Les négociations avec le gouvernement en vue de la signature de « La Facilité élargie au crédit » s’ouvrent demain à Yaoundé. Regard sur cet autre mécanisme de financement.
Une mission conjointe du Fond monétaire international (Fmi) et de la Banque mondiale séjourne au Cameroun depuis le 18 mars dernier, et ce, jusqu’au 1er avril 2010. Au menu de cette visite conduite par Mauro Mecagni (Fmi) et Mary Barton Dock (Bm), l’examen de la santé l’économie camerounaise, mais aussi « des discussions préliminaires pour un nouveau programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (Fec) ». C’est en effet ce qui est marqué sur le programme de la visite de cette mission. Un point de l’ordre du jour qui a intéressé les journalistes, mais pas le ministre des Finances, Essimi Menye, qui a choisi de ne pas s’exprimer sur la question au terme de sa rencontre ce 22 mars 2010 avec cette mission. Les journalistes qui lui ont posé la question se sont alors rappelés de ses promesses en février 2009. Essimi Menye affirmait alors que le Cameroun ne signera plus d’engagements avec le Fmi et élaborera son propre programme de développement.
Dès ce 26 mars 2010 donc, le Cameroun va entamer, contrairement à ses promesses d’il y a un an, les négociations en vue de la signature d’un autre programme avec le Fmi. La Fec est un mécanisme mis sur pied en janvier 2010 par le Fmi et qui remplace la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Frpc). Il a pour but de « fournir une aide financière aux pays qui connaissent des difficultés prolongées de balance des paiements ». D’après le Fmi, la Fec a été créée comme guichet du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Fonds fiduciaire Rpc), nouvellement institué, dans le cadre d’une réforme plus large visant à assouplir le soutien financier du FMI et à mieux l’adapter aux besoins divers des pays à faible revenu, notamment en période de crise.
Sur son site web, le Fmi explique que le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la Fec est de 0 %, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de dix ans. Néanmoins, les taux d’intérêt peuvent être revus au bout de deux ans. L’aide accordée a une période de trois ans, qui peut être prolongée de deux ans au maximum. Le Fmi précise que la revue du programme par son Conseil d’administration joue un rôle déterminant dans l’évaluation des résultats obtenus dans le cadre du programme et dans l’adaptation de ses paramètres à l’évolution de l’économie. Si le Cameroun signe ce nouveau programme, il sera contraint « d’appliquer un ensemble de mesures qui contribueront sensiblement à stabiliser de façon durable leur situation macroéconomique. Ces mesures, assorties de conditions spécifiques, sont décrites dans la lettre d’intention du pays ».Enseignant de Gestion des politiques économiques à l’Uy II, le Pr Tsafack Nanfosso rassure que la Fec n’est pas un nouveau type de programme d’ajustement structurel.
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