Des Libyens et Camerounais bloqués à Yaoundé. Le chargé d’affaire de l’ambassade libyenne quitte le pays. Coup d’œil sur l’impact des manifestations en Libye sur les Camerounais.
Les manifestations populaires en Libye qui ont déjà occasionné plus d’un millier de morts, d’après l’ambassadeur adjoint de la mission libyenne à l’Onu, Ibrahim Dabbashi, ne sont pas sans incidences sur le Cameroun.
Depuis la semaine dernière, les vols en direction de Tripoli en Lybie sont interrompus. A Yaoundé, c’est l’agence de voyage Satguru Travels and Tours service qui représente la compagnie aérienne libyenne Afriqiyah Airways. Une compagnie à capitaux publics en Libye. Elle est la seule qui effectue des vols directs Douala-Tripoli-Douala ou encore Yaoundé-Tripoli-Yaoundé.
« Plus la situation va se détériorer en Libye, plus longtemps ceux qui vont en Lybie vont subir de cette situation », indique un responsable de Satguru Voyage. Il affirme que le tarif Douala-Tripoli est de 390 000 francs Cfa quand on emprunte Afriqiyah Airways. Au cas contraire, il faudra payer plus cher avec les autres compagnies qui n’y vont pas directement, mais effectue d’abord des escales dans d’autres pays.
Les principales victimes de cette situation au Cameroun sont les Libyens bloqués à Yaoundé et à Douala. « Ils sont nombreux, les Libyens qui sont bloqués au Cameroun à cause de l’interruption des vols. Certains appellent ici pour savoir quand les vols vont reprendre. Nous leur disons que ce n’est que lorsque la situation va se normaliser en Libye que Afriqiyah Airways va renouer avec ses vols », affirme le responsable de Satguru Travels and Tours service.
Non loin de cette agence de voyage, près de la boulangerie Elysée, il y a un bureau Afriqiyah Airways. Ici, on affirme que la situation est identique dans les autres pays africains. « Nous avons reçu un appel d’un passager de Ndjamena au Tchad qui demandait s’il pouvait prendre un vol Afriqiyah Airways pour la Libye et nous lui avions répondu qu’ici au Cameroun, les vols étaient également suspendus », relève une employée.
Du coup, les Camerounais résidant en Lybie qui souhaitent revenir au pays sont également en difficulté, tout comme ceux qui veulent y aller. Au ministère des Relations extérieures à Yaoundé, quelques indiscrétions indiquent qu’un bureau de liaison serait mis en place à Tripoli pour gérer la situation des Camerounais qui s’y trouvent. Information que nous n’avons pas pu recouper.
Ambassade de Libye
A l’ambassade de Libye au Cameroun, on ne peut savoir ce qui est fait pour remédier à cette situation, encore moins les dispositions prises à la suite de la suspension des vols. « Le chargé d’affaires n’est pas là depuis des semaines et vous ne pouvez pas entrer sans avoir pris un rendez-vous», indique le vigile à l’entrée de l’ambassade de la Libye à Bastos.
Au Cameroun, il n’y a pas encore un ambassadeur de la Libye. En novembre 2010 à Tripoli, en marge du sommet Afrique-Union européenne, Paul Biya et Mouammar Kadhafi s’étaient promis d’accréditer chacun un ambassadeur dans leur pays respectif. Pour le moment, c’est donc un chargé d’affaires qui officie à l’ambassade de Libye Yaoundé.
Mais depuis trois semaines, ce chargé d’affaires n’est pas en poste. Il est en Libye. Jointe au téléphone avant-hier, 28 février 2011, sa secrétaire explique : « Il est parti en nous disant qu’il reviendrait bientôt. Pour l’instant, c’est un diplomate envoyé par le gouvernement libyen qui assure l’intérim et qui gère les affaires courantes».
La secrétaire affirme que les visas sont de moins en moins délivrés pour la Libye. Toutefois, elle explique que les dossiers de demande de visas sont transmis à l’ambassade de Yaoundé par le service émi-émigration de la Libye. « Dès que l’Emi-immigration libyen donne le feu vert, nous délivrons immédiatement le visa », explique notre interlocutrice.
Si ailleurs l’on rencontre des difficultés, ce n’est pas le cas dans les stations-services Oil Libya où les clients continuent à s’y approvisionner en carburant sans inquiétude dans villes camerounaises.
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