Le président de la Confédération nationale des producteurs de coton parle des problèmes de la filière coton au Cameroun.
Comment sont organisés les producteurs de coton au Cameroun ?
Nous sommes organisés en structures. Il y a des groupements d’initiative commune (Gic) à la base, puis des unions de Gic régionaux et ensuite les fédérations de Gic. Au-dessus des fédérations des Gic, il y a la confédération nationale. Au total, nous avons environ 2 000 Gic, 375 000 cultivateurs de coton, 47 unions de Gic, neuf fédérations de Gic et une confédération nationale. Les cultivateurs de coton sont tous situés dans la partie septentrionale du pays. On les retrouve à l’Extrême-Nord, dans une partie de la région du Nord et dans une partie de l’Adamaoua.
Quelles sont les problèmes que rencontrent les producteurs de coton au Cameroun ?
Nous avons d’abord le problème de vente de nos produits et ensuite le problème des engrais. En fait, les prix des intrants sont tous en nette hausse alors que les prix de vente du coton sont très faibles. Donc, nous ne rentrons pas dans nos revenus. Petit à petit, les Camerounais ont abandonné la culture du coton. Aujourd’hui déjà, nous faisons quand même des efforts pour assainir les listes. Nous sommes en train de soustraire les mauvais paysans qui ont abandonné la culture à cause des factures impayées des engrais qu’ils ont achetés. Car il y a des planteurs qui ne payent pas leurs factures d’engrais et qui découragent les autres. Les grands planteurs qui avaient fui la culture du coton sont en train de revenir. Nous avons la conviction qu’en 2010, la production qui était de 145 000 tonnes en 2009 va augmenter pour atteindre 250 000 tonnes.
Quels sont les solutions que vous proposez pour résoudre vos problèmes ?
Il y a, comme solutions, la sensibilisation des cultivateurs, la baisse des prix des intrants et l’augmentation des prix du coton.
Que demandent les producteurs de coton au gouvernement ?
Cette année, le prix de l’engrais a baissé, car l’Etat a subventionné pour 4 400 francs le sac d’engrais. Le sac d’engrais autrefois vendu à 24 400 francs coûte aujourd’hui 17 000 francs cfa. Nous remercions déjà le gouvernement pour ce qu’il fait et nous espérons que cette aide continuera.
La culture du soja qui s’observe un peu partout dans la partie septentrionale est-elle une alternative au problème actuel du coton ?
La culture du soja est une bonne piste pour réduire la crise actuelle, mais l’une des sociétés qui achetait le soja a arrêté de l’acheter et la culture a également baissé. Les cultivateurs vont même abandonner le soja pour la culture du coton. Moi, particulièrement, j’ai produit cette année seulement 500 kg de soja et 30 tonnes de coton. La confédération entière a produit 7 tonnes 800 kg de soja. Mais, le soja nous aide pour la ration alimentaire.
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