L’artiste originaire de Mbengwi dans le Nord-Ouest a donné un concert bien couru le week-end dernier au Ccf de Yaoundé.

« Parle français ». C’est l’un des titres les plus appréciés du prochain album de Larry Fon présenté au Ccf de Yaoundé, samedi dernier, 03 juillet 2010. Dans cette chanson, Larry Fon raconte comment il a appris à parler la langue de Molière. Tout commence quand l’artiste tombe amoureux de Pauline, une francophone. Il se pose un problème de communication, car le jeune homme a grandi au Nord-Ouest, dans la partie anglophone du pays, où le français est très peu parlé. La fille non plus ne sait pas parler la langue de Shakespeare. «I love you », lui dit-il. Et sa bien-aimée de lui répondre : « Si tu veux que je t’aime, parle français ». Il en fait le refrain de sa chanson qui est mélange de soul et de blues. Alors, l’artiste entreprend des voyages dans les villes francophones du Cameroun et même à l’étranger pour apprendre le français. Son compte en banque en prend un sacré coup. Une fois de retour avec la maitrise du français, son amour lui dira : « Si tu veux que je t’aime, parle argent ». Triste et confus, il s’en va en étant au moins fier d’avoir su parler la langue de Molière.

La particularité du concert de samedi dernier vient du fait que Larry Fon n’a pas encore mis sur le marché un album. Le public, qui le connaît simplement pour avoir assisté à ses prestations dans les cabarets de la ville, est venu nombreux. Ils ont réclamé tout au long de la soirée « Parle français ». « C’est pour la première fois que je vois la salle du Ccf de Yaoundé pleine de monde pour assister au concert d’un artiste qui n’a pas encore un album. Larry Fon est simplement spécial », confie Christel Yomo, un artiste qui également égayé le spectacle avec son titre « You’re love is all ». Larry Fon, qui se fait également appelé Amiral, du fait de ses textes parfois engagés, promet que son album sera sur le marché en fin d’année 2010. Il chante en anglais et en français. L’artiste a travaillé sur ses textes et sa musique pendant 17 ans et est désormais accompagné d’une équipe de près de dix personnes. Sa musique est un mélange de jazz, de soul, de blues avec les rythmes camerounais tels que le bikutsi, le ndjang, le meta Mbengwi, l’esewe ou encore l’ekang beti.