Les chiffres indiquant la quote-part de l’Etat dans certains projets inscrits dans la note d’information du Minfi ne correspondent pas aux chiffres annoncés par le Minepat.
Les souscriptions pour l’emprunt obligataire de l’Etat du Cameroun sont ouvertes auprès du syndicat des banques depuis le 06 décembre 2010, et ce, jusqu’au 15 décembre prochain. Pour inviter les épargnants nationaux et étrangers à souscrire massivement, le ministre des Finances, Essimi Menye, a multiplié les rencontres avec les investisseurs du Cameroun et des pays de la sous-région. Des rencontres au cours desquelles il leur a présenté la Note d’information sur l’emprunt obligataire « Ecmr 5,60% net 2010 – 2015 ». Dans cette note d’information conçue par la direction générale du Trésor du ministère des Finances (Minfi), figure la répartition des fonds à collecter par l’emprunt obligataire (200 milliards de francs Cfa). Des fonds qui serviront à financer la quote-part du Cameroun dans certains projets. Mais seulement, les montants de cette quote-part ne sont pas identiques à ceux présentés par le ministère de l’Economie, de la Planification, de l’Aménagement du territoire (Minepat).
Lundi dernier à l’hôtel Hilton lors de la table ronde avec les investisseurs, le directeur général de l’Economie et de la Programmation des investissements publics, Dieudonné Bondoma, a présenté un exposé sur la destination des fonds de l’emprunt obligataire. Dans sa présentation, il a par exemple indiqué que la quote-part du Cameroun pour la finition de la route Ayos – Bonis est de cinq milliards de francs cfa, alors que dans la note d’information elle est de 10 milliards de francs. Idem pour le barrage de Memve’ele, 12 milliards de francs Cfa inscrit dans la note d’information, alors que Dieudonné Bondoma annonce 59 milliards de francs Cfa. Plusieurs chiffres différents sont ainsi annoncés (voir tableau), tout comme certains projets énumérés par le ministère de l’Economie ne figurent pas dans la note d’information. Au début de la rencontre avec les hommes d’affaires, le ministre de l’Economie, Louis Paul Motazé, avait demandé de ne pas tenir rigueur aux chiffres.
Il faut noter que les projets et les montants sollicités avaient été présentés au Minfi par le Minepat. Il apparait donc que les montants présentés ont été revus. Interrogé sur ces différences, Louis-Paul Motazé se veut plutôt rassurant. « Il n’y a aucune différence », affirme-t-il. « Ne cherchez pas le petit détail qui montre que le ministère de l’Economie a dit ceci et le ministère des Finances a dit cela. Je voudrais être clair et net, les projets ont une valeur bien connue », assure-t-il en expliquant qu’il peut avoir des différences sur la quote-part de l’Etat. « Ce sont des choses qui évoluent. Il y a un montant. Lorsque nous faisons le document que nous vous avons présenté, il y avait un chiffre. Peut être en passant, il peut avoir une donnée nouvelle. Je vous le disais tout à l’heure, la semaine dernière, le chef de l’Etat nous a habileté à signer la convention de financement pour le barrage de Memve’ele. Parce que nous avons une équipe qui vient de rentrer de Chine. Si l’équipe est rentrée avec un chiffre différent de celui que nous avons deux mois avant, comprenez que les chiffres changent. (…). C’est pour cela que j’ai demandé de ne pas tenir rigueur de ces différences. Ce sont des petites discussions internes et on est en train de tout finaliser », explique Louis Paul Motazé. « Nous vous demandons de croire en notre sincérité », conclût-il.
Les projets à financer par les fonds issus de l’emprunt obligataire
Les projets |
Montant total du projet |
Montant sollicité dans le cadre de l’Emprunt et inscrit dans la note d’information (Ecmr 5,60% net 2010-2015)
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Montant annoncé par le ministère en charge de l’Economie
|
Calendrier |
Barrage hydroélectrique de Memve’ele (voies d’accès) |
470 milliards de francs Cfa
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12 milliards de francs Cfa |
59 milliards de francs Cfa |
2010 – 2013 |
Barrage réservoir de Lom Pangar |
200 milliards de francs Cfa |
72 milliards de francs Cfa (dont 40 milliards de francs Cfa destinés au réalignement du pipeline Tchad-Cameroun) |
24,9 milliards de francs Cfa |
2010 – 2013 |
Adduction d’eau de Douala |
52 milliards de francs Cfa |
9 milliards de francs Cfa |
8,6 milliards de francs Cfa |
2010 – 2011 |
Centrale à gaz de Kribi |
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7 milliards de francs Cfa |
Pas mentionné |
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Port en eau profonde de Kribi |
215 milliards de francs Cfa |
21 milliards de francs Cfa |
21,4 milliards de francs Cfa |
2010 – 2013 |
Projet Cobalt et Nickel de Lomié (Géovic) |
200 milliards de francs Cfa |
30 milliards de francs Cfa |
30 milliards de francs Cfa |
Début des travaux prévu pour 2012
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Construction de 3200 km de fibre optique |
42,5 milliards de francs Cfa |
5 milliards de francs Cfa |
4,5 milliards de francs Cfa |
2009 – 2011 |
Deuxième pont sur le Wouri |
120 milliards de francs Cfa |
11 milliards de francs Cfa |
10,6 milliards de francs Cfa |
2010 – 2013 |
Route Ayos – Bonis |
30 milliards de francs Cfa |
10 milliards de francs Cfa |
5 milliards de francs Cfa |
2010 – 2011 |
Ring – Road |
155 milliards de francs Cfa |
12 milliards de francs Cfa |
12 milliards de francs Cfa |
////// |
Pénétrantes de Kumba |
5,7 milliards de francs Cfa |
5 milliards de francs Cfa |
3,7 milliards de francs Cfa |
2010 – 2011 |
Motorisation des filières agricoles (riz maïs, etc) |
75 milliards dont 52 milliards de quote-part de l’Etat
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2 milliards de francs Cfa |
2 milliards de francs Cfa |
A réaliser pendant cinq ans |
Développement de filières de production |
27,8 milliards de francs Cfa pour la phase pilote |
10 milliards de francs Cfa |
10 milliards de francs Cfa |
2011
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Total |
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206 milliards de francs Cfa |
191,7 milliards de francs Cfa * |
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*Le directeur général de l’Economie a mentionné trois autres projets à financer qui ne figurent pas dans la note d’information. Il s’agit des routes Yaoundé—Olama et Maroua—Bogo et du projet d’acquisition de matériels de génie civil pour le Matgénie.
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