
Le club Ethique a organisé une conférence sur le sujet samedi dernier à l’hôtel Hilton de Yaoundé.
S’il y a quelque chose que le public présent à l’hôtel Hilton de Yaoundé, le 22 octobre 2010, devrait retenir de l’exposé du Dr Mabou Mabou, secrétaire général de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic), ce serait bien la déclaration suivante : « Moins les militants réfléchissent, plus les dirigeants des partis politiques apprécient ». L’enseignant invité par le club Éthique exposait sur thème « Militantisme et citoyenneté ». Pour lui, au sein des partis politiques camerounais, c’est la fidélité absolue qui est appréciée. Lorsqu’on commence à avoir un autre point de vue, lorsqu’on commence à réfléchir différemment que les leaders, l’on commence à percevoir le militant comme une menace potentielle. Le militantisme se résume ainsi donc au payement de ses cotisations, au remplissage des salles quand il y a des réunions ou encore au collage des affiches quand il y en a.
Militant de l’Upc, Robert Lipot Bapooh a quant à lui exposé sur les réalités du multipartisme au Cameroun. « A la place du multipartisme, nous avons plutôt du multiventrisme », a-t-il déclaré. D’après lui, le défi actuel du Cameroun est de « passer du multiventrisme au multipartisme ». En fait, explique-t-il, sur les plus de 200 formations politiques qui existent au Cameroun, aucune ne possède une idéologie sur laquelle elle se fixe. Sinon l’Upc « où on a mis être guillemets l’idéologie et mis en avant le culte du positionnement ». Tous cherchent à s’enrichir. D’où son constat : « Il y a un échec total au niveau des partis politiques ». Un avis que Pius Ottou, économiste et lui aussi conférencier, partage. « Au Cameroun, le militantisme est faux. Les gens n’aiment pas le Cameroun, mais ses richesses », déclare-t-il.
Avant le début de la conférence, le modérateur des débats et par ailleurs promoteur du Club Éthique, Charles Ateba Eyené, a donné la parole au Dr Mathias Eric Owona Nguini, politologue et enseignant à l’Université de Yaoundé. Celui-ci a fixé l’auditoire sur les modèles démocratiques dans le monde et leurs particularités. Pour lui, en Afrique, le présidentialisme est un poison. Il faut, d’après lui, une « indigenisation » des modèles démocratiques que nous ont légué les colonisateurs.
Cette conférence, d’après Charles Ateba Eyené, avait pour objectif de donner aux Camerounais des godasses qui leur seront utiles en tempsopportun. Il le veut désormais mensuel.
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