Albert Kamga : « On ne peut rien faire de sérieux sans une bonne organisation à la base »

Naviguez sur les http://fakewatch.is/ canaux pittoresques d’Amsterdam, bordés de charmants bâtiments historiques.

21 Juil 2010 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires


Expert des Tic, il explique le processus à suivre pour parvenir à une meilleure gouvernance électronique.



Quelles sont les étapes à respecter pour que la gouvernance électronique soit effective au Cameroun ?

La mise en place d’un projet d’e-government comporte quatre étapes. Il y a la phase de mise en place des organisations qui vont piloter le projet avec un leadership bien défini. La seconde phase c’est la planification, c’est-à-dire la définition de l’architecture du système d’e-government qu’il faut mettre en place, parce que les recommandations en la matière visent une gestion centralisée. Cela permettra une meilleure coordination des activités. Avec une meilleure organisation de l’architecture, on passe à la troisième phase qui consiste en l’implémentation elle-même. Cela veut dire qu’on va mettre en place les différents équipements qui vont permettre d’offrir des services et finalement la quatrième phase qui est la phase opérationnelle. Ici, il s’agit de se baser sur tout ce qui a été mis en place pour l’offre de services aux usagers et pour le fonctionnement interne de l’administration.

Où en est-on au Cameroun ?

Je partirais des concepts généraux pour arriver aux particularités du Cameroun. Il y a également quatre phases principales dans ce domaine. La première phase ici est celle de l’information tout azimut. L’administration met en place des sites web pour que les citoyens puissent accéder facilement aux services de l’administration. C’est le cas par exemple des sites web tels que nous les avons aujourd’hui dans la plupart des administrations camerounaises. Après, il y a la phase interactive. Au-delà de mise en place de la simple information, on donne à l’usager la possibilité d’interagir avec le système. La troisième phase c’est la phase transactionnelle (échange des services). À cette phase-là, on donne la possibilité aux usagers d’effectuer un certain nombre d’opérations comme par exemple le payement de votre déclaration d’impôts. A cette étape, on entre vraiment dans une phase de criticité beaucoup plus importante, parce qu’on ne peut pas mettre en place un système de payement en ligne où les transactions ne sont pas sécurisées. Pour l’instant on n’est pas encore entré dans la phase d’offre d’opérations critiques. Tout cela demande la mise en place de beaucoup de sécurité, parce qu’il y aura des actions de payement.

Au niveau de la phase d’interactivité, il est vrai qu’il y a déjà quelques tentatives mais de manière générale nous sommes encore davantage au niveau de la mise à disposition de l’information au Cameroun, des sites web statiques. C’est ce qu’on peut appeler l’étape zéro de l’e-government, bien que nous sentons que ça bouge très fort et que les choses peuvent connaître une évolution très rapide dans les prochains jours ou mois. Après elle, il y a la phase d’interopération. C’est le partage des données entre les différentes entités et les administrations.

Quelles sont les conditions pour mettre tout cela en place ?

Avec tout ce que je viens de dire vous comprenez qu’il y a une organisation performante qui doit être mise en place, parce qu’on ne peut rien faire de sérieux s’il n’y a pas une bonne organisation à la base. Au niveau administratif, il y a la phase de mise en place des institutions. Le ministère des Postes et Télécommunications, par exemple, a une mission de mise en place des infrastructures et des politiques sectorielles, l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication, qui est en partenariat avec l’Université des Nations-Unies, organise ce séminaire qui entre dans l’aspect contenu et application au sein des administrations. Donc, avec la clarification de ce cadre institutionnel, on va rentrer de plein pied dans ce que j’appelais la définition de l’architecture.

Une fois que les uns et les autres sont conscients du rôle qu’ils ont à jouer pour qu’on aboutisse à ce résultat-là, il faut bien qu’on définisse concrètement quel schéma on va appliquer. Et il faut aussi la participation de tous, cela ne sert rien de concevoir un système performant où personne ne collabore. La mise en place des télé-centres communautaires permettra même aux villages les plus reculés d’être connectés. La mise en place de la fibre optique à travers la dorsale appelée « backbone » va également permettre que beaucoup d’usagers qui n’entendaient parler des Tic que de loin vont pouvoir toucher du doigt cette réalité. Partout où nous nous trouverons sur le territoire nationale, il y a des services auxquels nous pourront accéder. Avec l’e-government, l’usager est au centre des préoccupations du gouvernement.

A-t-on encore des soucis à se faire avec le cadre législatif, avec la loi sur la cybercriminalité adoptée récemment à l’Assemblée nationale ?

Je ne l’ai pas évoqué d’entrée de jeu, parce que c’est presque un acquis. Lors de la dernière session du parlement, un projet de loi sur les communications électroniques d’une part et sur la cybercriminalité d’autre part a été adopté. Avec la promulgation qui va intervenir certainement dans les prochains jours, on aura déjà le cadre législatif pour les activités liées à la gouvernance électronique. Le document électronique devra avoir une force probante comme c’est le cas avec le document papier et cela avec la signature électronique. La loi sur la cybercriminalité pose les conditions pour la légalité d’une signature électronique.

Naviguez par Tags : Époque Blog

Articles similaires

0 Commentaires

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *