Les autorités françaises ont immobilisé l'appareil à l'aéroport de
Bâle – Mulhouse à la demande du « gouvernement légitime » d'Alassane
Dramane Ouatarra.
L'avion présidentiel appartenant à Laurent Gbagbo est désormais
immobilisé à l'aéroport de Bâle – Mulhouse dans la région de l'Alsace
en France. Un aéroport conjointement géré par la Suisse et la France.
Le ministère français des Affaires Etrangères a confirmé avoir ordonné
l'immobilisation, « à la demande des autorités légitimes de Côte
d'Ivoire » notamment d'Alassane Dramane Ouattara, de cet avion dans
les hangars de l'EuroAirport, où il était en maintenance depuis le
mois d'août dernier.
Cet avion de marque Gulfstream GIV, restera donc jusqu'à nouvel ordre
dans un hangar de la société suisse Jet Aviation, spécialisée dans
l'aménagement et l'entretien des avions d'affaires. L'appareil de
Laurent Gbabo avait effectué un vol d'essai le 10 décembre dernier et
s'apprêtait à repartir vers la Côte d'Ivoire.
Le blocage de l'avion présidentiel par les autorités françaises vient
s'ajouter aux multiples pressions internationales demandant à Laurent
Gbagbo de céder le pouvoir à son concurrent Alassane Dramane Ouattara,
qui, selon l'Onuci a remporté la dernière élection présidentielle. La
Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), quant à
elle, a récemment menacé d'utiliser la force pour déloger Laurent
Gbagbo de la Présidence de la République. Une menace que Laurent
Gbagbo prend au sérieux. Dans une Interview accordée au journal
Français Le Figaro ce 26 décembre 2010, Laurent Gbabo déclare que
toutes ces menaces doivent être prises au sérieux. « Je prends au
sérieux les menaces, mais je reste tranquille. J'attends de voir »,
a-t-il affirmé en dénonçant un complot contre sa personne organisé par
la France et les États-Unis.
« Mugabe n'avait pas… tort »
Réagissant sur la position des pays de la Cedéao qui lui demandent de
partir, Laurent Gbagbo dit ceci : « Dans les réunions des pays
africains, les représentants des pays occidentaux sont plus nombreux
dans les couloirs que les Africains. Les pressions sont énormes. On
n'en peut plus. Et quand on subit ce que je subis, on se dit que
Mugabe (toujours président du Zimbabwe, malgré sa défaite aux
élections, ndlr) n'avait pas totalement tort ».
Sur la demande des présidents de la Cédéao, trois chefs d'Etats de
l'Afrique de l'Ouest se rendront ce mardi à Abidjan pour demander à
Gbagbo de laisser le pouvoir. Il s'agit des présidents Boni Yayi
(Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert). Mais
déjà, Gbagbo annonce qu'il ne lâchera pas le pouvoir. « S'il y a un
désordre intérieur, une guerre civile, il y aura des risques, car nous
n'allons pas laisser piétiner notre droit, notre Constitution, ça il
faut que cela sorte de la tête des gens. Nous n'avons pas peur »,
répond Laurent Gbabo au Figaro.
L'union européenne, elle, prévient. « Le seul dialogue possible est
celui qui permettrait le respect du résultat de l'élection et la
passation effective du pouvoir », affirme la porte-parole de la
représentante de l'Union européenne. De son côté, l'appel à la grève
générale du camp Ouattara a été peu suivi à Abidjan hier, d'après
l'Afp.
Sarkozy félicite Goodluck Jonathan
D'après le site web de la présidence de la République française
(elysee.fr), Nicolas Sarkozy s'est entretenu au téléphone le 23
décembre 2010 avec le président de la République fédérale du Nigéria,
Goodluck Jonathan, par ailleurs président en exercice de la Communauté
économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest. Le sujet de la
discussion était la situation en Côte d'Ivoire. Sarkozy a félicité
Goodluck Jonathan sur sa position ferme sur la situation en Côte
d'Ivoire. Celui-ci a en effet demandé à Laurent Gbagbo de partir. « Le
chef de l'Etat a exprimé sa reconnaissance au président Jonathan pour
l'engagement résolu de la Cédéao en faveur du retour rapide de la paix
et de la stabilité en Côte d'Ivoire, dans le respect de la volonté
exprimée par le peuple ivoirien lors de l'élection présidentielle. Il
a rappelé que cette position était pleinement partagée par l'Union
européenne, ainsi que le Conseil européen l'a déclaré le 17 décembre.
Le président de la République et le président Jonathan sont convenus
de poursuivre leur étroite concertation sur la situation en Côte
d'Ivoire », lit-on sur le site web de l'Elysée.
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