Les allocations accordées par les pays riches à leurs producteurs et la faible parité du franc Cfa aux sources de la crise.

Les chiffres annoncés par le président de l’Association cotonnière africaine(Aca) parlent d’eux-mêmes. « En 2001, l’Afrique produisait un million de tonnes de coton. Aujourd’hui, elle produit 400 000 tonnes », affirme Ahmed Bachir Diop. Soit un déficit de 600 000 tonnes. « La situation est plus exacerbée dans la zone Cfa. Les cotonculteurs ne veulent plus cultiver le coton », ajoute le président de l’Aca. D’après lui, cette crise frappe les grands segments de l’économie africaine. Le montant du déficit serait aujourd’hui évalué à plus de 500 milliards de dollars estime Iya Mohammed, directeur général de la Sodécoton.
A l’origine, les subventions accordées par les pays occidentaux à leurs producteurs. D’après l’Aca, ces subventions rendent plus compétitif le coton américain et européen sur le marché international. Or, il est reconnu au coton africain une « qualité intrinsèque ».
A côté des subventions des pays riches, il y a le problème de la parité du franc Cfa. Une monnaie non compétitive. Les cours du coton sont côtés en dollars américain. Monnaie qui a véritablement baissé ces dernières années. Car aujourd’hui, un dollar vaut en moyenne 450 francs. Alors qu’avant, un dollar valait 750 francs Cfa. La crise a été davantage accentuée avec la baisse de la demande internationale due à la crise économique mondiale, les spéculations et la flambée des coûts des intrants. Ce qui a entrainé la baisse des revenus des cotonculteurs africains et l’abandon de la filière par certains producteurs. Toutefois, aujourd’hui, face à la demande croissante, le cours du coton remonte et l’on croit à l’Aca que 2010 sera l’année de la relève.