Ngnang Salifou : « Nous ne nous sentons pas bien à Ebolowa »

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30 Juin 2010 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires


Le chef de la communauté Bamoun dit l’inquiétude des ressortissants du Noun après les affrontements de vendredi dernier.




Que s’est-il passé pour que les ressortissants du Noun d’Ebolowa décident de quitter la ville ?

Après l’assassinat de Steve Bite’e, originaire du village Nkotyé, certaines rumeurs ont laissé croire que c’étaient les ressortissants du Noun qui étaient les auteurs de cet assassinat. Les autochtones m’ont dit que des Bamoun, auteurs de cet acte, avaient été arrêtés à Ebolowa, Kribi et Kye-ossi. Mais après avoir fait le tour des différents services de sécurité de la ville et après avoir appelé partout, je n’ai trouvé aucun ressortissant Bamoun interpellé. Lundi matin, les Bulu ont commencé à agresser les membres de notre communauté. Les taximen Bamoun ont commencé à voir leur moto arrachée. D’autres personnes étaient bastonnées, les pieds et mains cassés. Je suis allé chez le préfet pour lui rendre compte de toutes ces attaques. Le préfet a demandé au commissaire spécial de prendre les mesures qui s’imposent.
Vendredi 25 juin 2010, la tension est montée. Ils ont commencé à ramasser et saccager toutes les marchandises des Bamoun. Je dis bien tout. Vous voyez toutes ces femmes assises là au sol, elles n’ont rien à manger. Ceux qui habitent dans les quartiers des Bulu ont tous été tabassés. Ce sont les camions des militaires venus en renfort de Yaoundé qui sont allés les récupérer.
Il y a avait des gens qu’on a déshabillés avant de les battre. Il y a avait même des femmes mariées qui se sont réfugiées à la police nues. D’autres gens ont été sauvés à minuit, alors qu’on avait déjà versé le carburant sur leurs corps pour les brûler. C’est le commandant de la légion de gendarmerie du Sud qui a envoyé des voitures transporter ceux-là et les ramener à la brigade. Nous ne nous sentons pas bien ici à Ebolowa. Je me demande si nous sommes toujours au Cameroun.
Vous, particulièrement, ne vous sentez pas bien ?

Pour moi, ça va. Je suis déjà considéré comme un autochtone d’Ebolowa, car j’y suis depuis plus de douze ans. Mais les ressortissants Bamoun, en général, et les enfants, en particulier, sont en difficulté.
Pourquoi êtes vous réunis en si grand nombre aux services du Gouverneur ?

Les autorités de la ville nous ont dit que tout Camerounais est chez lui, qu’importe le lieu où il se trouve au Cameroun. Ils ne voient donc pas pourquoi nous devrions quitter Ebolowa pour aller à Foumban. Le préfet et le gouverneur n’ont pas apprécié que les ressortissants du Noun quittent Ebolowa en masse, c’est pour cela qu’ils ont interdit ces voyages groupés.
Quand ils nous ont dit qu’ils ne sont pas d’accord avec ces départs, nous sommes allés à About, à sept Km de la ville, où les voitures ont été interpellées par les forces de l’ordre pour leur demander de rentrer. Le gouverneur nous avait donné l’ordre de les faire revenir. Il y avait cinq car et bus et environ 150 personnes prêtes à partir. Elles soutenaient qu’elles n’étaient plus considérées comme des Camerounais à Ebolowa et ont décidé de partir.
Quelle évaluation faites-vous des pertes enregistrées ?

Nous sommes encore en train de faire l’inventaire. Je ne saurais vous donner un chiffre quelconque. Il y a des maisons qui ont été cassées et vidées de leur contenu, des comptoirs et boutiques dévastés, des mototaxi arrachées, etc.
Etes-vous toujours déterminés à partir d’Ebolowa ?

Nous venons (lundi 28 juin 2010, ndlr) de tenir une réunion avec le préfet et les autorités locales, ils nous ont assuré que ce problème devait être réglé dans les 48 heures. Actuellement, nous sommes en train d’apaiser les cœurs.
Combien de ressortissants du Noun compte – t- on à Ebolowa ?

Il y a environ 3 500 Bamoun à Ebolowa. Evidemment, ce ne sont pas tous les Bamoun de la ville qui ont été inquiétés.

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