Après avoir gagné le marché de l’affichage des posters du candidat Biya, elle est accusée de partialité. Elle a été entendue par ses collègues membres du Conseil électoral.
La question embarrasse un peu Fonkam Azu’u, le président du conseil électoral d’Elecam. A l’issue de sa rencontre avec les observateurs des élections du Commonwealth hier, 04 octobre 2011, au Palais des sports de Yaoundé, il ne s’attend pas à cette question. « Allez-vous répondre favorablement à la requête du Sdf qui demande la mise à l’écart de Pauline Biyong du Conseil électoral ? », demande le reporter du Jour. « Mais, que voulez-vous que je vous dise ? », répond-il après quelques balbutiement.
« J’ai lu dans la presse ce matin (hier matin, ndlr) que le Sdf a envoyé une lettre dans ce sens à Elecam. Il n’est pas le seul. Pour le moment, nous avons initié une enquête dans cette affaire. Nous attendons les résultats. Mais déjà, les membres du Conseil électoral d’Elecam se sont réunis et ont entendu Pauline Biyong », affirme Samuel Fonkam Azu’u qui s’abstient d’évoquer les arguments présentés par Pauline Biyong. Alors, relance du journaliste, « si l’enquête révèle effectivement que Pauline Biyong a gagné le marché de l’affichage des images du candidat Paul Biya comme le confirme presque tout le monde, allez-vous exiger sa démission ? ». Réponse de Fonkam Azu’u : « Vous pouvez spéculer de notre décision comme vous le voulez, mais nous attendons d’abord les résultats de l’enquête ».
Pauline Biyong, membre du Conseil électoral d’Elecam (organe chargé d’organiser les élections au Cameroun) a gagné le marché d’affichage des portraits de Paul Biya dans le cadre de la campagne électorale de l’élection présidentielle d’octobre 2011. Une attitude intolérable de l’avis des partis politiques d’opposition. Pour le Sdf, le principal parti de l’opposition, il y a désormais « «conflit d’intérêt et collusion flagrante entre le candidat Biya et madame Biyong, qui est visiblement devenue dangereuse pour sa propre conscience». D’où l’exigence de sa mise à l’écart.
Ce que dit la loi
L’article 11 de la loi 2006/005 du 29 décembre 2006 portant création, organisation et fonctionnement d’Elecam stipule qu’ « il peut être mis fin au mandat d’un membre du Conseil électoral dans l’un des cas ci-après : incapacité physique ou mentale, dûment constatée par Elections Cameroon ; faute lourde, dûment constatée par Elections Cameroon, notamment, la violation du serment ; condamnation définitive à une peine afflictive ou infamante ».
Toutefois, dans le cas de figure ci-contre, il pourrait s’agir d’une suspension suite à une faute lourde, la violation du serment. En fait, Pauline Biyong avait prêté le serment suivant : « Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions, de les exercer en toute impartialité dans le respect de la constitution et des lois en vigueur, de garder le secret des délibérations et des votes, de ne prendre aucune position publique, de ne donner aucune consultation sur les questions relevant de la compétence d’Elections Cameroon ».
D’après l’article 9 de la loi ci-dessus évoqué, le mandat d’un membre du Conseil électoral prend fin dans l’un des cas ci-après : non renouvellement du mandat, démission ou décès. Il précise que « la démission évoquée à l’alinéa premier ci-dessus est dûment constatée par Elections Cameroon. Dans ce cas, le président de la République procède au remplacement du membre dont la démission a été constatée, après consultation du président du Conseil électoral ». Les résultats de cette enquête ouverte par Elecam s’avèrent donc déterminants pour sceller le sort de Pauline Biyong. Car le Conseil électoral peut constater une faute lourde.
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Peut-on encore douter de l’impartialité d’Elecam, cette action entreprise à l’encontre de Pauline Biyong démontre à souhait que le Cameroun à travers Elecam veut des élections claires et transparentes aux de tous.