
Au début de la rencontre avec la presse mercredi dernier, 23 février 2011, le ministre des Finances, Essimi Menye, a tenu à dénoncer la malhonnêteté des actionnaires de la Coopérative financière de l’estuaire, Cofinest. Certains parmi eux, dont un avocat, a, selon Essimi Menye, ameuté les petits épargnants afin que ceux-ci aillent manifester dans les guichets de la micro-finance afin d’ameuter les autorités publiques.
Pour Essimi Menye, les petits épargnants seront remboursés. Les remboursements se feront au fil des jours, mais il ne faut pas qu’il y ait beaucoup d’affluence, indique-t-il. Les fonctionnaires dont les comptes sont domiciliés dans cette micro finance verront leur salaire de février transférés dans les Trésorerie générale des régions. Le paiement se fera par bon de caisse et les bénéficiaires devront s’y présenter avec leur carte nationale d’identité, indique Essimi Menye.
Pour le ministre des Finances, les actionnaires de Cofinest, qui sont essentiellement originaires de la région de l’Ouest, sont les principaux débiteurs de la structure qui souffrait d’une « mauvaise gestion ». « Cofinest a enregistré des pertes importantes de l’ordre de cinq milliards de francs Cfa. Les responsables sont les actionnaires historiques qui doivent cinq milliards de francs Cfa à cet établissement de microfinance. Ce sont eux qui font du mal à ceux qui les ont fait confiance », déclare Essimi Menye. S’il ne donne pas les noms de ces actionnaires, il indique que l’un Kamdem (Michel Kamdem, ndlr), président de l’Union de Douala, est débiteur de deux milliards de francs Cfa. « On dit qu’il a financé son club avec cet argent, mais on ne voit pas les résultats », affirme Essimi Menye.
Pis encore, les parts du capital de ces actionnaires débiteurs n’auraient pas été libérés. « Les enquêtes sont en cours et si l’on constate que le notaire a été complaisant, nous allons laisser les autorités judiciaires s’en charger », prévient-il. Il invite ces débiteurs à venir le rencontrer d’urgence pour lui dire comment ils entendent rembourser ce déficit de cinq milliards. Au cas contraire, ils seront poursuivis par la justice, car « il s’agit bien de détournement des fonds publics », précise le ministre. Il assure qu’il fera tout pour que tous les épargnants soient remboursés.
Essimi Menye annonce par ailleurs que les contrôles seront renforcés dans les autres établissements, car le personnel du Minfi n’est pas assez suffisant pour contrôler tous les 500 établissements de micro-finance que compte le Cameroun. Il affirme aussi que le nouveau logiciel mis en place par la Cobac va désormais limiter ce genre de dérive.
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