Le politologue décrypte par ailleurs l’appétit des hommes politiques pour le sexe.
Certaines personnes pensent que l’affaire DSK est une machination politique, est-ce possible ?
Non, ce n’est pas possible. Par contre, connaissant comment Dominique Strauss-Kahn fonctionnait, on a dû le piéger en lui collant une « petite » pour que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le déroulement de la machine judiciaire prouve que le dispositif était en veille. En bref, ce n’est ni un complot, ni machination politique, mais un piège.
Un piège ?
Oui. Au Etats-Unis, on ne badine pas avec les mœurs.
Dominique Strauss-Kahn a été piégé par qui, d’après-vous ?
Il est naturellement piégé par les puritains, très nombreux aux USA, généralement très frileux de voir prospérer des individus aux mœurs douteuses dans la vie publique. Mais, éventuellement piégé par ses ennemis qui connaissent ses faiblesses, car la politique est le domaine dans lequel les coups les plus impitoyables sont courants.
Alors, d’après vous, tout était programmé depuis ?
Le déroulement de la machine judiciaire l’atteste. Aucune circonstance atténuante, mais une intransigeance radicale. On l’attendait là, et il est tombé à l’endroit piégé. C’est lamentable!!!
Comment expliquez-vous le revirement de la situation de l’affaire DSK. Car selon ses avocats, le Dg du Fmi aurait dit « I seduced and she said Oui, Oui », titre de nombreux journaux hier ?
C’est pour déconstruire juridiquement les accusations d’agression sexuelle qui vont de pair avec une tentative de viol et font de DSK un homme dangereux pour la société. Ses avocats veulent surfer sur des aspects particuliers, sur des subtilités de la législation américaine pour tenter l’impossible. Car, à vrai dire Dominique Strauss-Kahn est mort politiquement. Mieux, il est décédé de suite d’une mort violente: la mort par l’image.
Comment expliquez-vous que certains hommes politiques s’adonnent trop au sexe et soient victimes de scandales sexuels très médiatisés ?
C’est tout simplement parce que le pouvoir enivre et déséquilibre ceux qui ne sont pas préparés. Mieux, il intéresse les gens pour ce qu’il procure – et non pour ses contraintes -, en l’occurrence, les plaisirs, le sexe, l’argent, etc. Autant de choses qui rentrent dans la démonstration de puissance. Chez certaines personnalités, le pouvoir va de pair avec la déviance, d’où un appétit démesuré pour les femmes mariées, pour les partouses avec adolescentes qui s’affolent devant les signes extérieurs de puissance…
Au point qu’on oublie que la découverte de ces actes peut créer un scandale ?
Le vice va de pair avec le risque. L’amour du vice va de pair avec la prise de risque. Plus grave, les hommes de pouvoir qui vivent dans le monde de paparrazi n’ont pas beaucoup de lieux où s’exprimer en dehors des quatre murs dans les hôtels. Sauf que là-bas, d’autres formes de pièges existent, comme ces appâts que constituent des femmes de chambre qui savent ébranler les hommes publics légers.
Voulez-vous dire que Dominique Strauss-Kahn était léger ?
Tout homme qui drague les femmes de chambre pour passer immédiatement à l’acte sexuel est léger, car il les assimile à des prostituées. Ce qui est suicidaire venant de celles qui ne se considèrent pas comme tel. Aucune femme au monde n’aimerait être traitée comme un objet.
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