Les textes qui organisaient la gestion des Ape en 1979 n’exigeaient pas de l’argent aux parents d’élèves.
Il y a quelques semaines les frais d’Apee (Association des parents d’élèves et des enseignants) du lycée de Mendong à Yaoundé sont passés de 5 000 à 16 000 francs. Les responsables de cet établissement ont par la suite été rappelés à l’ordre. Aujourd’hui, l’argent est le maître mot des Apee sous prétexte de construction de salles de classes, de paiement des salaires des vacataires, etc. Ce qui crée souvent des discordes d’une part entre les enseignants eux-mêmes et entre les parents d’élèves et les chefs d’établissements d’autre part. Pour beaucoup, c’est de l’arnaque. « Ce sont des ruses et des astuces utilisées pour distraire de l’argent», pense Simon-Pierre Amougui, délégué régional des Enseignements secondaires pour le Centre.
Il n’en a pas toujours été ainsi. Notamment en 1979. En effet, à cette période, l’arrêté interministériel n°242/259/minedub/mjs du 25 octobre 1979 définissait clairement les objectifs de ce qui était alors appelé l’Association des parents d’élèves (Ape). « Promouvoir un environnement favorable à l’épanouissement de tous les enfants, assurer l’encadrement et le suivi des élèves, le suivi des enseignants et l’amélioration des conditions de travail de ces derniers », indique l’arrêté interministériel. « Amélioration des conditions de travail, ne veut pas dire amélioration des conditions de vie », précise Simon Pierre Amougui qui mentionne que l’argent n’était mentionné nulle part dans cet arrêté.
Le délégué régional des Enseignements secondaires explique que les Ape s’occupaient de la gestion de l’enseignement de l’informatique avec des contrats qu’ils signaient avec des prestataires privés. « A leur tête, on retrouvait des présidents de comité de gestion dont la nomination était entérinée par le ministre de l’Education. Le chef de l’établissement n’était que conseiller et il était interdit aux élites de briguer la présidence de l’Apee, poste qui revenait aux responsables des collectivités territoriales décentralisées », explique Simon Pierre Amougui. Aujourd’hui, c’est tout le contraire.
La grande révolution dans les frais d’Ape est opérée quand l’ancien ministre de l’Education Robert Mbella Mbappe, exige l’ajout de 4000 francs. «Certaines Ape vont mourir parce qu’elles fonctionnaient en dehors des établissements. Par contre, dans les zones urbaines, les sommes deviennent importantes. A partir de 1994, les exactions sont observées dans les lycées de la capitale. Et c’est en 2000 que les problèmes aujourd’hui observés dans la gestion des frais d’Ape apparaissent. L’Apee renait, mais les problèmes se poursuivent. La circulaire du ministre du 25 février 2008 a pour but de mettre un terme au désordre », conclut le délégué régional. Mais au vu de ce qui se passe actuellement, le désordre n’est pas encore fini, tant de nombreux dysfonctionnements sont observés ici et là.
Extraits du décret n° 2001/041 du 19 Février 2001 portant organisation des établissements scolaires publics et attributions des responsables de l’administration scolaire.
TITRE IV : Des ressources des établissements scolaires publics
Article 46 : (1) Les ressources financières des établissements scolaires publics sont des deniers publics.
(2) Elles comprennent :
• les dotations budgétaires de fonctionnement et d’investissement inscrits au budget du ministère chargé de l’Éducation Nationale ;
• les contributions statutaires obligatoires des collectivités territoriales décentralisées ;
• les contributions volontaires des Ape/Pta ;
• les contributions des autres partenaires de la communauté éducative ;
• les recettes générées au titre des contributions annuelles exigibles des élèves ;
• des frais d’inscription aux concours officiels ;
• des contributions des usagers aux charges de fonctionnement ;
• des produits des activités réalisées par les élèves ;
• de la contrepartie des services rendus par l’établissement ;
• des pénalités résultant des dommages occasionnés par les élèves, les personnels et les usagers ;
• les dons et legs .
Article 47 : Les élèves des écoles primaires publiques sont exemptés des contributions annuelles exigibles.
Article 48 : (1) Les élèves des autres niveaux d’enseignement s’acquittent de la contribution exigible prévue à l’article 46 alinéa 2 ci-dessus.
(2) Aucune autre contribution financière ou matérielle ne peut leur être exigée.
Extraits de la circulaire N° 07/08/Minesec/Cab du 25 février 2008 fixant les modalités de fonctionnement des Associations de Parents d’Elèves et d’Enseignants au sein des établissements publics d’enseignement secondaire
III – De la collecte et de la gestion des fonds
La collecte des fonds se fait au sein de l’établissement par le trésorier de l’APEE à concurrence du taux fixé à l’assemblée générale et à une date déterminée par celle-ci.
Ces fonds, qui sont appelés à supporter, entre autres :
– Les charges salariales des enseignants vacataires, des personnels de gardiennage et d’entretien ;
– La construction et l’entretien du patrimoine scolaire (équipements, matériels didactiques , bâtiments, mobilier…)
– La promotion d’un environnement sain.
Le montant total correspondant à ces engagements est inclus d’office dans la rubrique « projet d’établissement ». La fraction restante des fonds non attribués au « Projet d’établissement » est affectée au fonctionnement de l’association.
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