Camair-Co décolle aujourd’hui. Créée le 11 septembre 2006, la compagnie aérienne nationale effectue son premier vol après de nombreuses péripéties.
Lorsqu’Alex Van Elk, le directeur général de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), déclare, le 17 mai 2010, au cours d’une conférence de presse au Hilton hôtel de Yaoundé que le premier vol de la compagnie aérienne nationale aura lieu le 01er avril 2011, il y a un sentiment de déception chez les journalistes présents. C’est la toute première conférence de presse du nouveau Dg. Et les journalistes, tout comme de nombreux Camerounais, sont impatients de voir Camair-Co dans le ciel.
« Encore un an d’attente ! », « Espérons que ce ne sera pas un poisson d’avril », murmure certains. Le Dg explique : « Nous prenons du temps parce que nous voulons avoir les meilleurs avions, le meilleur personnel et les meilleurs services ».
L’attitude des journalistes se justifie par le fait que Camair-Co a déjà traversé plusieurs scandales. En effet, l’arrivée du Hollandais Alex Van Elk, nommé le 04 février 2010, a suscité un nouvel espoir après la démission du Français Gilbert Mitonneau en mars 2009. Nommé le 30 décembre 2008 par Paul Biya, deux ans après la signature du décret portant création de la Camair-Co le 11 septembre 2006, Mitonneau dénonçait de nombreuses pressions des membres du Conseil d’administration présidé par Philemon Yang, actuel Pm. Il n’acceptait pas qu’on lui impose des personnes avec qui il allait travailler.
Il était également mis en cause la convention de partenariat signée par le Cameroun (notamment le ministère des Transports et celui des Finances) et Lion Aviation Group (Lag), la société américaine chargée de la gestion des actifs des agences de transport aérien et des opérations. C’est elle qui avait proposé Gilbert Mitonneau à Paul Biya. Certains fonctionnaires doutaient alors des compétences de Lag et niaient la signature d’une telle convention avec le Cameroun. Ce que récusaient Mitonneau et les responsables de Lag.
A cette période, c’est le ministre en charge de l’Economie, Louis Paul Motazé, qui présidait l’équipe-projet chargée de la mise en place de la Camair-Co. Et ce, conformément à la décision de Ephraïm Inoni, alors Pm.
Ministères interposés
Après la démission de Mitonneau, une équipe provisoire de gestion de la Camair-Co est mise sur pied au ministère des Transports. Elle est présidée par Paul Alain Mendouga, membre du conseil d’administration. Celui-ci publie d’ailleurs un communiqué pour le recrutement du personnel de la compagnie. Mais, cela n’aboutit à rien.
En Juillet 2009 survient un coup de théâtre. Essimi Menye, le ministre des Finances, qui était alors chargé de l’acquisition du Dja, un Boeing 767, entre en scène. C’est désormais lui qui pilote le dossier de la mise en place de Camair-Co. Et ce, sur ordre (non écrit) du président de la République. « Il m’a dit (Paul Biya, ndlr) : ’’Prenez ce dossier. Je veux avoir des résultats’’ », avait confié Essimi Menye aux journalistes lors d’une sortie médiatique. S’ensuit alors une guéguerre entre le Minfi et le Minstranport (tutelle technique de Camair-Co) qui se voit écarté d’un tel projet.
Le ministère des Finances, qui assure la tutelle financière de Camair-Co, se charge dès lors de la sélection du partenaire stratégique de Camair-Co qui est Lufthansa Consulting Group. Ensuite, le cabinet allemand lance, en novembre 2009, un appel d’offre portant recrutement d’un directeur général, d’un directeur financier et d’un directeur de l’Exploitation de la Camair-Co.
Démissions
Le 04 février 2010, Alex Van Elk et Gustav Baldauf sont respectivement nommés par Paul Biya directeur général et directeur des Opérations (Do) de la compagnie aérienne nationale. Un mois plus tard, Alex Van Elk dépose ses valises à Yaoundé et se met au travail. Un nouveau rebondissement intervient en avril 2010 avec la démission de Gustav Baldauf, qui part à Air India en fustigeant la lenteur des pouvoirs publics camerounais.
Gustav Baldauf ne sera pas le seul Do à démissionner, car son remplaçant, le Belgo-américain Yvan Drewinski, lui aussi, va démissionner en octobre 2010, après huit mois de service, à la demande dit-il, du directeur général. «Nous n’avions pas la même vision des choses, des dépenses, des investissements, des coûts, du business plan », confie-t-il. Il sera remplacé par Matthijs Boertien, un Néerlandais. Entre-temps, le 01er janvier 2011, Paul Biya nomme un Dga camerounais en la personne d’Emmanuel Mbozo’o pour seconder Alex Van Elk. Tous les deux seront officiellement installés par Bello Bouba Maigari, le ministre en charge des Transports, le 27 janvier 2011.
Le 24 février 2011, lors d’une conférence de presse à Douala, l’équipe dirigeante de Camair-Co dévoile le logo, le slogan (l’étoile du Cameroun), les couleurs et les hôtesses de la compagnie. Le lancement imminent se dessine.
Ce 28 mars 2011 dans la soirée, le premier vol Douala-Yaoundé-Paris/CDG sera effectué.
Deux Boeing pour commencer
La compagnie aérienne nationale envisage d’avoir quatre avions d’ici la fin de l’année.
Le Dja, un Boeing 767-300 Er, propriété du Cameroun, constitue le principal avion de Camair-Co pour le moment. C’est cet avion qui va assurer la liaison Douala-Yaoundé-Paris. L’avion a récemment été relifté en Irlande et porte désormais les couleurs du Cameroun. Nombre de places : 30 en Business class et 180 en classe éco.
Le second avion est le Boeing 737-700. D’après les responsables de Camair-Co, c’est un avion neuf qui date de 2006. Il sera en leasing (location). C’est cet avion qui va effectuer les vols nationaux et régionaux. Il dispose de 12 places en Business class et 116 places en classe économique.
Un troisième avion du même calibre, également en leasing, est prévu d’ici le mois de mai 2011, d’après les responsables de la compagnie. Le quatrième sera un gros porteur à l’image du Dja, qui sera disponible d’ici la fin de l’Année, egalement en location.
En ce qui concerne les destinations, sur le plan international, l’on aura Douala-Yaoundé-Paris. D’autres destinations telles que Dubaï, Johannesburg et la Chine sont envisagés. Au plan sous régional, Douala-Garoua, Garoua-Ndjamena, et Ndjamena-Douala seront les lignes à déservir trois fois par semaine. Ceci en attendant de desservir dans un futur proche Bangui, Brazzaville, ou encore Dakar.
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On ne peut que dire merci au président Paul Biya d’avoir œuvré pour la mise en place de cette nouvelle compagnie nationale camerounaise, Camair-Co. C’est une question de fierté nationale, nous pouvons dès ce jour, bomber nos torses. Merci monsieur le président et bon envol à Camair-Co.
Hello Camair-Co,Je suis constructeur d'avions chez Airbus en Allemagne D'origine zu 50% camerounaise. J'aimerai bien savoir pourquoi vous en prennez un 737 à reacteur pour des liaisons Internes? Premiérement les avions à reacteur sont cher et consomme ènormement,pourquoi pas des ATR ou Cessna(Yaounde/Douala via Balmayo,Ebolowa,Kribi,Limbe,Gaoundere,Bamenda,…..),ils suffisent largerment pour le traffic interne.pour le traffic intercontinental pourquoi pas des A330,B747,A350,A380,B777?
je serai heureux d'une reponse.