
La compagnie sous-régionale, qui a récemment rompu son partenariat avec la South African Airways, s’oriente vers les compagnies aériennes occidentales.
Depuis le 16 février 2012, la compagnie aérienne sous régionale Air Cémac est à la recherche d’un partenaire stratégique en vue de son décollage. Ce jour-là en effet, elle a annulé son partenariat avec la compagnie sud-africaine, la South African Airways (Saa), qui exigeait que le siège de la compagnie soit à Douala au Cameroun. Les discussions pour le choix du nouveau partenaire devraient aboutir le 16 mars prochain. Les membres de l’assemblée générale d’Air Cémac auraient demandé que le choix soit désormais orienté vers les grandes compagnies aériennes occidentales. C’est du moins ce qu’affirme Mefiro Oumarou, ministre délégué aux Transports, présent à la dernière assemblée générale extraordinaire d’Air Cémac, à Brazzaville au Congo. « On sait très bien ceux qui sont en train de se bousculer pour accompagner Air Cémac. Le président du comité de pilotage d’Air Cémac va trouver un partenaire stratégique avec qui nous travaillons régulièrement. Ce partenaire va développer le trafic », confie-t-il.
Pour Mefiro Oumarou, « il faut chercher une grande compagnie qui connaît bien l’Afrique, qui fonctionne avec une économie d’échelle et qui est dans une grande alliance qui permet d’endosser et d’amorcer les billets d’Air Cémac. Le partenaire stratégique qui arrive sera un avaliste auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale. Il accepte d’être l’avaliste d’Air Cémac au cas où les billets d’Air Cémac ne sont pas compensés, qu’il puisse les payer. C’est une disposition que l’Oaci a prise pour toutes les compagnies africaines ».
D’après le ministre délégué aux Transports, les chefs d’Etat voulaient mettre sur pied un partenariat Sud-Sud. « Malheureusement, cela n’a pas marché avec la Saa. On est maintenant obligé d’aller voir ailleurs (…) Les contraintes financières ont fait en sorte que Saa, malgré le fait qu’elle soit l’une des plus grandes compagnies ariennes africaines, ne pouvait pas être à la hauteur», explique-t-il.
Pour la Saa, le choix de Brazzaville comme siège d’Air Cémac entrainerait la perte de 40 milliards de francs Cfa par an, faute de trafic. Somme qu’elle exige que les Etats de la Cémac lui remboursent, s’ils maintiennent le siège à Brazzaville et non à Douala, qui, d’après elle, est plus rentable.
L’on comprend dès lors les déclarations du président du conseil d’administration d’Air Cémac, Marcel Mbani, qui déclarait que « nous avons fait le choix d’un partenaire stratégique qui voulait inventer l’histoire. Le siège de la compagnie se trouvant à Brazzaville, il voulait placer la base opérationnelle de toutes les activités à Douala, ce qui n’était pas du goût des autorités congolaises. Aujourd’hui, cela vient d’être réglé : le hub et le siège se situent à Brazzaville. Les actionnaires viennent de rompre avec Saa qui ne voulait pas prendre des actions en capital et avait taillé les choses à sa mesure, pensant que les pays de l’espace Cémac devaient travailler pour son compte ».
Air Cémac à Brazza
Selon Jean Marie Maguena, vice-président de la Commission et président du comité de pilotage d’Air Cémac, Air Cémac est une société juridiquement constituée depuis le 31 décembre 2010 suite à l’aboutissement de ses formalités d’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier de Brazzaville (RCCM : CG/BZV 10B2423). Son capital de 10 milliards de francs Cfa est reparti entre les Etats membres de la Cémac à hauteur de 60% (soit 10% chacun) et la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) à hauteur de 40%. Ce capital de départ sera ouvert pour permettre la participation d’un partenaire stratégique et d’investisseurs privés. Outre sa constitution effective, Air Cémac dispose d’un siège à Brazzaville.
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