Financement de l’énergie : l’exemple tunisien et ivoirien

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30 Nov 2011 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires

Ailleurs, la Banque mondiale participe au financement de la production, mais n’impose pas les lois relatives à l’énergie comme cela a récemment été le cas au Cameroun.

Sous la pression de la Banque mondiale, le gouvernement camerounais à réintroduit à l’Assemblée nationale le 24 novembre 2011 la loi relative au secteur de l’énergie qu’elle avait pourtant adoptée en avril 2011. Ceci parce que l’institution de Bretton Woods n’était pas d’accord avec certains termes de ce texte de loi. Elle a donc fait pression auprès de la Présidence de la République pour retarder la promulgation de cette loi et enfin la faire passer à nouveau l’Assemblée nationale en seconde relecture et, avec cette fois-ci, l’intégration des exigences de la Bm. Ceci, affirment les observateurs avertis, pour favoriser Aes-Sonel et protéger ses intérêts. Car la Bm a déjà investit dans les projets d’Aes-Sonel à hauteur de 86 millions de dollars (soit un peu plus de 42,3 milliards de francs Cfa). Chiffres annoncés par la société elle-même.

Il est à noter que pour que les populations bénéficient de l’électricité en qualité, en quantité et à moindre coût, il faut des investissements dans la production, le transport et la distribution. Et qui dit investissement, dit argent. Les sociétés et les Etats financent donc ces investissements sur fonds propres ou encore font appel aux capitaux extérieurs.  Au Cameroun, le groupe américain Aes-Sonel affirme avoir déjà investi 538 milliards dans ce secteur. La société utilise ses fonds propres et fait appel aux partenaires étrangers. Le Cameroun a besoin de 10 000 milliards de francs Cfa pour développer son potentiel et venir à bout des coupures d’électricité, affirme son Dg, Jean-David Bilé. L’Etat camerounais a aussi construit plusieurs centrales.

A l’occasion de la tenue à Yaoundé de la 44ème assemblée générale de l’Union des producteurs, transporteurs et distributeurs d’énergie électrique en Afrique, Le Jour a rencontré deux producteurs d’électricité en Afrique pour savoir comment sont financés leurs investissements et quel rôle joue la Banque mondiale dans leurs activités. Il s’agit de la Société tunisienne d’électricité et de Gaz (Steg) et de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie).
D’après le représentant de la  Tunisie présent à Yaoundé, la Steg est une société à capital public. Elle est chargée de la production, du transport et de la distribution de l’électricité et du gaz naturel en Tunisie.  « La Steg finance elle-même, à partir de son budget annuel, ses centrales de production d’énergie. Elle peut également procéder par les prêts auprès des banques nationales ou encore auprès des institutions internationales comme la Banque européenne d’investissement, la Banque islamique ou encore la Banque mondiale », explique le représentant de la Steg qui parle sous anonymat. Pour lui,  la Steg prévoit dans son budget annuel en moyenne 500 millions de dollars pour la production, le transport et la distribution. 50% de ce montant est prévu pour la production. Ici en Tunisie, la Banque mondiale n’intervient pas dans l’élaboration des lois nationales, indique notre interlocuteur. « Elle peut juste faire des observations et recommandations à l’Etat », précise-t-il.

Interconnectés
En Tunisie, un producteur indépendant (Ipp) dispose des centrales hydroélectriques. Il produit de l’énergie et la revend à la Steg, qui est chargée du transport et de la distribution. La demande en Tunisie est de 3 200 Mw et la capacité réelle de production est de 3 600 Mw, apprend-on. « Toutes les populations ont accès à l’énergie. La Steg dispose de 3,2 millions de clients d’électricité et 700 000 clients en gaz naturel distribué par des conduites. Nous n’avons jamais de coupures d’électricité, car nous sommes interconnectés avec la Lybie, l’Algérie, le Maroc et l’Espagne. Il y a des contrats de partage et il arrive que lorsque nous avons des problèmes, nous utilisons le réseau de l’Algérie, de la Lybie ou de l’Espagne. Et vice versa », s’en vante notre source. Cet avantage, la  Côte d’Ivoire ne l’a pas.

En Côte d’Ivoire, c’est la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) qui assure la gestion de l’électricité. C’est une compagnie privée majoritairement détenue par le groupe Français Fina Gestion. Elle a signé avec l’Etat en 2005 une convention de 15 ans pour la production, la distribution, le transport, l’importation et l’exportation de l’électricité. Selon Justin Konan, conseiller du Dg de la Cie, le secteur de la production de l’électricité en Côte d’ivoire est libéralisé. La Côte d’ivoire a la particularité que les six centrales hydroélectriques et une centrale thermique qui existent appartiennent à l’Etat et sont juste exploitées par la Cie. 
Ces barrages ont été construits par les fonds de l’Etat et l’apport des bailleurs de fonds, parmi lesquels la Banque mondiale. Deux producteurs indépendants (Ciprel, Azito) disposent de centrales thermiques. Ils financent leurs centrales sur fonds propres. « Pour les trois prochaines années par exemple, il est prévu 1 000 milliards de francs Cfa pour la production de l’énergie. Bref, il faut retenir que le secteur de l’électricité en Côte d’ivoire s’autofinance et que l’Etat fait appel à des bailleurs de fonds pour les grands projets », affirme Justin Konan. « Mais, la Banque mondiale ne dicte pas des lois à l’Etat. La Banque mondiale fait des recommandations par rapport à la viabilité et le développement harmonieux du secteur. Chaque état est souverain et c’est le cas en Côte d’ivoire », souligne le conseiller du Dg de la Cie.
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