Le représentant résident du Fmi au Cameroun commente le dernier rapport du Fmi sur les perspectives économiques en Afrique.
Que peut-on retenir du dernier rapport du Fmi sur les perspectives économiques en Afrique ?
Il y a quelques messages clés dans ce rapport. Au niveau mondial, l’économie est en train de reprendre. Mais, c’est une reprise à deux vitesses. Dans les pays avancés, les taux de croissance sont les plus faibles. Ce sont les économies des pays émergeants qui tirent la croissance. (…) En ce qui concerne les pays africains la reprise est également en bonne voie, elle va se consolider en 2011. On attend un taux de croissance de 4,8% en 2011 en Afrique subsaharienne. Mais, comme dans d’autres pays, il y a une disparité dans la répartition de cette croissance. Ces perspectives favorables portent néanmoins certains risques.
Quels sont les risques pour le Cameroun ?
Le risque pour le Cameroun c’est que la politique contra-cyclique qui a été menée par le gouvernement en 2010. Elle a érodé la marge de manœuvre qui existait. Il faut maintenant reconstituer cette marge de manœuvre. Il faut que l’Etat puisse avoir une banque publique et reconstituer ses dépôts au niveau de la Banque centrale, pour permettre, au cas où il y a une crise comme celle qui s’annonce, qu’on puisse avoir les mêmes outils pour répondre à cette crise.
Vous annoncez également une crise alimentaire prochaine au Cameroun. Qu’en est-il exactement ?
Les prix des denrées alimentaires sont en accroissement. Ceci est dû à la crise de l’offre, mais aussi à la forte demande dans les pays émergeants. C’est une crise alimentaire qui peut durer un peu plus longtemps que les crises précédentes. Je pense que le Cameroun a des moyens pour pouvoir faire face à cela. Notamment, si la production intérieure se développe. Il faut encourager le Cameroun dans sa politique agricole.
Quelles sont les perspectives économiques pour le Cameroun en 2011, d’après ce rapport ?
Le Cameroun comme les autres pays a pu juguler la crise de 2009 et s’en est bien sorti. Le taux de croissance en 2010 a été de 3,2% contre 2% en 2009. Ce qui est à féliciter et nous envisageons que ce taux soit de 3,8% en 2011. Ceci en raison de la politique contra-cyclique qui a été menée par le gouvernement camerounais, mais également, la reprise de l’économie mondiale. A cela, il faut ajouter le fait qu’on attend quelques dividendes de croissance sur les investissements des projets prévus, s’ils sont exécutés correctement.
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