Paul Gérémie Bikidik : « L’Arsel a été incapable de prononcer la moindre sanction à l’encontre d’Aes-Sonel »

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15 Juil 2009 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires


Le président du Réseau associatif des consommateurs de l’énergie (Race) pense que les Agences de régulation roulent contre les consommateurs.


Que pensez-vous de l’implication de l’Art dans la régulation du secteur des télécommunications afin de satisfaire le consommateur ?

Au Cameroun, si l’importance des télécommunications dans le développement économique n’est plus à démontrer, il faut dire que les réformes engagées dans ce secteur n’ont pas produit de résultats escomptés pour le consommateur. La communication téléphonique ou l’Internet restent inaccessibles pour la plupart des Camerounais. Moins de 20% de Camerounais ont accès à l’Internet (citadins et ruraux confondus). Par ailleurs, même si les opérateurs privés Orange et Mtn font état d’une augmentation exponentielle du nombre de leurs abonnés et publient régulièrement des résultats comptables reluisants, le coût de la communication téléphonique et des services connexes reste prohibitif au Cameroun. Plus concrètement, il est de 30 à 40% plus élevé que la moyenne en Afrique subsaharienne.
La régulation dans ce secteur, quant à elle, est un véritable scandale. L’Art est de connivence avec les opérateurs de téléphonie qui ponctionnent outrageusement les consommateurs. Pour protéger leurs subsides illicites auprès des opérateurs privés (Orange et Mtn) les fonctionnaires de l’Art seraient responsables du maintien des tarifs de communication téléphonique à leur niveau actuel. Malgré la loi qui le protège, en principe, le consommateur continue à payer les frais d’une collusion d’intérêts mafieux entre les opérateurs économiques sans scrupule et une poignée de fonctionnaires concussionnaires en charge des Agences de régulations au Cameroun.

Que pensez-vous de l’implication de l’Arsel dans la régulation du secteur de l’électricité afin de satisfaire les consommateurs ?
Les deux principales missions de l’Arsel sont contenues dans le décret présidentiel N° 99/125 du 25 juin 1999 portant organisation et fonctionnement de cette institution à savoir, faire respecter par les opérateurs de ce secteur les conditions des contrats de concessions et veiller aux intérêts des consommateurs et assurer la protection de leurs droits pour ce qui est du prix, de la fourniture et de la qualité de l’énergie électrique. Malheureusement, depuis sa création et sa mise en place, les responsables de l’Arsel se sont complètement détournés de leur mission de garants des intérêts des consommateurs et ont choisi d’afficher sans vergogne leur parti pris en faveur de l’opérateur privé Aes-Sonel, unique concessionnaire de fait et de droit du service public de l’électricité au Cameroun, au détriment des centaines de milliers d’usagers. Depuis 2001, alors que le Cameroun broie du noir du fait de l’incompétence de l’opérateur Aes-Sonel, l’Arsel a été incapable de prononcer la moindre sanction à l’encontre de cette entreprise ; au contraire, en procédant régulièrement à la modification illégale de la grille tarifaire de l’électricité, toujours vers la hausse, l’Arsel joue clairement le jeu de Aes-Sonel qui, depuis la concession, a privilégié la logique du maximum de profit pour ses actionnaires au détriment de l’investissement d’urgence susceptible de résorber le déficit en énergie électrique au Cameroun. L’Arsel est aujourd’hui totalement disqualifiée dans le rôle d’arbitre neutre que lui confère pourtant la loi, entre l’opérateur Aes-Sonel et les usagers de l’électricité.

Que pensez-vous de l’implication de l’Armp dans la régulation des marchés publics et dans ses actions pour garantir la transparence dans l’attribution des marchés publics ?
L’Agence de régulation des marchés publics (Armp) a un rôle essentiel dans la stratégie d’assainissement des mœurs publiques engagées depuis quelque temps au Cameroun. Le décret N°2001/048 du 23 février 2001 qui crée cette institution est encore plus explicite quant à ses missions. Comme nous le savons tous, le principal catalyseur de la corruption qui gangrène toutes les sphères de la haute administration dans notre pays est l’opacité dans l’attribution des marchés publics. Pour promouvoir la bonne gouvernance, rester attractif pour les investissements étrangers directs et amorcer un développement harmonieux, les pouvoirs publics camerounais doivent nécessairement créer les conditions d’une saine concurrence et donner tous les gages de transparence dans la passation des marchés publics, notamment en ce qui concerne les ouvrages infrastructurels.
Les agences de régulation doivent cesser de rouler contre les consommateurs. Que se soit pour l’Art, l’Arsel ou l’Armp, il est temps qu’au Cameroun, l’intérêt de l’usager soit définitivement inscrit au cœur des politiques publiques en matière de régulation.

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