
Le président du comité de pilotage du Fonds monétaire africain explique les avantages de cette institution de l’Union africaine.
Quelle sera la spécificité du Fma par rapport au Fonds monétaire arabe ou au Fonds monétaire asiatique ?
Nous allons nous attaquer au problème de déséquilibre de la balance des paiements des pays africains. Nous allons nous intéresser à la stabilité financière. Il y a aussi la gestion de la dette. Cela n’intéresse pas souvent certaines institutions. Nous allons apporter une vision un peu plus propre à nous de la gestion de la dette africaine.
Quelle différence y aura-t-il entre le Fonds monétaire africain et le Fonds monétaire international ?
Le Fmi a ses critères d’évaluation face aux problèmes de gouvernance économique et de gestion. On n’invente pas la roue. Les lois économiques sont les mêmes. Mais, nous allons avoir une approche purement africaine. Prenons l’exemple d’un Suisse ou d’un Français qui travaille au Fmi qui n’a jamais été en Afrique qu’on envoie dans un pays africain pour deux semaines. Pensez-vous vraiment qu’il est à mesure de savoir ce qui s’y passe ? Les problèmes économiques, c’est avant tout des problèmes humains et sociaux. Il faut connaître l’environnement. Je ne pense pas que ce monsieur qui vient au Cameroun pour la première fois peut apprécier de manière objective tous les problèmes environnementaux face à un problème économique.
La multitude des monnaies africaines ne sera-t-elle pas une entrave au bon fonctionnement du Fma ?
C’est l’un des chantiers sur lesquels le Fma va s’atteler. Vous l’avez noté dans le discours introductif du commissaire des affaires économiques de l’Ua, Maxwell M. Mkwezalamba, le commerce intra africain est à un niveau très faible. L’une des raisons de cette faiblesse, c’est cette multiplicité de monnaies qui ne sont pas convertibles. Le Fma va travailler à rendre ces 48 monnaies africaines convertibles. Et ceci pourra faciliter les transactions et échanges entre les pays africains. Parce que pour l’instant, pour une marchandise que vous pouvez acheter au Tchad, vous préférez l’acheter en France, au lieu de l’acheter tout à coté, parce que le Tchad commercialise plus facilement avec la métropole. Ce n’est peut être pas le bon exemple, mais prenons le cas du Nigéria. Il a le Naïra et nous avons le francs Cfa, des monnaies qui ne sont pas convertibles.
L’absence des marchés communs peut-elle être considérée comme un frein au fonctionnement du Fma ?
Bien sûr. Et l’une des tâches auxquelles le Fma va véritablement s’atteler c’est de travailler pour qu’il y ait un marché commun continental.
Vous avez choisi huit sources alternatives de financement de l’Union africaine. A combien estimez-vous le montant annuel des taxes à collecter de cette manière ?
Il faudra faire des études. Sur la taxe sur le trafic aérien par exemple, il faudra savoir combien d’avions survolent l’espace aérien africain dans une certaine période et cela sera facile à calculer.
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