vous comme certains que les pays occidentaux qui interviennent dans les pays africains sont là pour leurs propres intérêts sous couvert du rétablissement de la démocratie et de la protection des civils ?
Cela peut être les deux. Je ne suis pas du tout surpris que les pays occidentaux soient là pour assurer et maximiser leurs intérêts. C’est tout à fait normal et c’est tout à fait compréhensible. La question aujourd’hui c’est de savoir quels sont les intérêts stratégiques de l’Afrique conçus par les Africains eux-mêmes. Ce n’est pas les occidentaux qui vont répondre à cela. C’est nous qui devons le faire. Il n’est pas normal que l’Afrique se plaigne que les autres s’organisent tout en refusant elle-même de s’organiser. De manière générale je veux dire, car il y a des pays africains qui s’organisent bien. Vous ne pouvez pas à la fois refuser de vous organiser et vous plaindre que les autres s’organisent pour optimiser leurs intérêts. C’est tout à fait normal qu’ils le fassent.
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