
Quelques heures avant sa démission, le président s’est réfugié dans la ville de Charm el-Cheikh, en Egypte. Il avait déjà déclaré dans un discours qu’il ne quittera jamais son pays comme Ben Ali, son homologue tunisien, l’a fait. Plutôt que mourir. « Je ne quitterai pas ce pays, sauf pour aller dans ma tombe », disait-il dans son discours du 10 février.
A l’annonce de sa démission, la Suisse a bloqué les comptes d’Hosni Moubarak et des membres de sa famille, dont la fortune s’élève, d’après le journal britannique The Guardian, entre 40 et 70 milliards de dollars.
D’après Reuters, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui est entré dans les forces armées en 1956. Ministre de la Défense et de la Production militaire depuis 1991, Tantaoui, âgé de 75 ans, a accédé en 1995 au rang de commandant général des forces armées.
Alors que la contestation battait son plein, Hosni Moubarak l’avait promu au poste de vice-Premier ministre le 29 janvier, écrit Reuters. De la crise de Suez en 1956 à la guerre des Six-Jours (1967) puis à la guerre du Kippour (1973), Mohamed Hussein Tantaoui a participé à trois guerres contre Israël.
Le film d’une chute historique
25 janvier 2011 : début des manifestations antigouvernementales qui mobilisent plusieurs milliers de personnes. Elles sont précédées de cinq cas d’immolation, dont un mortel, gestes rappelant celui du Tunisien qui a déclenché la révolte ayant renversé Zine El Abidine Ben Ali.
26 janvier 2011 : des milliers de manifestants dans plusieurs villes malgré une interdiction des autorités.
27 janvier 2011 : au moins un millier de personnes arrêtées (officiel).Dans le nord du Sinaï, des roquettes antichars sont utilisées contre la police. Accrochages à Ismaïliya. A Suez, des manifestants mettent le feu à une caserne de pompiers. Mohamed El Baradei, au Caire, se dit prêt à mener la transition.
28 janvier 2011 : Des manifestations massives lancées à travers le pays dégénèrent en émeutes, 62 morts dans les heurts manifestants/policiers. Moubarak demande à l’armée de faire respecter la sécurité avec la police et d’appliquer le couvre-feu au Caire, Alexandrie et Suez. Il promet des réformes et annonce un changement de gouvernement. Incendies au siège du parti au pouvoir et dans de nombreux commissariats, nuit marquée par des pillages.
29 janvier 2011 : A Rafah et Ismaïliya, les sièges de la Sûreté de l’Etat attaqués, et à Alexandrie, des commissariats incendiés. Moubarak annonce la nomination d’un nouveau Premier ministre, le général Ahmad Chafic, et la création du poste de vice-président, premier du genre en 30 ans, octroyé au chef des Renseignements, le général Omar Souleimane. Emeutes dans des prisons, des milliers de prisonniers s’évadent.
30 janvier 2011 : El Baradei est désigné par l’opposition pour « négocier » avec le régime.
L’armée annonce l’arrestation de plus de 3.000 évadés et de fauteurs de troubles. Le président américain Barack Obama appelle à une « transition vers un gouvernement répondant aux aspirations » des Egyptiens.
31 janvier 2011 : l’opposition lance un appel à la grève générale et invite les manifestants à participer à des marches géantes mardi au Caire et à Alexandrie.
Moubarak forme un nouveau gouvernement. Le ministre de l’Intérieur est remplacé par un haut responsable de la police, Mahmoud Wagdi. Les Frères musulmans rejettent le nouveau cabinet et appellent à la poursuite des manifestations jusqu’à la chute du régime.
1er février 2011 : 50 Ong des droits de l’Homme appellent Moubarak à « se retirer »
Moubarak annonce qu’il reste au pouvoir, mais qu’il ne sera pas candidat à la présidentielle, prévue en septembre. Les milliers de manifestants rassemblés malgré le couvre-feu exigent son départ immédiat. Le président américain Barack Obama affirme avoir dit à M Moubarak qu’une transition politique pacifique doit débuter « maintenant ».
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