Le Gabon n’aura plus seul le privilège de désigner le gouverneur de la Béac. Le poste sera désormais rotatif par ordre alphabétique. Ainsi en ont décidé les chefs d’Etat de l’Afrique centrale réunis à Bangui du 15 au 17 janvier 2010. Les accords de Fort Lamy qui attribuaient ce privilège au Gabon sont ainsi révolus. Pour preuve, l’Equato-Guinéen Lucas Abaga Nchama a été désigné gouverneur par les présidents de la sous-région. Jusque-là directeur général chargé de l’exploitation, Lucas Abaga Nchama remplace le Gabonais Philibert Andzembe. La responsabilité de celui-ci est engagé dans le scandale des détournements au bureau extérieur de la Béac à Paris et dans une affaire de placements ayant fait perdre plus de 16 milliards de francs Cfa à la banque.
Agé de 48 ans, l’actuel gouverneur est également membre du comité de pilotage des réformes de la Béac. Comme son prédécesseur, il a aussi quelque chose à voir dans le scandale des détournements au bureau extérieur de Paris. Selon le rapport d’enquête de la mission d’appui aux travaux du comité d’audit sur les malversations au bureau extérieur de Paris, « le 08 juillet 2008, M. Abaga a signé des ordres de mission pour un contrôle comptable qui a débouché sur des régularisations sans pièces justificatives ; ce qui a eu pour effet de minimiser l’écart des soldes bancaires entre le compte de la BNP Paribas dans les livres du bureau extérieur et celui du bureau extérieur tenu chez la BNP Paribas ». Toutefois, il est considéré comme rigoureux et travailleur, selon ses collègues. Le vice-gouverneur, Roger Andely, accusé de n’avoir effectué « aucune action tendant à attirer l’attention sur les dérives du Bep » a également été limogé et est passible de poursuites judiciaires.