L’organisation rend possible la recherche et l’extradition des criminels entre les 187 États membres.

Créé en 1923, l’Organisation internationale de police criminelle (Oipc – Interpol) est la plus grande organisation internationale de police au monde. Sa mission consiste à aider les services chargés de l’application de la loi de ses 187 pays membres à lutter contre toute forme de criminalité transnationale.
Interpol est un organisme de liaison et de coordination des recherches et des enquêtes des services de police de 187 pays du monde. Selon les termes de l’article 2 de sa constitution, l’un des principaux objectifs d’Interpol est de promouvoir l’entraide judiciaire internationale en matière de répression. L’Organisation rend ainsi possible pour les États membres la coopération en matière de recherche d’individus en vue de leur extradition.

Le secrétariat général d’Interpol se trouve à Lyon en France. Il fonctionne 24h/24 tous les jours de l’année. Interpol compte sept bureaux régionaux à travers le monde. Celui de l’Afrique centrale a été inauguré le 04 novembre dernier par le secrétaire général adjoint à la présidence de la République, Peter Agbor Tabi, en présence de Ronald K. Noble, secrétaire général d’Interpol. L’organisation possède aussi des représentations auprès des Nations Unies, à New York ainsi qu’à l’Union européenne, à Bruxelles. Chaque pays membre dispose d’un bureau central national dont l’effectif est composé de fonctionnaires qualifiés de ses services de police et autres services chargés de l’application de la loi.
B-.O.D., Sces: interpol, Dgsn

Les données obtenues par Interpol en 2008 dans le monde
Informations sur les documents de voyage perdues ou volés : 14 635
Profils génétiques : 82 585
Recherches sur les empreintes digitales : 17 824
Réponses positives dans la base de données nominative : 97 270
Réponses positives dans la base de données de véhicules automobiles volés : 31 332
Entités terroristes : 13 236
Recherche sur les œuvres d’art : 7 187
Recherche sur les documents administratifs volés : 16 951

Les projets et réalisations d’Interpol

L’initiative de sécurité globale
Dans un monde de plus en plus interconnecté et globalisé, nous devons faire face à un nombre croissant de défis en matière de criminalité – tels que la cybercriminalité, le trafic de stupéfiants et d’êtres humains, ou encore le financement du terrorisme -, qui requièrent une réponse mondiale. Conscient de la nécessité d’adopter une approche globale et intersectorielle pour lutter contre une criminalité en pleine mutation, INTERPOL a mis sur pied l’Initiative de sécurité globale pour le 21ème siècle (ISG). Lancée lors de la 77ème session de l’Assemblée générale en octobre 2008, cette initiative proposera de nouvelles approches et offrira un cadre complet pour l’action de l’Organisation.
Oasis Afrique
Le programme Oasis (Assistance opérationnelle, services et soutien en matière d’infrastructure) a pour objet d’aider les régions du monde qui manquent de ressources pour relever les défis de la criminalité transnationale. Déjà en place dans certains pays africains grâce aux fonds versés par le gouvernement fédéral allemand, ce programme offre un ensemble cohérent de services en matière de formation, d’infrastructure et d’appui opérationnel propres à permettre aux forces de police de faire face efficacement aux menaces qui existent, à l’échelle nationale, internationale et mondiale, en matière de criminalité.
Dans six pays africains (Botswana, Ghana, Lesotho, Sénégal, Swaziland et Tanzanie), l’accès à 1-24/7 – le système mondial de communication policière -a été ouvert au-delà des Bureaux centraux nationaux.

Malfaiteurs en fuite
Le projet Interpol sur les génocidaires rwandais recherchés a pour objet d’arrêter les personnes recherchées en relation avec le génocide rwandais de 1994. Fin 2008, un total de 11 suspects rwandais faisant l’objet d’une notice rouge INTERPOL-dont la publication avait été demandée par le B.C.N. de Kigali (Rwanda) ou le Tribunal pénal international pour le Rwanda – avaient été arrêtés. Cinq de ces arrestations ont eu lieu en 2008. Outre sa coopération avec le Tpir, Interpol travaille en étroite collaboration avec la Cour pénale internationale et le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, en vue de localiser et d’arrêter des personnes recherchées pour crimes contre l’humanité ou crimes de guerre.

Armes à feu
Le tableau Interpol de référence des armes à feu (Ifrt) est désormais parfaitement opérationnel. S’inspirant d’un modèle canadien, cet outil permet aux enquêteurs de reconnaître avec précision une arme à feu et donc d’accroître considérablement leurs chances de retrouver l’origine de cette arme lorsqu’ils transmettent une demande de recherche au moyen du Système INTERPOL d’identification électronique des armes à feu (IWETS). L’IFRT est accessible via le réseau 1-24/7 et contient plus de 250 000 références d’armes à feu, des descriptions détaillées, ainsi que 57 000 images de qualité.

Terrorisme
Créé en 2002, le groupe Fusion a constitué un réseau d’officiers de contact dans plus de 140 pays membres. Ce réseau permet d’échanger des informations et des renseignements sur des groupes terroristes en activité ainsi que de préciser les profils de suspects dans la base de données sur les terroristes.
Le groupe Fusion mène actuellement six projets : Nexus (pour l’Europe), Pacific (pour l’Asie du Sud-Est et les îles du Pacifique), Kalkan (pour l’Asie centrale), Amazon (pour l’Amérique centrale et du Sud), Baobab (pour l’Afrique) et Middle East (pour le Moyen-Orient). Quatre réunions de groupes de travail régionaux ont eu lieu en 2008.

Les autres domaines d’actions d’Interpol
Trafic illicite de migrants
Exploitation des enfants
Bioterrorisme
Criminalité lié à l’environnement
Homicides et infractions sexuelles en série
Stupéfiants
Criminalité organisé
Cybercriminalité
Atteintes aux droits de propriété intellectuelle
Criminalité financière
Sce : Interpol, rapport annuel 2008

Ronald K. Noble

« Nous avons intercepté près de 15 000 documents frauduleux »

Le secrétaire général d’Interpol dresse le bilan de l’organisation internationale en 2008.
« Nos pays membres ont procédé à des vérifications sur plus de 76 millions de passeports et ainsi intercepté près de 15 000 documents frauduleux. Plus de 700 fugitifs internationaux ont été arrêtés grâce à l’étroite coopération mise en œuvre entre nos Bcn et les pays membres.
(…) Nous axons mené une analyse complexe sur des ordinateurs portables saisis par les autorités colombiennes aux mains de terroristes présumés des Farc.
Nous avons également envoyé une Cellule de soutien aux grandes manifestations en Chine, dans le cadre du dispositif de sécurité mis en place pour les jeux olympiques de Beijing et nous avons mis en œuvre.
Enfin, nous avons prouvé notre efficacité opérationnelle en coordonnant une action d’ampleur mondiale qui a permis d’identifier, localiser et arrêter en 48 heures un prédateur pédosexuel.
Ces faits ne sont que quelques exemples marquants de la tâche accomplie : chaque jour, le personnel d’Interpol, les Bcn et les services chargés de l’application de la loi des pays membres coopèrent partout dans le monde par le canal d’Interpol pour empêcher la commission d’infractions, enquêter et engager des poursuites à rencontre de malfaiteurs œuvrant clans divers domaines de la criminalité. Par son indépendance, le réseau qu’il tient à disposition et son expertise, Interpol a, en 2008, fait la preuve de son utilité, dans le monde de plus en plus instable et redoutable qui est le nôtre ».
Sce : Interpol, rapport annuel 2008