Réunis la semaine dernière à Yaoundé, les ministres africains des Finances ont néanmoins renvoyé en mars 2011 l’adoption des statuts du Fonds monétaire africain.
La troisième conférence extraordinaire des ministres africains en charge de l’Economie et des Finances s’est achevée à vendredi dernier, 17 décembre 2010, au palais des Congrès de Yaoundé. Au terme de cette rencontre, les ministres ont adopté le projet de protocole relatif à la création du Fonds monétaire africain, (Fma). Ils ont également fixé le capital du Fma à 42,68 milliards de dollars, soit environ 22 244 milliards de francs Cfa.
Mais, ils ont renvoyé l’examen et l’adoption du projet de statuts et annexes du Fma à la prochaine conférence des ministres en charge des Finances prévue en mars 2011, contrairement à ce qui était prévu. Tout comme ils ont invité tous les Etats membres de l’Union africaine de faire parvenir leurs avis sur ces statuts à la Commission de l’Ua, au plus tard le 15 février 2011. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ce report. Selon le ministre camerounais des Finances, Essimi Menye, il s’agit simplement de donner du temps pour compléter ces textes. « L’examen des statuts a été reporté, parce que pour faire les statuts il y a tout un tas d’éléments techniques qu’il faut rassembler. Ces éléments techniques n’étaient pas encore totalement réunis. Donc, on ne pouvait pas discuter sur un document de façon incomplète. On veut, par exemple, savoir comment il faut calculer la quote-part », indique Essimi Menye. « Vous savez, il faut un actionnariat pour établir le Fma. Tant qu’on ne sait pas quelle doit être la contribution de chaque pays, ce ne serait pas nécessaire d’avoir les statuts. Parce que chacun doit savoir quelle sera sa place lorsque le Fma sera mis en place », explique le ministre des Finances camerounais.
Le ministre égyptien des Finances, Hani Kadri Dimin, souhaitait que le siège du Fma attribué au Cameroun revienne à son pays. Mais interrogé, celui a refusé de s’exprimer sur la question. Martial Zannou Tiubure, expert juriste béninois, a participé aux discussions. Il reconnaît que l’Egypte a émis plusieurs réserves, mais ne confirme pas la volonté de l’Egypte d’abriter le siège du Fma. « La réserve du ministre égyptien des Finances portait sur la nature juridique du protocole à savoir : est-ce que notre instance était habileté à adopter le protocole en l’état ? Une fois que le protocole était adopté, est-ce qu’il y aurait une marge de manœuvre après quant à l’examen et l’adoption des statuts ? », confie Martial Zannou Tiubure. Ce sujet et bien d’autres seront donc remis sur la table de discussion à la prochaine conférence des ministres en mars 2011. Le temps pour ces pays de peaufiner leurs commentaires et avis. Le protocole relatif à la création du Fma sera soumis pour adoption à la conférence des chefs d’Etats africains qui se tiendra à Addis-Abeba en Ethiopie en janvier 2011. D’après ce protocole, l’objectif du Fma est de promouvoir la stabilité macroéconomique, la croissance économique durable partagée et le progrès équilibré dans la région, en vue de faciliter l’intégration effective et prévisible des économies africaines.
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