Le président du Comité de pilotage de la création du Fonds monétaire africain (Fma) parle des attentes de la rencontre de Yaoundé.

Une réunion d’experts africains se tient depuis hier, 13 décembre 2010, au palais des Congrès de Yaoundé en prélude à la conférence extraordinaire des ministres africains de l’Economie et des Finances qui s’ouvre le 16 décembre prochain à Yaoundé. Que doit-on attendre de la réunion des experts qui se tient depuis hier à Yaoundé ?

Les experts sont là pour approuver les textes du Fonds monétaire africain. Ces textes ont déjà été approuvés par les experts indépendants des quatre coins du monde. Maintenant, il s’agit de l’approbation de ces textes par les experts nationaux qui viennent des 51 pays africains. Corrélativement, une fois qu’ils auront approuvés ces textes et que les ministres en charge de l’Economie et des Finances les auront également approuvés, il ne restera que l’étape des chefs d’Etat africains. Une fois que ceux-ci auront approuvé ces textes, les ratifications qui vont suivre vont rendre le Fma opérationnel. C’est un cheminement juridique nécessaire. Quant à la création, elle a déjà été faite par les chefs d’Etat.

Après sa création qu’est-ce qui a été fait ?

Pour l’instant c’est un comité de pilotage qui est mis en place. Et son mandat est de mettre en place ce Fonds.

Que peuvent attendre les investisseurs privés du Fonds monétaire africain bien qu’il soit destiné à soutenir les Etats ?

Le Fma est la propriété des Etats. Il ne traite pas directement avec les entrepreneurs privés. Le Fma va traiter avec les Etats. Si vous voulez, l’impact sur le privé va être indirect. Si par exemple on accorde un soutien financier à un pays pour encourager le développement d’un secteur, le privé va intervenir au moment où  le pays concerné va utiliser les fonds octroyés par le Fma.

L’apport de ce fonds n’est plus à démontrer. Le Fonds monétaire arabe existe depuis plus d’une vingtaine d’année. Le Fonds monétaire asiatique existe aussi. Toutes ces institutions jouent le même rôle : intervenir dans les pays qui ont des difficultés économiques et des déséquilibres de balance des paiements et au niveau macro-économique. Le Fma a l’intention de faire la même chose. Bien sûr, il y aura une spécificité africaine qui veut par exemple que les principes d’intégration et de solidarité soient mis en avant.