Le drame s’est déroulé hier matin à Nkolbikok, après que le gendarme, Albert Atangana, eut surpris sa conjointe au domicile de son amant.
C’est le sujet qui fait couler les salives à Obala depuis hier, 19 février 2009. Ce sont des coups de feu qui ont réveillé les habitants du quartier Nkolbikok. Après les détonations, ce sont les corps sans vie d’Albert Atangana, maréchal des logis chef en service à Yaoundé, d’Albert Benga Assola, 38 ans, chef de département d’histoire-géographie au lycée classique d’Obala et de Léonie Marie Victorine Zogo, 29 ans, enseignante de français dans le même établissement, qui sont retrouvés au domicile de l’enseignant d’histoire-géographie.
Léonie Marie Victorine Zogo, enseignante depuis l’an dernier, vit maritalement avec Albert Atangana depuis cinq ans, selon le père de Léonie. Elle a un enfant obtenu avec un autre homme. En l’absence de son mari, elle s’est rendue chez son collègue, qui est par ailleurs son amant, pour y passer la nuit. Comble de malheur, son mari revient plus tôt que prévu et ne trouve pas sa dulcinée à la maison. Armé de son pistolet de marque Browning, Albert Atangana, ancien garde du corps du ministre des Industries, des Mines et du Développement technologique, qui aurait déjà prévenu plusieurs personnes du pire, y compris l’enseignant, se rend immédiatement chez l’amant de sa femme qu’il connaît bien. Il est 5h. Arrivé sur les lieux, les voisins racontent qu’il s’est d’abord rendu à la fenêtre grillagée, qu’il a déchirée, afin de suivre ce qui s’y passait (l’enseignant habite une maison de trois chambres et un salon). Ensuite, il frappe à la porte. Celle–ci sera ouverte après de longues minutes. A l’ouverture de la porte, quatre coups de feu sont entendus par les voisins. C’est la tragédie.
Selon le Dr Paul Eloundou, directeur de l’hôpital de district d’Obala, «Léonie a reçu une balle à la base du mamelon gauche, au niveau du cœur. Le professeur a reçu quatre balles. Une sous le mamelon droit, une autre au creux sternal (près du cou), une à l’épaule gauche et la dernière dans le dos, à l’espace sous-scapulaire gauche». Le maréchal, quant à lui, poursuit le médecin, s’est mis une balle «dans l’os pariétal gauche du crâne».
Adultère
A la brigade de gendarmerie d’Obala où une enquête a été ouverte, l’on s’accorde à dire que le maréchal a surpris le couple en flagrant délit d’adultère. Les corps ont été transportés à la morgue de l’hôpital de district d’Obala par la gendarmerie. D’abord celui du maréchal. Car il respirait encore, selon des sources concordantes. Et ensuite, ceux des deux amants. La dépouille du maréchal des logis chef sera par la suite transférée à la garnison militaire de Yaoundé, par les soins du commandant de la brigade de gendarmerie d’Obala.
Hier au lycée classique d’Obala, qui a ainsi perdu deux enseignants, les cours ont été suspendus. Elèves et enseignants sont tous abattus. Rencontré dans la cour du lycée en compagnie des enseignants attristés, le proviseur Dieudonné Mbé s’est dit assommé. «C’est incroyable. Ils étaient tous deux attachants», lance-t-il à ses collègues. Même sentiment à l’Institut agricole d’Obala où Albert Benga Assola enseignait également.
Une source approchée, et qui a requis l’anonymat, accuse Léonie Marie Victorine Zogo d’ingratitude. «C’était une fille qui avait abandonné les études. Le maréchal les a payées, jusqu’à ce quelle obtienne son baccalauréat. Il a payé ses études à l’Université et à l’Ens de Yaoundé. Après sa formation, il a fait des démarches afin qu’elle soit affectée à Obala. Ce qui a été fait l’an dernier, même si elle n’était pas encore totalement intégrée». Ce qui a le plus énervé le maréchal, poursuit notre source, c’est qu’il avait chassé sa femme afin de vivre avec Léonie. D’autres sources racontent que Léonie ne s’entendait plus bien avec le maréchal. Ce qui explique les plaintes qui seraient déposées à la brigade de gendarmerie d’Obala, tour à tour par l’enseignant et par le maréchal.
Beaugas-Orain Djoyum
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