
La directrice des Opérations de la Banque mondiale au Cameroun, Mary Barton Dock, et le directeur du Développement durable pour la région Afrique de la Bm, Jamal Saghir, ont tenu hier, 10 novembre 2010, à l’hôtel Hilton de Yaoundé, une conférence de presse sur l’objectif de la visite de Jamal Saghir au Cameroun et sur les principaux axes de coopération de la Bm au Cameroun en 2011. 800 millions de dollars (soit environ 383 milliards de francs Cfa) sont prévus pour le Cameroun et les secteurs prioritaires seront l’agriculture, les mines, les forêts et les télécommunications.
Jamal Saghir a rencontré le Premier ministre, Philemon Yang, pour parler de ces différents secteurs et notamment de celui des télécommunications. Pour Jamal Saghir, le Cameroun peut jouer un rôle fondamental et de leadership dans la sous-région de l’Afrique centrale en matière des télécommunications. Cela passe, d’après lui, par la libéralisation du secteur et l’ouverture à la compétition et à la concurrence. « Il faut s’assurer que l’exclusivité de Camtel est levée et qu’une quatrième licence est accordée à un autre opérateur de téléphonie mobile. La restructuration de la Camtel devrait être remise sur la table. Avec tout cela, le Cameroun effectuera un pas de géant dans le développement », a-t-il déclaré aux journalistes. Ce qu’il a également demandé au chef du gouvernement.
Question de journaliste : quelle a été la réaction des autorités camerounaises face à ces propositions ? « J’ai trouvé que le Premier ministre était ouvert. La question que se pose le gouvernement camerounais c’est de savoir s’il faut donner une concession avec une exclusivité sur les investissements à mener. Ma réponse au gouvernement est que la solution est la libéralisation et l’ouverture à la compétition », répond Jamal Saghir. Il pense par exemple que l’augmentation du taux de pénétration du haut débit de 10% seulement apportera 3% d’augmentation au Pib actuel du Cameroun. Et cela passe, d’après lui, par la libéralisation.
L’on se rappelle que le 16 janvier 2009, le ministre des Finances, Essimi Menye, avait rendu public un communiqué déclarant infructueux l’appel d’offres international portant sur le choix d’un « partenaire stratégique solide et expérimenté qui serait l’actionnaire de référence de la Camtel ». Deux candidats avaient souscrit à cet appel, mais leurs offres avaient été rejetées. Essimi Menye annonçait par la même occasion qu’une « nouvelle stratégie de réforme sera définie dans la perspective d’un partenariat public-privé permettant d’accompagner financièrement et techniquement le développement de Camtel ». Certains y voyaient alors une volonté du gouvernement camerounais de ne pas privatiser un secteur primordial de son économie. Mais, d’après nos sources, un nouveau plan de réforme et de privatisation de Camtel est en préparation par le gouvernement camerounais.
0 commentaires