L’ex-dg de l’Office de radiotélévision du Cameroun aurait saisi la Cour suprême pour contester sa condamnation le 06 février dernier.
Rencontré dans son domicile au quartier Bastos à Yaoundé hier, Gervais Mendo Ze, ex-dg de la Crtv n’a pas confirmé ni infirmé l’information (parue ce 03 mars 2009 dans l’hebdomadaire Bebela) selon laquelle il a saisi la Cour suprême pour s’attaquer à la décision du Conseil de discipline budgétaire et financière du ministère du Contrôle supérieur de l’Etat. « Je me réserve les soins de faire recours. Je ne veux pas donner des arguments à mes adversaires. Ce n’est pas à moi de confirmer ou d’infirmer cette information. D’ailleurs, le premier président de la Cour suprême a dit lors de la dernière rentrée solennelle de la Cour suprême que la loi offre aux citoyens de nombreuses voies de recours quand ils veulent contester une décision de justice », lance Gervais Mendo Ze au reporter du Jour.
L’on se rappelle que le 06 février dernier, le Conseil de discipline budgétaire et financière, présidé par David Siegfried Etamé Massoma, ministre délégué à la Présidence chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, avait rendu public un communiqué condamnant l’ex-directeur de la Crtv à payer une amende de deux millions de francs pour les « fautes de gestion » qu’il a commises au cours de ses dix sept années de gestion (1988-2005). Le Conseil lui avait par ailleurs demandé de rembourser la somme de 2,6 milliards de francs Cfa au Trésor public.
Parmi les « fautes de gestion » qui lui sont reprochées, le Conseil mentionne « la négligence » dans la gestion du litige foncier du site du Cfpa à Ekounou ayant occasionné la perte de 100 millions de francs Cfa. « Les populations ne cessaient d’envahir les lieux et de manifester avec des machettes pour réclamer leur terrain. J’ai choisi de régler cette affaire à l’amiable. Ce qui a été fait. Aujourd’hui, le terrain appartient à la Crtv et il n’y a plus de problème », explique Gervais Mendo Ze qui se demande où est la négligence quand il n’y a plus de réclamations de la part des populations et que le site appartient désormais à l’Etat.
Autre faute de gestion évoqué par le Conseil, «l’engagement des dépenses sans rapport avec les missions assignées à la Crtv au titre d’assistances, d’aides financières et de cachets spéciaux, l’octroi de primes indues au titre de rendement de la redevance audiovisuelle pour le montant de 2.256.153.948 Fcfa». A ce point précis, Gervais Mendo Ze soutient qu’il a simplement appliqué la résolution n°0010 du 30 mai 2000 du Conseil d’administration de la Crtv relative à l’accroissement du rendement du personnel de l’Office. Une résolution conjointement signée par Jacques Fame Ndongo, alors Pca de la Crtv et Gervais Mendo Ze lui-même. Cette résolution créée des primes dont le montant est « laissé à l’appréciation du directeur général en fonction de la nature et de l’intensité des travaux ». C’est le cas de la prime de rendement Rav (redevance audiovisuelle, ndlr) allouée annuellement aux personnels de la Crtv et du Minefi impliqués dans le processus de suivi du compte Rav et de la prime pour travaux spéciaux (allouée aux personnels impliqués dans les travaux spéciaux de gestion – budget, comptes, mise à jour du compte Rav – et des couvertures à caractère spécial). Pour l’ex-dg, « l’article 7 du décret présidentiel portant organisation et fonctionnement de la Crtv, précise que le conseil d’administration dispose des pouvoirs étendues sur la Crtv ». « Ces primes ont été payées. En quoi ces primes sont-elles indues quand elles sont créées par le Conseil d’administration ? », s’interroge Gervais Mendo Ze qui ne comprend pas comment l’on peut condamner un gestionnaire qui applique les textes du Conseil d’administration.
Beaugas-Orain Djoyum
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