Quel est l’objectif de la réunion que vous avez tenu avant-hier entre les Banques centrales de l’Afrique, les opérateurs de téléphonie mobile du Cameroun et les régulateurs ?
Nous avons dialogué avec la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (Béac), la Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao), d’autres banques comme City Group, les opérateurs de téléphonie mobile, les régulateurs et même la Banque mondiale. Nous avons dialogué afin de savoir ce qui empêche la Béac d’accorder les agréments aux opérateurs de téléphonie mobile afin qu’ils offrent les services bancaires à leurs abonnés. Nous nous proposons d’aider les banques centrales à surmonter leurs préoccupations en présentant, les exemples concrets qui ont réussi dans les pays comme le Kenya ou la Côte d’ivoire.
La deuxième chose que nous voulons faire avec les régulateurs et les Banques centrales, c’est le Learn approach. C’est-à-dire qu’il faut d’abord tester un produit. Et gérer les problèmes au fur et à mesure qu’ils se posent. Il ne faut pas priver les utilisateurs d’un service qui peut transformer leurs vies et transformer l’économie d’un pays. Il faut également que la réglementation, si elle existe, soit proportionnée au risque et non qu’elle soit élaborée comme une contrainte.
Quels sont les avantages du Mobile paiement ou encore des services bancaires par téléphone ?
Un des services du Mobil Money au Kenya a eu énormément du succès. 98% d’utilisateurs de ce service ont confirmé que le service est plus sûr, plus rapide et plus pratique que le service bancaire habituel. Si la demande du consommateur est de 98%, il est important que la situation soit débloquée au Cameroun et dans les pays de la sous-région. Ce service peut vraiment changer la vie de ceux qui n’ont pas accès aux services bancaires.
Les opérateurs de téléphonie mobile vont-ils se lancer dans le « Mobile Money » de la même manière ?
Chaque opérateur de téléphonie lance le service de façon différente. Il y a différents types de service. Le but aujourd’hui, c’est de voir les modèles qui ont réussi dans d’autres pays. Au Kenya, par exemple, un opérateur offre à ses neuf millions d’abonnés les services bancaires. Ce sont des utilisateurs de téléphone qui n’avaient pas accès au service bancaire. A travers le mobile, ils y ont eu accès. C’est quelque chose que nous voulons promouvoir dans la région. Il y a des modèles qui peuvent fonctionner dans des marchés différents. Le message principal, aujourd’hui, c’est qu’il ne faut pas que les peurs et préoccupations des Banques centrales arrêtent le développement du marché, car les demandent des consommateurs sont très fortes. 96 à 98% des utilisateurs des services bancaires via le téléphone pensent que ces services sont préférables au service bancaire traditionnel.
Comment les abonnés de téléphone auront-ils accès à ces services bancaires ?
Quand vous êtes abonné chez un opérateur mobile, vous avez déjà une identification. Vous êtes connecté au système. Le service est sécurisé, les bases de données sont transférées à la Banque centrale.
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