[Digital Business Africa] – À l’occasion d’une rencontre organisée à Yaoundé ce 18 septembre 2025 par le Ministère de la Communication en partenariat avec Elecam à l’intention des journalistes camerounais, Beaugas Orain DJOYUM, Président de Smart Click Africa, a alerté sur les menaces croissantes que représentent les deepfakes et les fake news, particulièrement à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025. C’était en présence du Pr Félix Zogo, SG du Mincom, représentant du ministre, du DGA d’Elections Cameroon, AbdoulKarimou, des cadres du MINCOM et de nombreux journalistes camerounais.
Dans son exposé sur le thème « Comment lutter contre les fake news et les deepfakes en période électorale », le président de l’association Smart Click Africa a mis l’accent sur des conseils pratiques et des outils concrets pour mieux se prémunir contre la manipulation de l’information.
Deepfakes : une menace réelle pour les médias
Les deepfakes, qu’ils soient visuels ou vocaux, peuvent faire dire ou faire à une personne ce qu’elle n’a jamais dit ou fait. Pour les médias, le risque est double : perdre leur crédibilité s’ils relaient une fausse information, et devenir des vecteurs involontaires de désinformation politique. D’où les recommandations et conseils du président de l’association Smart Click Africa.
Les 8 bonnes pratiques recommandées par Smart Click Africa
- Ne jamais se fier à une seule source : toujours croiser les informations et vérifier l’authenticité auprès des sources autorisées.
- Recouper avec rigueur : méfiez-vous des messages WhatsApp ou des contenus non vérifiés. Favorisez les échanges directs et utilisez des questions pièges pour détecter les usurpations vocales.
- Soyez vigilants face à l’arnaque par permutation de carte SIM : cette fraude permet aux cybercriminels de prendre le contrôle de vos comptes via votre numéro de téléphone. Privilégiez l’authentification via applications (comme Google Authenticator) plutôt que par SMS.
- Analysez les incohérences visuelles : expressions figées, décalage audio/vidéo, intonations robotiques sont souvent révélateurs de contenus truqués.
- Provoquez des émotions : les IA peinent encore à simuler des réactions spontanées comme les pleurs, les cris ou le rire.
- Vérifiez les métadonnées : des outils existent pour remonter à la source d’un fichier et identifier d’éventuelles modifications.
- Utilisez des outils spécialisés de détection IA :
- WhiSpeak (voix)
- Deepware (vidéos)
- InVid WeVerify (vérification d’images et vidéos)
- Resemble AI, Attestiv, Sensity AI et Reality Defender pour une analyse plus poussée.
- Sensibilisez votre entourage : informer ses proches peut éviter qu’ils tombent dans le piège. « Si vous êtes conscient des dangers, ce n’est pas certain que vos amis ou collègues le soient aussi », a insisté Beaugas DJOYUM.
Un plaidoyer pour un journalisme éthique et humain
S’appuyant sur la Charte de Paris sur l’IA et le journalisme, l’intervenant a souligné la nécessité pour les journalistes de rester maîtres des outils technologiques qu’ils utilisent. La transparence, la responsabilité éditoriale et la traçabilité des contenus doivent demeurer des piliers du travail journalistique, même à l’ère de l’intelligence artificielle.
Dans un contexte où la manipulation numérique devient de plus en plus sophistiquée, la vigilance, l’éthique et l’éducation des journalistes apparaissent comme les meilleures armes. L’appel de Beaugas Orain DJOYUM est clair : former, vérifier, anticiper et sensibiliser pour garantir l’intégrité de l’information en période électorale.
Par Digital Business Africa
Quelques images de la rencontre
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