Le président de l’Ordre national des experts comptables du Cameroun (Onecca) estime par ailleurs qu’une meilleure comptabilité permet de lever les capitaux.
Vous avez organisé le 07 juin dernier à Yaoundé le 8e congrès de l’Onecca sur le thème : « la démarche de la profession comptable libérale : vecteur de crédibilité de l’information financière, pour la croissance de l’économie camerounaise ». Quel était l’objectif de cette rencontre ?
L’objectif de ce congrès était de montrer que l’information financière est importante pour un pays comme le Cameroun. Elle permet d’asseoir les recettes de l’Etat et de financer l’économie ou encore de lever les capitaux auprès des banques, des actionnaires ou auprès de la bourse. Le problème fondamental c’est de dire quels sont les préalables pour que ces informations soient fiables et pertinentes. Il y a un corps de métier qui doit accompagner les entreprises pour valider la qualité de l’information financière. Dans le cadre de ce congrès, nous sommes un vecteur de confiance et de crédibilité. Nous sommes là pour accompagner les entreprises. Pour cela, nous avons pensé qu’il fallait mettre sur pied un processus de contrôle qualité de nos membres et des services rendus par eux. C’est-à-dire un contrôle interne de la profession pour être sûr que nous avons un travail de qualité.
Quel regard portez-vous actuellement sur la qualité des informations financières fournies par les entreprises camerounaises ?
C’est un regard réservé, parce que je n’ai pas les moyens d’apprécier la totale information financière. Quand j’aurais fini mon processus de contrôle qualité, je serais à mesure de dire que l’information financière est performante ou ne l’est pas. Puisque j’aurai la possibilité de contrôler mes membres.
Mais à l’heure actuelle, nous pensons que les informations financières sont régulières et traduisent l’image fidèle des entreprises. Dans l’avenir, la profession doit être capable de certifier, parce qu’elle a contrôlé ses membres et parce qu’elle est capable d’indiquer le degré de fiabilité de ses membres.
Quel est le regard que le président de l’Onecca porte sur ses confrères accusés de détournements de fonds publics et qui croupissent aujourd’hui à la prison centrale de Kondengui ?
C’est une vieille question qui n’est plus nécessaire d’en poser. On ne travaille pas pour quelques membres qui sont ou qui ne sont pas inquiétés. Chacun parmi nous doit assumer ses responsabilités. Mais, j’aimerais préciser que ces personnes-là doivent bénéficier de la présomption d’innocence. Je n’ai pas à apporter un jugement. Je ne suis pas un magistrat. Je demande qu’on accorde à mes membres la présomption d’innocence jusqu’à ce que la preuve du contraire soit établie.
Qu’est-ce que l’Onecca peut faire pour aider ses membres incarcérés ?
Nous ne pouvons pas faire quelque chose de particulier. Nous ne pouvons pas nous mettre aux entraves de la justice. Nous n’en avons pas le droit. Par contre, nous pouvons faire un soutien moral. Cela relève des travaux moraux d’une association professionnelle.
Que peut donc faire l’Onecca pour prévenir les cas comme ceux-là dans votre profession ?
Si on arrive au processus de contrôle de qualité, c’est pour éviter que demain, il y ait des choses qui ne soient pas compris par tout le monde. Je dois avouer que nous avons un sérieux problème au Cameroun qu’il faudrait que l’on partage. C’est la conception de la qualité de l’information financière. Quels sont les instruments et les outils qui permettent de dire qu’une information financière est crédible ou pas. Et c’est un problème fondamental.
Quel sont les objectifs de l’Onecca ?
L’Onecca a essentiellement trois objectifs. Le premier c’est d’être un vecteur de confiance pour tout le public en ce qui concerne la qualité des informations financières. Le deuxième objectif est d’accompagner les entreprises pour qu’elles produisent de bonnes informations et le troisième c’est d’être un facteur de croissance et de développement pour notre pays, parce que nous pensons que si nous faisons tout ce travail là, il est probable que notre économie puisse progresser. L’Onecca compte aujourd’hui environ 200 membres. Il y a environ 150 membres qui pratiquent. Nous enlevons systématiquement du tableau ceux qui ne payent pas leurs cotisations.
oui papa t'es le meilleur
Eh papa je suis fière de toi !
(J'ai de la chance d'avoir un père aussi connu)